Publié le 25 juillet 2015 à 16h02 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h30
Elles sont deux sur scène. La plus jeune (incarnée par Marie Frémont) et la seconde la soixantaine (jouée par Isabelle Pirot qui est également l’auteur de la pièce). Leur dialogue, fait de tendresse et de révolte mêlées est une sorte de réflexion sur le temps qui passe et, les ravages de la vieillesse. Pas d’effets faciles, de bavardages, de soliloques, mais un vrai échange qui tient lieu de tentative de secourir l’autre et d’affrontement assez rude où, le passé resurgit en gerbes de malentendus. «Z’ombres» que l’on peut voir au théâtre du Balcon bénéficie avant tout d’un texte solaire, aérien, beau et intense. Un texte d’écrivain, ce qu’est Isabelle Pirot dont on peut dire qu’elle est aussi une comédienne émouvante, magique et qui dégage une présence magnétique. A ses côtés Marie Frémont possède les mêmes qualités et son jeu rend compte de la complexité de son personnage qui se projette et qui voit en l’autre un double potentiel, ce que l’on pourrait devenir, ce que l’on craint d’être, ce que l’on aspire à rêver aussi. Subtile, la mise en scène d’Aurore Frémont (sœur de Marie) évite la paraphrase, joue sur les silences et les lumières. Les décors sont également d’une beauté plastique rare suggèrant aux spectateurs tant de choses qu’au final, la pièce pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Et c’est tant mieux ! Une splendeur tant sur le fond que sur la forme !
Jean-Rémi BARLAND