Publié le 18 août 2022 à 9h05 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 18h57
Un dark store est un type de commerce de détail basé sur la livraison de produits de consommation courante commandés depuis une application en ligne. Il est constitué d’entrepôts fermés au public où s’effectue la préparation des commandes passées par internet. Le maire de Nice, Christian Estrosi a écrit au ministre délégué chargé de la ville et du logement pour lui demander que les maires aient la liberté de décider ou non de l’ouverture de ces entrepôts urbains dans leur ville.
Après Paris, c’est au tour de Nice de s’inquiéter d’un projet du gouvernement sur les «dark stores». Avec le boom de la livraison ultra-rapide de courses à domicile, dont les principaux acteurs se nomment Getir, Gorillas ou Flink, ces magasins «fantômes» sans clients pullulent dans les grandes villes.
D’importantes nuisances
Christian Estrosi indique se faire «le porte-parole de nombreux maires de France qui, en plus de découvrir ce projet de texte, n’ont pas le sentiment d’être consultés alors qu’ils sont, une nouvelle fois, en première ligne face à ces opérateurs qui n’ont pas des activités de commerce mais de logistique pure, générant d’importantes nuisances».
«Mettre un point d’arrêt au développement de ces activités»
«Je m’oppose à la légalisation des activités de dark stores en centre-ville», a ainsi tweeté le maire de Nice Christian Estrosi mardi. L’édile a dit avoir écrit au ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein, «afin que les maires soient associés à la réflexion d’encadrement de ces activités qui tuent nos centres-villes et provoquent des nuisances pour les riverains».
Je m’oppose à la légalisation des activités de dark stores en centre-ville. J’ai écrit au ministre @OlivierKlein93 afin que les maires soient associés à la réflexion d'encadrement de ces activités qui tuent nos centres-villes et provoquent des nuisances pour les riverains.
— Christian Estrosi (@cestrosi) August 16, 2022
La ville de Nice souhaite «mettre un point d’arrêt au développement de ces activités en centre-ville. Dès le 30 juin 2022, le conseil municipal de Nice a voté à l’unanimité une délibération contre le déploiement non contrôlé de ces entrepôts urbains».
Le maire Nice justifie cette levée de bouclier: «Le déploiement de ces activités de dark stores réduit notre tissu commercial, dévalorise les commerces de proximité et porte atteinte à l’attractivité de nos cœurs de ville. Les dark stores sont générateurs de pollutions et de nuisances sonores importantes pour les riverains en raison du flux incessant de véhicules. Ils génèrent d’importants troubles à l’ordre public du fait du comportement incivique de certains livreurs et de l’activité qui peut s’exercer en continu, 24 heures sur 24.»
Le pouvoir aux communes de décider
Christian Estrosi demande dans ce courrier que le Gouvernement permette à chaque maire de réguler cette activité en conférant aux communes le droit d’autoriser ou non l’ouverture de ces établissements. Il souhaite également «la mise en place d’une réflexion globale associant l’État et les maires afin de construire ensemble le cadre légal et réglementaire sur ces nouvelles activités dont la régulation est indispensable.»
De son côté l’exécutif se veut rassurant sur l’objectif de ce projet. Il s’agit notamment de «mieux encadrer le développement des dark stores, dark kitchen» et de «clarifier le statut de ces locaux», a fait savoir le ministère délégué chargé de la Ville et du Logement à l’AFP. «Je serai vigilante à ce que le développement des dark stores ne se fasse pas au détriment du commerce de détail», a ajouté Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge des PME et du Commerce.
La rédaction