Publié le 30 janvier 2015 à 18h14 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h37
A quoi ressemble la vie d’une star du piano? Avion (ou train), hôtel, répétition, concert, hôtel, avion (ou train)… ad libitum. Ainsi va la vie d’Hélène Grimaud, à en croire les lignes la concernant publiées dans la présentation de cette soirée du mercredi 28 janvier au Grand Théâtre de Provence dans sa ville natale: Aix-en-Provence. On y apprend en effet qu’au cours des mois précédents elle s’est produite au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie, au Luxembourg, en Suisse, en Russie, aux États-Unis, au Brésil, en Chine et au Japon ! Au programme de son escale aixoise, en compagnie de l’Orchestre National de Lyon et de son directeur musical Léonard Slatkin, le «romantiquissime» concerto pour piano n°1 de Johannes Brahms.
Elle est entrée sur scène, toute de blanc vêtue, les yeux lumineux posés sur son beau visage d’ange triste. Puis ses mains ont caressé l’ivoire des touches du Steinway et elle a joué, le regard perdu, loin, très loin. A vrai dire, le premier mouvement ne fut pas une partie de plaisir pour la pianiste. Car il lui a fallu, en permanence compenser les irrégularités d’un orchestre qui nous avait habitué à mieux. Et si les deux autres mouvements allaient consacrer la virtuosité, la qualité, la couleur et la sensibilité du jeu d’Hélène Grimaud, l’orchestre, lui, ne s’est pas hissé au niveau de la soliste, n’arrivant pas à trouver son unité entre des cordes, plutôt belles, et des vents parfois approximatifs. Il n’y avait pas un son, mais des sons, et c’est dommage.
D’autant plus qu’après la pause, cet ensemble nous a prouvé qu’il savait jouer à un niveau plus élevé avec la Symphonie n° 3 avec orgue de Camille Saint-Saëns et, surtout un bis superbe, «Le Jardin féerique», un monument de composition signé Maurice Ravel. Et rien que pour cette dernière interprétation, il sera beaucoup pardonné à l’ONL. Quant à Hélène Grimaud, avant de quitter la scène, et le théâtre, elle a donné, en bis, un Bério tendre mais minuscule et une pièce de Rachmaninov enflammée.
Michel EGEA