Publié le 22 mars 2021 à 11h03 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h32
Le dernier communiqué des associations de supporters n’aurait-il pas un léger goût de flan Mireille… Comme dirait un animateur radio bien connu et ancien International de rugby ! Il faut avouer qu’en pleine crise existentielle du club, celle-là, même le plus grand des stratèges, ne l’avait pas vu venir. Les supporters de l’OM se seraient-ils laissés adoucir par le changement d’organigramme, au point de croire qu’à partir de maintenant l’essentiel des préoccupations étaient de savoir si les bus devaient avoir des tablettes avec télés incrustées dans l’appui-tête ?
Il faut dire que le timing de cette communication est assez étrange. D’autant que pour le moment niveau stade et déplacement… Il n’y a pas des masses de choses à préparer. On entend déjà ceux qui vont nous expliquer : «Gouverner c’est prévoir !» A Marseille, si les choses se planifiaient à l’avance on le saurait non ? La cité phocéenne est sanguine, elle vibre, elle réagit, elle explose. Elle n’est pas du genre à organiser une réunion pour prévoir le goût des sandwichs ou comment va se dérouler le comité de présentation des prochains joueurs.
Tout est vraiment trop calme à l’Olympique de Marseille
A chacun son boulot : les fans « râlent » sur les dirigeants qui… dirigent ! Comme un fait exprès, ce petit mot est pile-poil tombé la semaine de la fessée de l’OM contre Nice. Comme quoi, le grand chef d’orchestre du football doit bien se marrer de voir ses plus virulents guerriers faire du politiquement correct alors que leur équipe vient de se prendre une belle fessée contre les voisins niçois.
Clairement il n’y a pas de quoi s’alarmer et il fallait bien s’attendre à une rechute après des prestations qui mettaient du baume au cœur. En gros : Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Mais il est vrai, qu’en ce moment, tout est vraiment trop calme à l’Olympique de Marseille, à tel point que l’on se croirait presque au pays des Bisounours. Voilà une chose dont on n’a pas trop l’habitude du côté de la Canebière et que l’on voit plus souvent sur la dune du Pilat des Girondins de Bordeaux.
McCourt peut-il endormir la méfiance des supporters ?
En cette période de restructuration, en pleine sortie de crise, le communiqué des supporters fait un peu penser aux Jacobins de la Révolution française qui, après avoir eu la tête du Roi, s’étaient quelque peu embourgeoisés pour à leur tour passer sur le billot. On peut ne pas être loin de penser que l’Américain a bien réussi son coup. «J’ai été très heureux de rencontrer les leaders des groupes de supporters à Marseille lors de ma visite début mars. Ils ont manifesté leur volonté de travailler ensemble pour construire un plan reconnaissant l’importance des supporters pour le succès de l’OM et dénonçant le recours à la violence. Nous sommes convenus à ce moment-là de nous asseoir à la même table pour parvenir à un nouvel accord. Je me réjouis de ce qui a été accompli depuis ce moment sous la responsabilité de Pablo en lien avec les groupes. Cela a permis de définir un accord posant les bases d’une relation plus étroite entre le club et ses supporters. C’est ainsi que nous construirons, ensemble, un nouveau chapitre pour l’OM, plaçant les supporters au cœur du club», nous explique Frank McCourt. Le même rugbyman, dont le nom commence par Mos et finit par Cato, dirait à son collègue Di Méco que cela ressemble fortement à un lustrage à la pommade, pour ne pas employer un autre nom de produit pharmaceutique bien connu.
Sampaoli ne va pas faire de cadeau… lui
Mais au final, la question à se poser est surtout si les habitués des gradins n’ont pas plongé, un peu vite, tête baissée dans le piège doré des discussions de second plan, pour éloigner leur attention de choses beaucoup plus importantes comme les «resignatures » de contrats… Une chose semble évidente : après la salade niçoise de ce week-end, il se pourrait que les supporters se focalisent à nouveau sur l’essentiel : le jeu.
En attendant, ils savent qu’ils peuvent compter sur leur entraîneur Jorge Sampaoli pour souffler dans les bronches des joueurs. Car le garçon n’a pas, mais pas du tout, apprécié la débandade. On miserait bien une petite pièce sur quelques séances d’entraînement musclées vocalement… De là, à ce que l’Argentin entonne un « Aux Armes… » En cette période de révolution, il serait le bienvenu.
Fabian FRYDMAN