On a vu à La Roque : une fabuleuse nuit du piano autour du quatuor Modigliani

Publié le 28 juillet 2015 à  18h17 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h30

Le Quatuor Modigliani avec Haochen Zhang au piano (Photo C. Gremiot)
Le Quatuor Modigliani avec Haochen Zhang au piano (Photo C. Gremiot)
Le Quatuor Modigliani avec Jean-Christophe Neuburger au piano (Photo C. Gremiot)
Le Quatuor Modigliani avec Jean-Christophe Neuburger au piano (Photo C. Gremiot)

Double programme, ce lundi soir, à la Roque et, double plaisir. Pour cette Nuit du piano le Quatuor Modigliani a mis ses habits de fête. Entendez par là, le groupe a joué de manière exceptionnelle façon champagne et grand smoking musical. Avec pour les suivre dans cette aventure deux pianistes, au talent sûr et complémentaire, et pourtant totalement différents. Haochen Zhang, tout d’abord. Né à Shanghai ce surdoué du clavier possède une manière onirique d’aborder les œuvres. Ainsi seul au piano, il donna en préambule à son association avec les Modigliani la Sonate n°1 de Janàcek et les Kreisleriana opus 16 de Schumann. Si l’on doit reconnaître un certain manque de charisme dans Janàcek, force est de constater une maturité certaine dans Schumann. Dans la première partie de l’œuvre tout au moins, le jeu du pianiste se délitant sur les trois derniers mouvements perdant ainsi un peu le public. Mais ces imperfections seront balayées avec le Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur opus 44 de Schumann. Une entente parfaite, des cordes au sommet et un touché pianistique émouvant tout autant qu’efficace. Ce Schumann-là avait de l’allure, du panache, de l’ampleur. Nuit du piano au sommet avec en deuxième partie Jean-Frédéric Neuburger qui, au clavier s’est fondu dans le Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle en fa mineur de César Frank avec toute l’autorité qu’on lui connait. Son entente avec les Modigliani est bien connue et c’est avec eux qu’il a enregistré plusieurs disques dont le Quintette pour cordes et piano, op. 34 de Brahms qui possède un scherzo d’anthologie. Scherzo donné en rappel à des festivaliers de La Roque comblés. Les Modigliani ayant interprété avant césar Franck, le Quatuor à cordes n°22, opus 96 dit « Américain » de Dvorák. Là encore nous n’étions pas loin de la perfection, le Quatuor alliant virtuosité et onirisme. Une splendide soirée !
Jean-Rémi BARLAND

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