Publié le 23 mai 2014 à 12h39 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h51
A la tête de son ensemble La Chambre Philharmonique, qui fête en ce moment ses 10 ans d’existence, Emmanuel Krivine donnait un programme entièrement consacré à Berlioz, ce jeudi soir dans un Grand Théâtre de Provence copieusement rempli pour ce dernier rendez-vous de la saison.
Ce concert, joué sur instruments d’époque, allait nous donner l’occasion d’entendre la Symphonie Fantastique avec un son pour le moins original.
Un son «patiné» tout à fait agréable dont se sert Emmanuel Krivine pour donner son relief à cette partition, il faut bien l’avouer, exceptionnelle. Les cordes sont chaudes et colorées, la petite harmonie très présente et d’une grande justesse, les cuivres étonnants et les percussions omniprésentes sans être pesantes. Une interprétation qui colle parfaitement à cette composition dépressive qui se termine par un dies irae lancinant idéalement interprété par l’orchestre. Tellement, même, que le directeur musical le reprendra en «bis» pour le plus grand bonheur de l’assistance.
En première partie, après l’ouverture de Béatrice et Bénédict, ce sont Les Nuits d’été qui étaient au programme. Pour les donner, la mezzo-soprano canadienne Michèle Losier était aux côtés d’Emmanuel Krivine, devant l’orchestre. Là aussi, l’interprétation allait retenir notre attention par son originalité. Michèle Losier n’est pas hyper puissante dans son chant, mais elle est d’une justesse sans faille et livre des nuances pour le moins intéressantes. C’est un chant doux, mélancolique, limpide, qui tient l’auditeur captivé. On pourra juste lui reprocher un léger vibrato dans les «r» qu’elle roule comme une native du sud-ouest. Mais c’est péché véniel au regard d’une interprétation que nous avons trouvé d’une belle sensibilité.
La saison est donc terminée au Grand Théâtre de Provence; et la prochaine vient d’être présentée au public par Dominique Bluzet. Nous aurons, bien entendu, l’occasion de vous en parler très prochainement.
Michel EGEA