Publié le 19 avril 2019 à 21h54 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h43
Ce jeudi 18 avril 2019 au Musée Masséna, Christian Estrosi a dévoilé les différents éléments restaurés qui composent le retable de « La Crucifixion » de Louis Brea, œuvre inestimable du patrimoine niçois datant de plus de 500 ans, en présence de Jean-Luc Gagliolo, conseiller municipal délégué au patrimoine historique et à l’archéologie, Robert Jourdan, Conservateur régional des Monuments Historiques représentant la Drac, Laurent Hugues, Conservateur des monuments historiques pour les Alpes-Maritimes et le Var, Christophe Curial, Chargé de conservation et de restauration des patrimoines des Alpes-Maritimes et des bâtiments publics d’Aix-en-Provence et Danièle Amoroso, Conservateur-restaurateur de peinture sur toile et panneaux peints.
Daté de 1512 et signé en latin Ludovicus Brea, ce retable a connu plusieurs campagnes de restauration dès la seconde moitié du XXe siècle, partielles et rapidement obsolètes. En 2015, la Ville de Nice, soucieuse de ne pas laisser se dégrader cette œuvre majeure, a décidé d’engager sa restauration totale. L’œuvre est alors démontée et transférée aux ateliers du Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauration du Patrimoine (CICRP) de Marseille pour la réalisation d’une étude diagnostic et d’une complète restauration par divers spécialistes, une campagne incomparable aux opérations précédentes. Aujourd’hui, le retable fait son retour à Nice pour le plus grand bonheur des Niçois et visiteurs qui pourront, pour la première fois dans l’histoire de cette œuvre, l’admirer de près et bien éclairée, avant son installation définitive au Monastère de Cimiez, actuellement en travaux pour l’accueillir dans des conditions hygrométriques optimales. Afin de pouvoir contrôler la température et l’hygrométrie de la pièce, seules 6 personnes à la fois pourront entrer dans la salle d’exposition, une expérience inédite. Occasion pour Christian Estrosi d’avancer: «C’est un moment particulier que nous vivons. Pas seulement parce que nous retrouvons notre Bréa. Mais parce que ces retrouvailles se font alors que les braises de l’incendie de Notre-Dame de Paris sont encore chaudes». Un incendie qui rappelle, à ses yeux plusieurs choses. «D’abord que ce que nous croyons éternel ne l’est pas, puisque tout ce qui est créé de la main de l’Homme peut disparaître. En conséquence, que nous sommes en partie responsables de cette éternité et à fortiori quand la volonté des citoyens nous a confié cette responsabilité». Et de considérer: «C’est pour cela que ce terrible incendie, comme la renaissance de l’œuvre de Louis Bréa nous dépassent largement. L’un comme l’autre nous inscrivent dans la longue durée, l’éternité, non pas les individus que nous sommes, mais les peuples, les nations, et l’humanité toute entière».