Publié le 15 octobre 2019 à 20h17 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h23
En résidence depuis près d’un an au Grand Théâtre de Provence, Le Cercle de l’Harmonie et son directeur musical et fondateur Jérémie Rhorer retrouvaient la scène aixoise avec deux partitions de Beethoven dans leurs valises, celles des symphonie n°3 et n°5 pour un programme baptisé «Beethoven Héroïque». Il est vrai que ces deux monuments de composition sont entrés dans l’histoire de la musique, la première, entre autres, pour sa marche funèbre, jouée à maintes reprises aux funérailles de personnalités où après des événements dramatiques, la deuxième pour son «pom-pom-pom-pom» du premier mouvement. Des accents pré-romantiques de la n° 3 au romantisme de la n°5, quatre années se seront écoulées et la surdité de Beethoven n’aura fait qu’augmenter ; et si la première est appelée «héroïque pour fêter le souvenir d’un grand homme», l’autre est dite «Symphonie du destin». Les deux alternent exaltation et sérénité au long de leurs interprétations. La lecture qu’en fit Jérémie Rhorer pour la scène aixoise fut en tout point remarquable. Sa direction élégante, emplie de vie et de sentiments, fut lumineuse et précise, toute au service des deux symphonies. Il est vrai que le directeur musical du Cercle de l’Harmonie avait à sa disposition la formation idéale pour donner ces œuvres. Précision, couleurs, densité et profondeur sont autant de qualificatifs qui peuvent être employés pour relater le travail des musiciens à tous les pupitres. Cordes souples et soyeuses, bois suaves et ronds, cuivres précis et directs, timbales présentes sans être agressives : les instruments d’époque ont fait merveille. Et le son de l’ensemble s’est imposé comme idéal pour ces symphonies. C’était vraiment Beethoven Héroïque, mais aussi triomphant, au Grand Théâtre de Provence où Jérémie Rhorer et les musiciens du Cercle de l’Harmonie ont reçu une exceptionnelle ovation, livrant en bis le final tumultueux de la symphonie n°5. En attendant de retrouver les mêmes le 10 décembre prochain pour un « Gala Berlioz » puis l’année prochaine, le 8 avril, pour la «Missa Solemnis» de Beethoven dans le cadre du Festival de Pâques.
Michel EGEA