Nikon Festival 2021 : des images pour dénoncer les violences domestiques

Publié le 9 mars 2021 à  8h19 - DerniÚre mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h30

Les images suffisent souvent à mettre des paroles sur des maux ! Dans son court-métrage, «Je suis devant la télé», le jeune réalisateur Emeric Gallego aborde le sujet au combien sensible et douloureux des violences domestiques. Quand le quotidien banalise des gestes intolérables, un film suffit parfois pour dénoncer la douleur et les coups.


Deux petites filles regardent une sĂ©rie et n’ont pas le mĂȘme point de vue sur la nature des images qui dĂ©filent Ă  la tĂ©lĂ©. Au travers de ce scĂ©nario simple mais efficace, Emeric Gallego appuie lĂ  oĂč cela fait mal : les violences domestiques. « Je souhaitais traiter d’un sujet au combien courant et trop souvent gardĂ© sous silence. Pour cela, j’ai dĂ©cidĂ© de mettre en avant le point de vue de deux enfants regardant un programme Ă  la tĂ©lĂ©vision, qui montre en rĂ©alitĂ© une agression. L’une d’elle trouve que l’histoire est romantique alors que l’autre se sent mal Ă  l’aise. Elles dĂ©cident d’en parler Ă  leur mĂšre », explique le jeune rĂ©alisateur.

A force de fermer les yeux, on finit par banaliser

Emeric Gallego, un jeune réalisateur aux nombreuses convictions. ©DR
Emeric Gallego, un jeune réalisateur aux nombreuses convictions. ©DR

En compĂ©tition au Nikon Festival 2021, cette Ɠuvre met en scĂšne les sƓurs Cherepanova. Peut-ĂȘtre avez-vous dĂ©jĂ  vu la plus grande d’entre elles, Élisabeth, que l’on peut apercevoir dans le clip musical de Vitaa et Slimane « Je te le donne» ? «Elles Ă©taient parfaites et sont vraiment incroyables, saisissantes de rĂ©alisme. Franchement je crois que je ne pouvais rĂȘver mieux pour cette interprĂ©tation qui Ă©tait loin d’ĂȘtre Ă©vidente, surtout pour des actrices aussi jeunes », analyse le crĂ©ateur.

La réaction des plus jeunes face à des scÚnes de violence quotidienne

Avec « Je suis devant la tĂ©lĂ© » se pose la question de la rĂ©action des plus jeunes face Ă  des scĂšnes de violence quotidienne. En effet, lors de l’acte finale, on dĂ©couvre la mĂšre, le visage tumĂ©fiĂ©, et on comprend alors la normalisation de la brutalitĂ© par l’une des enfants. Pour Gallego, il s’agissait de relater des faits qui n’arrivent pas qu’aux autres. «Chacun de mes courts mĂ©trages s’inspire de rencontres ou d’Ă©lĂ©ments qui ont marquĂ© ma vie… Parler de ce sujet Ă©tait nĂ©cessaire et cela faisait un moment que je voulais le traiter de cette maniĂšre. Ce sont des problĂšmes de sociĂ©tĂ© trop frĂ©quents. Parfois j’ai l’impression qu’Ă  force de fermer les yeux, on finit par les banaliser. Pire, les normaliser», concĂšde-t-il.

Le court-métrage pour dénoncer les sujets sensibles

Ce n’est pas la premiĂšre fois qu’Emeric Gallego s’attaque Ă  un sujet aussi sensible. PrĂ©cĂ©demment, il avait rĂ©alisĂ© des formats courts sur le fĂ©minisme et le «victim blaming». DĂ©sireux de continuer de dĂ©noncer des situations intolĂ©rables, il travaille en ce moment sur le sujet du harcĂšlement de rue. En attendant, il est bel et bien en lice pour le Nikon Festival 2021 et attend le soutien en nombre des internautes.
Mathieu SELLER

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