Publié le 13 mars 2021 à 20h09 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h31
Trois copines ont décidé de passer une soirée tranquille à échanger leurs impressions sur la vie. Tout se déroule à merveille, jusqu’au moment où un coup de fil vient perturber ce moment paisible. Les trois copines, Laura Hatchadourian, sandra Luce et Vanessa Kayo sont filmées par Amaïa, qui cosigne au passage le scénario de ce court métrage intitulé «Je n’ai jamais ». Amaïa, comédienne et autrice, confie: «J’aime raconter des histoires depuis toujours. Vanessa Kayo, Sandra Luce et moi nous sommes rencontrées lors de l’enregistrement d’un podcast. Nous avons décidé le jour même de développer notre collaboration en co-écrivant un film pour le festival Nikon Festival 2021. »
Dont acte ! Sous l’angle de la comédie, c’est un court métrage assez grave mettant en scène des femmes aux destins différents, réunies par le questionnement sur leur rôle de mère. Une a fait des enfants et le regrette, tandis qu’une autre qui a 40 ans veut des enfants mais n’a pas de « mec ». Comment se réaliser aujourd’hui en tant que femme ? La question centrale du film se trouve développée dialogues à l’appui, et c’est aussi drôle, émouvant que décapant.
Les trois actrices s’en donnent à cœur joie
Humoriste qui n’a pas son stylo dans sa poche -pour preuve son spectacle «Feignasse hyperactive» qui s’est retrouvé prolongé par un livre- Vanessa Kayo explique combien quand une fille a un enfant sa carrière s’en trouve ralentie, alors que ce n’est pas le cas pour un homme. Ensuite, «Pourquoi alors qu’on a nos règles jusqu’à 50 ans on ne pourrait pas faire un enfant, alors que les hommes le peuvent jusqu’à 60 ans.» Jeu puissant, respirations complices jusque dans les silences, les trois actrices s’en donnent à cœur joie.
Un podcast et un nouveau spectacle inventifs
L’aventure professionnelle de Vanessa Kayo c’est aussi ce podcast « 1 café, 3 copines » où elle propose sur des thèmes différents (21 au total), de plonger dans l’intimité de femmes là encore qui font partie de ses amies. Elle explique: «Le principe c’est que j’invite 2 copines à raconter leurs anecdotes autour d’un thème (il va y avoir des copains aussi bientôt). Par exemple le dernier épisode c’est sur la vraie vie des écrivaines, (avec 2 copines écrivaines), mais ça peut être aussi « la fois où on s’est battues », etc. tant que c’est plutôt drôle et vrai. Un des épisodes sera sur nos anecdotes autour du théâtre, avec une humoriste et une journaliste (il y a souvent des humoristes, vu que le but c’est de rigoler plutôt), il va y avoir aussi « voyages pourris », « expériences étranges », nos grands-parents ». Parfois ce sont des anecdotes, et parfois des moments plus longs, avec une durée d’un quart d’heure à cinquante minutes environ. « Les voisins », « L’hypnose », autant de thèmes développés ici.
Vanessa Kayo est en pleine préparation de son prochain spectacle
Et dans le même temps Vanessa Kayo est en pleine préparation de son prochain spectacle. «Normalement je le jouerai d’abord à Bourg-les-Valence en juillet prochain. J’ai plein de choses à dire aux femmes d’aujourd’hui. Célibataires ou pas. On y traite des mères célibataires, des couples à trois, de tous les sujets d’actualité, des femmes qui veulent des hommes et de celles qui les rejettent. On évoque les notions de genre, et on y relève toutes les contradictions inhérentes aux rapports hommes-femmes.» Si Vanessa Kayo adore jouer son one woman show et s’y sent très à l’aise, elle affectionne aussi de retrouver d’autres comédiens et comédiennes sur les scènes de théâtre. «Tout ne repose pas sur tes épaules », dit-elle au moment où elle envisage post-crise sanitaire de monter sur les planches dans « C’est pourtant simple», la pièce à cinq personnages de Sophie Brachet.
Un vaudeville de Sophie Brachet
Un vaudeville présenté ainsi : «Quand Henri apprend un matin qu’il a une fille de 22 ans, qui débarque chez lui le soir même, et qu’il doit cacher son existence à Louise, sa femme, ce n’est pas simple. Cela devient encore plus compliqué quand les prétextes pour éviter la confrontation échouent les uns après les autres, à la suite d’une cascade de mensonges. Les quiproquos se multiplient alors sous l’œil de deux locataires de l’immeuble : Simone, la mère de Louise, une grande comédienne qui ne pense qu’à écrire ses adieux au théâtre, et Madame Pinson, une voisine, pleine de bonne volonté. Enfin, en théorie. En déployant des trésors d’inventivité pour arranger les choses, elle ne fait qu’empirer des situations déjà inextricables…» Du rire comme s’il en pleuvait, avec toujours un fond de gravité. La marque de fabrique des projets personnels et collectifs dans lesquels se lance année après année une Vanessa Kayo pas du tout « feignasse » mais drôlatiquement « hyperactive».
Jean-Rémi BARLAND
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Le lien des épisodes du podcast de Vanessa Kayo: « 1 café 3 copines »
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