On a vu à la Roque d’Anthéron : éblouissant François-Frédéric Guy dans Beethoven

Publié le 30 juillet 2015 à  15h22 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h30

François-Frédéric Guy a offert, ce mercredi soir, un véritable événement artistique au public de la Roque d'Anthéron (Photo C. Gremiot)
François-Frédéric Guy a offert, ce mercredi soir, un véritable événement artistique au public de la Roque d’Anthéron (Photo C. Gremiot)

Les superlatifs viennent à manquer pour définir la prestation de François-Frédéric Guy à la Roque d’Anthéron ce mercredi soir. Seul sur la scène du parc Florans, l’artiste français avait mis au programme de son récital, consacré à Beethoven, quatre des 32 sonates pour piano du compositeur allemand. D’emblée avec la sonate n° 8 «Pathétique» nous sommes saisis par la netteté de l’interprétation, l’éblouissante mise en abyme de chaque œuvre jouée comme prise dans un vaste projet d’ensemble laissant apparaître toute l’universelle humanité de Beethoven. Pas de vision analytique de l’œuvre mais ici une plongée empathique laissant place à l’émotion. Une succession de trilles qui démontrent vitesse et virtuosité, un Rondo de la «Waldstein» d’une poésie inouïe, un Presto agitato de la sonate «Clair de lune» qui donne le vertige, François Frédéric Guy enchaîne les sonates avec un même bonheur. Et enfin c’est la sonate 32 qui clôt le cycle des sonates beethovéniennes. On aurait aimé que la soirée se poursuive jusqu’au bout de la nuit. Pas un bruit, pas un souffle, si ce n’est le chant effréné des cigales, les spectateurs conquis sont sous le choc. Il n’est pas donné souvent d’entendre ces sonates ainsi interprétées avec ce degré de perfection. Humilité et inventivité, respect de la partition -autant de qualités que l’on trouve dans l’intégrale enregistrée pour Outhere par le pianiste dans une captation live réalisée à Metz-, un bel événement artistique où l’on entendra en rappel un morceau du clavier bien tempéré de Bach et un autre de Brahms. Le temps semblait s’être arrêté. François-Frédéric Guy était passé par là !
Jean-Rémi BARLAND
Plus d’info et réservation: festival-piano.com

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