Publié le 5 juillet 2015 à 18h05 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h19
1991-2015 : En 24 ans, la production de l’ouvrage de Britten «A midsummer night’s dream» a connu 24 levers de rideau sur une première aux quatre coins du monde. On peut évaluer à plus d’une centaine le nombre de représentations jouées, les dernières ayant été données à l’Opéra de Lyon, coproducteur de la production, en 2009. Pour le retour du «Songe» sur sa terre de création, nous étions nombreux à avoir effectué le pèlerinage dans le nouvel Archevêché puisqu’à l’époque, rappelons-le, la configuration du théâtre était différente. Parmi ceux de la première heure, Jean-François Bregy n’était pas le moins ému. En 1991, l’actuel secrétaire du théâtre du Châtelet était le responsable des relations publiques du Festival. Souvenirs, souvenirs… Une pointe de nostalgie plus tard, le doute n’était plus possible : la magie était de nouveau au rendez-vous, le rêve aussi. «Les mises en scène qui restent sont celles qui sont intemporelles», nous confiait Robert Carsen, il y a quelques jours. C’est vrai que celle qu’il a pensée, il y a 24 ans, pour le «Songe», a traversé un quart de siècle sans prendre une ride. Même pas marquée dans le temps, cette mise en scène, qui fit de lui une révélation, lançant sa monumentale carrière, n’a qu’un but : exacerber l’onirisme du conte de Shakespeare pour que le spectateur se retrouve dans le monde des fées et que l’amour triomphe. Et ça marche. Tout est réglé comme du papier à musique, les ambiances sont idéales, le monde enchanté du « Songe » peut vivre. Qu’écrire de plus sinon que c’est encore mieux qu’il y a 24 ans, que tout se redécouvre avec bonheur et émerveillement, que sur la scène c’est une vraie troupe d’excellents comédiens qui apporte la joie et que la perfection est là. Puis, il y a la musique de Britten, elle aussi composée à coups de baguette magique. Des sons cristallins, mélodieux, surnaturels, arrivés en droite ligne depuis les bosquets de la lande des fées. Puis il y a les voix des enfants du Trinity Boys Choir, limpides, lumineuses; il y a la présence imposante mais jamais violente d’Oberon, incarné par Lawrence Zazzo, celle, plus fragile mais déterminée, de la Tytania de Sandrine Piau et ce Puck infatigable et comique incarné par Miltos Yerolemou, vous savez, celui qui est Syrio Forel, le maître d’armes dans la première saison de «Game of Trones». Les trois sont à la tête d’une distribution irréprochable qui plus que «faire le job» de façon professionnelle apporte un supplément d’âme et de dynamisme à cette pièce. Et pour ne rien gâcher, Kazushi Ono est souverain à la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon. Du grand art, vous dit-on; la perfection à tous les niveaux, sur la scène et dans les coulisses, pour que vive et triomphe ce «Midsummer night’s dream» entré, il y a 24 ans déjà, dans la grande histoire de l’Opéra contemporain.
Michel EGEA
Pratique: «A Midsummer Night’s dream», autres représentations les 7, 10, 12, 16, 18 et 20 juillet à 21h30 au théâtre de l’Archevêché. Informations et réservations au 08 20 922 923 et sur festival-aix.com – Tarifs de 30 à 250 euros. Le Festival informe que dans le cadre du plan vigipirate renforcé et à la demande de la sous-préfecture, une fouille visuelle de tous les sacs des spectateurs sera effectuée à l’entrée des lieux de représentation. Par ailleurs, aucune valise, sac à dos ou sac volumineux ne pourra être accepté à l’intérieur des sites. Afin de faciliter votre accueil, il est recommandé d’anticiper votre arrivée au théâtre. L’équipe de la boutique du Festival est à votre disposition pour toute précision soit par téléphone au 0820 922 923 (12cts€/min) soit à la boutique du Festival, Palais de l’Ancien Archevêché – 13100 Aix-en-Provence (ouverte tous les jours de 10 heures à 19 heures en continu).