Publié le 27 février 2019 à 19h31 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h49
Christian Estrosi, maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Véronique Paquis, Adjointe au maire déléguée à l’Écologie, l’Université et la Recherche, Conseillère métropolitaine, Thierry Lanz, Directeur de l’Observatoire de la Côte d’Azur et Bruno Lopez, astronome en charge du projet de recherche Matisse, viennent de visiter l’avancée des travaux du futur pôle de culture scientifique «Universarium» créé au sein du bâtiment « Le Grand Equatorial » de l’Observatoire de la Côte d’Azur.
La ville de Nice, attachée au développement des activités de l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) [[L’OCA, établissement autonome membre d’Université Côte d’Azur L’Observatoire de la Côte d’Azur est un Observatoire des Sciences de l’Univers (OSU) et un établissement public à caractère administratif dirigé par Thierry Lanz. Doté d’une autonomie administrative et financière. L’Observatoire regroupe et pilote les activités de recherches en sciences de la Terre et de l’Univers de la région azuréenne effectuées au sein de 3 unités de recherche multi-tutelles (UNS, CNRS, IRD, OCA) : Artémis, Géoazur et Lagrange. L’OCA est membre fondateur d’Université Côte d’Azur. Les travaux menés par l’Observatoire sont nationalement et internationalement reconnus, ce qui place l’Université Côte d’Azur en 2e place des universités françaises dans le domaine des Sciences de la Planète et de l’Univers.]], est chargée de la 2e phase de ce programme qui concerne le bâtiment «Le Grand Equatorial». L’objectif est de créer un espace scénographique scientifique et technique, un lieu de transmission et d’échange de la culture scientifique d’hier et d’aujourd’hui. Cette opération mettra en valeur ce bâtiment classé, édifié par Charles Garnier et Gustave Eiffel, dont la Grande Lunette, qu’il abrite, «est l’une des plus grandes au monde encore en fonction». «L’ambition est de rendre ce site majeur de la recherche scientifique et technique internationale plus attractif et plus accessible au grand public.» La première phase de travaux, réalisée en maîtrise d’ouvrage par la Région Provence Alpes-Côte d’Azur, a permis la rénovation des bâtiments «Le Grand Méridien» et des écuries. L’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) possède un patrimoine architectural et scientifique remarquable, ouvert au public. Loin d’être tourné vers le passé, l’OCA est un opérateur de recherche en sciences de la Terre et de l’Univers reconnu internationalement. Aujourd’hui, les bâtiments construits par Charles Garnier côtoient la mécanique de précision, un centre de calcul intensif et des observatoires virtuels…
Avec quelques 450 agents localisés sur 4 sites géographiques (Mont-Gros et Valrose à Nice, Sophia Antipolis et le site d’observation du plateau de Calern) l’OCA est l’un des 28 Observatoires des sciences de l’Univers français chargés du recueil continu et
systématique de données observationnelles de la Terre et de l’Univers. Son rôle est d’explorer, de comprendre et de valoriser les sciences de la Terre et de l’Univers, que ce soit en astrophysique, en sciences de la Terre, mais aussi dans les sciences connexes comme la mécanique, le traitement du signal ou l’optique. Pour produire et exploiter les données recueillies par les grands instruments au sol et dans l’espace, l’OCA met en œuvre une approche globale combinant théorie, modélisation, observation, analyse et constitution de banques de données.
Une convention d’objectifs
Depuis 2009, la ville de Nice soutient l’Observatoire de la Côte d’Azur à travers une convention d’objectifs. La municipalité verse une subvention annuelle de 30 000 euros. Cette subvention a pour objet de soutenir la politique menée par l’Observatoire, qui consiste à ouvrir et faire connaître ses sites et les travaux des chercheurs en astronomie et en astrophysique au grand public. L’Observatoire s’engage à : accueillir le public et proposer des activités pédagogiques aux scolaires, participer aux événements nationaux portant sur la diffusion de la culture scientifique, organiser régulièrement des conférences grand public, notamment lors de la Semaine de l’astronomie de la ville de Nice, mais aussi intervention dans les écoles, les hôpitaux de la Ville et bien d’autres opérations Les observations scientifiques de L’OCA contribue à son environnement sociétal en transmettant les questionnements et les développements de la science qu’il produit aujourd’hui. Ses laboratoires contribuent activement à la formation universitaire à l’Université Nice Sophia Antipolis, à tous les niveaux, depuis la licence jusqu’au doctorat. D’autre part, l’Observatoire est très impliqué dans sa mission de diffusion des connaissances vers tous les publics, profitant de la combinaison unique entre son patrimoine exceptionnel et les recherches contemporaines.
Le projet « Universarium »
L’Observatoire de la Côte d’Azur bénéficie de travaux de rénovation et de transformation de certains de ses espaces classés monuments historiques. L’ambition est de rendre ce site majeur de la recherche scientifique et technique internationale plus attractif et plus accessible au grand public. Cette opération réalisée en deux phases – pour permettre un financement échelonné sur les différents Contrats de Plan État Région (CPER) – mettra en valeur ce bâtiment classé. La première phase de travaux, réalisée en maîtrise d’ouvrage par la Région Provence Alpes-Côte d’Azur, a permis la rénovation des bâtiments « Le Grand Méridien » (création d’une salle polyvalente) et des Écuries (point d’accueil et boutique). La 2e phase du programme concerne le bâtiment « Le Grand Equatorial ». L’objectif est de créer un espace scénographique scientifique et technique, un lieu permanent d’expositions, d’animation, de transmission et d’échange de la culture scientifique d’hier et d’aujourd’hui, tout en conservant les activités de recherche menées depuis 125 ans.
Le réaménagement du bâtiment « Le Grand Equatorial »
C’est dans ce bâtiment que se concentre l’essentiel du projet de transformation. Le thème du projet de diffusion des connaissances de l’OCA est développé autour du patrimoine instrumental de l’Observatoire et des Sciences de la Planète et de l’Univers. Les abords du Monument Historique sont réaménagés mais conserveront leurs fonctions premières : accueil du public, lieu de perception, de mise en scène du monument dans son environnement paysager, point de vue exceptionnel sur la ville de Nice. Au sous-sol : l’entrée est moins « monumentale » que l’entrée principale, elle est aménagée pour être accessible aux personnes à mobilité réduite. Plusieurs zones d’expositions permanentes, sorte de petits théâtres interactifs, seront aménagées : 7 à 8000 visiteurs visitent le site du Mont-Gros chaque année, l’objectif serait de passer à 11 000/15 000 visiteurs avec « Universarium ». Le nombre de visites guidées proposées sera largement augmenté.
DESTIMED
«Le projet de recherche Matisse» L’instrument Matisse est un outil unique au monde conçu pour démultiplier la résolution en recombinant la lumière de quatre télescopes observant le même objet céleste. Imaginé et fabriqué en partie par des chercheurs azuréens, Matisse est installé depuis 2018 à Cerro Paranal dans le désert chilien de l’Atacama, afin de mieux comprendre l’origine de la formation des planètes par l’observation des disques protoplanétaires. Plus précisément il s’agit d’étudier la formation des très jeunes systèmes planétaires cachés dans la poussière de la voie lactée. Le projet Matisse a été sélectionné en 2005 par l’Observatoire Européen Austral parmi 12 projets présentés par plusieurs pays. C’est un des rares projets dont la France a la responsabilité dans le domaine de l’astronomie. 15 ans de travail ont été nécessaires pour imaginer l’instrument, le concevoir, l’assembler et tester les différents éléments 50 personnes sont mobilisées sur ce projet de recherche (physiciens, astronomes, ingénieurs de recherche de 3 pays – France, Allemagne et Pays-Bas) sous la responsabilité de Bruno Lopez, astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur. L’instrument Matisse mesure 5 mètres sur 4 mètres et pèse entre 3 et 5 tonnes. Il porte ce nom pour deux raisons : C’est l’acronyme pour Multi AperTure Interferometric and SpectroScopic Experiment. C’est un hommage à Henri Matisse qui créa ses fameux « découpages ». Les astronomes tentent eux de déchiffrer l’information qui arrive fragmentée. 13M€ d’investissement ont été engagés pour ce projet (CNRS, Observatoire de la Côte d’Azur …). La Région Sud a participé à la construction des locaux d’assemblage. Des centaines de milliers de pièces, dont certaines fabriquées sur mesure en Allemagne, au Pays-Bas et en France, et touchant à l’optique, la mécanique, l’électronique, la cryogénie ou l’informatique. En septembre 2017, Matisse a été entièrement démonté et emballé pour rejoindre l’Observatoire européen austral situé dans le désert chilien d’Atacama, où le ciel est le plus pur au monde. Depuis fin 2017, Matisse est relié au réseau du VLT (Very Large Telescope) qui est un ensemble de 4 télescopes de 8 m de diamètre et de 4 télescopes auxiliaires de 1.8 m de diamètre. L’année 2018 a été consacrée aux premiers tests fonctionnels et de performance, appelés le « Commissioning », qui ont permis de valider le bon fonctionnement de Matisse avec le VLTI et son ouverture à la communauté internationale. Les observations scientifiques de Matisse vont débuter en avril 2019. |