Publié le 31 mars 2014 à 2h15 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h42
La candidate socialiste Marie-Arlette Carlotti qui est arrivée en 2e position (33,39%) derrière l’UMP Bruno Gilles (47,75%) dans les 4e et 5e arrondissements de Marseille déclare: « Ce soir, nous venons de subir une grave défaite. Pour la cinquième fois consécutive le Parti Socialiste vient de perdre les élections municipales à Marseille.
Je pense d’abord à l’immense déception et au désarroi de toutes celles et de tous ceux
qui voulaient que l’espoir et le renouveau porté par la Gauche l’emportent à Marseille.
Je mesure aussi l’inquiétude des Marseillaises et des Marseillais face aux défis d’une Ville qui reste à relever. Je pense bien sûr à Patrick Mennucci, qui a mené un combat courageux et difficile. Je pense à lui et au poids qu’il doit porter sur ses épaules,
Je pense aussi à ces dizaines de Marseillais qui n’ont pas donné leur voix à la Gauche parce qu’ils n’ont pas vu ou pas cru que nous portions un changement crédible pour Marseille. Et je suis atterrée de constater que ce soir c’est à Marseille que le Front National gagne la plus grande commune de France, dans les quartiers populaires des 13e et 14e arrondissements de Marseille.
Maintenant, c’est en toutes responsabilités que nous devons faire le bilan et expliquer cet échec.Certes à Marseille, comme dans le reste de la France, les électeurs ont voulu exprimer leurs inquiétudes, et leur impatience. Ils veulent des solutions rapides aux difficultés qu’ils vivent au quotidien.
Désormais un ressaisissement est absolument nécessaire. Mais ce constat ne suffit pas à expliquer nos propres échecs ici à Marseille et ne doit pas nous dédouaner de notre propre responsabilité.
Le processus des Primaires s’est avéré destructeur. Dès le départ, j’ai exprimé mon désaccord avec un tel processus à Marseille.J’ai accepté cette règle qui a été imposée par Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti Socialiste.
Je n’ai évidemment pas changé d’avis sur ce sujet. Comme je le pensais, la primaire, a créé plus de divisions que de rassemblement, et notre candidat n’a pas gagné la légitimité nécessaire pour incarner et porter notre campagne sur l’ensemble de la Ville.
Face à Jean-Noël Guérini, le Parti Socialiste n’a jamais pris ses responsabilités.
J’ai été la première à demander l’exclusion de Jean-Noël Guérini du Parti Socialiste pour l’ensemble de son œuvre.
En présentant des listes contre nous dans tous les secteurs, il a prouvé sa capacité de nuisance. En s’alliant avec la Droite, il a montré au grand jour sa totale absence de moralité.
Le Parti socialiste doit maintenant prendre ses responsabilités. Jusqu’ à présent, il ne l’a pas fait.
Une nouvelle période doit s’ouvrir à gauche. La victoire et le retour de l’espoir sont à ce prix. Notre Parti ne s’est pas renouvelé : c’est une des causes de notre échec.
Il doit pourtant changer de méthode, changer de pratiques et ouvrir la voix à de nouvelles générations. Pour refonder notre mouvement sur des bases saines, je demande la dissolution de l’appareil du Parti Socialiste à Marseille.
Il y a dans le Parti Socialiste et en dehors du Parti Socialiste beaucoup de gens qui veulent porter cette rénovation. J’y prendrai toute ma part.
Pour Marseille, je souhaite à Jean-Claude Gaudin et à son équipe, bonne chance.
Mais les difficultés des Marseillais demeurent.
Voilà pourquoi, nous avons le devoir de construire, au sein du Conseil Municipal, une opposition crédible, forte, qui sache être soudée, dépasser les querelles intestines et défendre les Marseillaises et les Marseillais. Tel est le combat que je compte mener. »