One Provence a été lancé au mois d’octobre 2023. Lionel Flasseur, son directeur général revient sur les missions d’une agence de marketing territorial.
Dans un contexte où les territoires se livrent une concurrence de plus en plus vive pour attirer et retenir la richesse sous toutes ses formes (talents, entreprises, grands événements, étudiants, projets culturels, organisations internationales, chercheurs, investissements), il était essentiel pour Aix-Marseille Provence de faire valoir ses forces et de se doter d’une agence de marketing territorial au service du rayonnement d’Aix-en-Provence, de Marseille et des 90 communes de cette aire métropolitaine. «One Provence entend aussi donner corps à la marque de territoire du même nom, bannière commune pour fédérer les acteurs du changement et promouvoir l’image d’Aix Marseille Provence à travers le monde.»
Lionel Flasseur rappelle que cette nouvelle agence ne vient pas en concurrence avec celles existantes : « Il y a un certain nombre d’agences sur le territoire qui font très bien leur travail dans leur filière pour le tourisme et pour la recherche d’investisseurs et d’entreprises. Il existe aussi un secteur à la métropole en charge d’entretenir et de développer les relations à l’international. Mais dans cette chaîne de la valeur de l’attractivité il manquait un maillon : cette capacité à travailler une image homogène de ce territoire même si celui-ci est hétérogène, et à faire en sorte qu’il soit reconnu à sa juste valeur ».
Il évoque ensuite la compétition entre les territoires qui «devient de plus en plus tendue » et une métropole «qui part avec du retard en matière de marketing territorial». «Les premiers en Europe ont commencé en 2005-2006. Il s’agit d’Amsterdam, Berlin, Londres et, en France, Lyon. Depuis ces démarches se sont multipliées. Ici on ne peut pas dire que nous démarrons puisque de l’attractivité a déjà été faite mais il manquait ce maillon », explique Lionel Flasseur qui tient à ajouter : « Quelque part c’est une chance de commencer avec ce retard. On capitalise en effet sur les travaux accomplis par les autres. On sait, d’une part, exactement ce que nous devons faire et, d’autre part, nous pouvons introduire de véritables nouveautés, je pense notamment à l’Intelligence Artificielle que nous utilisons au service du marketing territorial ».
Le directeur général de One Provence d’insister : « Nous ne sommes pas là pour rajouter une couche supplémentaire. Notre obsession est d’éviter les redondances, de capitaliser sur les choses qui sont bien faites pour qu’elles profitent à tous. On est un peu chef d’orchestre et quand on est chef d’orchestre on crée beaucoup de valeurs et donc on est beaucoup plus efficient, y compris avec de l’argent public ». Il met en exergue le territoire : « Nous avons le soleil, la mer, un art de vivre, nous sommes ravis de les avoir mais ce n’est pas cela qui va faire la différence mais les pépites, en termes d’innovation, qui se trouvent sur le territoire dans les domaines culturel, sportif, industriel, économique…». Autre mission avancée : « Nous devons faire, avant tout, de la pédagogie, de l’explication de texte, sur notre propre territoire pour que chacun puisse devenir ambassadeur du territoire à juste raison avec une fierté à la fois émotionnelle et rationnelle», souligne Lionel Flasseur qui résume in fine: « En fait notre rôle est de travailler en transversalité, de créer du lien entre les acteurs, de pointer du doigt là où il y a des redondances, là où il y a des manquements. C’est aussi de mettre en lien des micro-initiatives qui sont sur des mêmes sujets et de faire en sorte qu’elles atteignent une masse critique leur permettant d’être plus visibles ».
«Et, dans 5 ans, poursuit-il: «L’objectif est d’avoir un début d’image montrant que le territoire d’Aix-Marseille-Provence est un territoire méditerranéen aux avant-postes des grandes transitions économique, environnementale et sociale ».
Reportage vidéo Joël BARCY – Rédaction Michel CAIRE