« La France n’a de cesse de tuer ses oiseaux…« , déclare dans un communiqué One Voice qui annonce : « À la suite de nos victoires de l’année dernière, notamment dans les Hautes Alpes et en Savoie nous avons décidé de renforcer notre combat en faveur des galliformes de montagne. La saison de chasse s’ouvre, celle des audiences aussi ! » La première de cette nouvelle saison 2023-2024 se tiendra le 30 août à 14 heures au tribunal administratif de Montpellier, où One Voice défendra les perdrix grises contre la préfecture des Pyrénées-Orientales.
Ces merveilleux oiseaux cumulent décidément les menaces qui pèsent sur eux… On pensera par exemple au réchauffement climatique qui affecte fortement les milieux montagnards et les animaux qui y vivent, aux dérangements dans les périodes sensibles du fait des saisons touristiques ou encore à l’exploitation forestière… Et par-dessus le marché, ils sont encore chassés en dépit du bon sens et de leurs états de conservation déplorables.
À titre d’exemple, les perdrix grises de montagne sont classées « quasi-menacées » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la France, ce qui signifie que l’espèce sera confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage dans un avenir proche.
Bien que cette sous-espèce de perdrix grises ne soit présente que dans la chaîne pyrénéenne, le préfet des Pyrénées-Orientales a, au sein de l’arrêté ouvrant la saison de chasse pour la période 2023–2024, directement autorisé à tuer deux perdrix par jour et par tête (dans la limite de 10 perdrix maximum par chasseur) sur la période du 17/09/23 au 11/11/23.
« C’est d’autant plus intolérable que ce quota morbide est parfaitement arbitraire puisque l’administration n’a même pas attendu les résultats des comptages qui ont lieu en été pour définir un nombre de perdrix grises de montagne à abattre. Le préfet ne s’est donc fondé sur aucune méthode« , dénonce One Voice qui considère: « En tout état de cause, continuer d’autoriser ce massacre est tout bonnement absurde et injustifiable. Abattre ces oiseaux ne répond à aucune prétendue nécessité de « réguler » (pas possible pour les chasseurs de s’abriter derrière ce type d’argument, donc) une espèce déjà menacée de toute part et dont les représentants ne demandent qu’à vivre paisiblement. En d’autres termes, une telle chasse n’a qu’une fonction de loisir pour ceux qui la pratiquent. Loisir malsain et particulièrement discutable sur le plan éthique, à l’heure où la biodiversité et les êtres vivants qui la composent subissent un effondrement massif…«
Pour l’ensemble de ces raisons, One Voice a engagé un recours en annulation et un référé-suspension. « L’audience prévue ce mercredi 30 août, nous dira si nos arguments de bon sens convaincront le tribunal. Dans tous les cas, nous continuerons à lutter pour la vie de chaque perdrix grise et a fortiori de chaque galliforme de montagne. »