Publié le 24 avril 2014 à 9h23 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h49
Le voile a été levé sur la saison 2014/2015 de l’Opéra de Marseille. Une programmation très « transalpine » qui rappelle l’amour « historique » de Marseille et de sa scène lyrique pour le bel canto.
Il y a presque 50 ans, c’est l’âge de l’orchestre philharmonique de Marseille, « La Gioconda » était donnée pour la dernière fois à l’Opéra. Et c’est avec l’histoire de l’amour impossible de la chanteuse des rues que s’ouvrira la saison lyrique 2014/2015 à l’Opéra de Marseille. Quatre représentations début octobre et un casting qui a permis à Maurice Xiberras, le directeur général de la maison lyrique, de certifier qu’il n’entretenait aucune relation particulière avec Béatrice Uria-Monzon si ce n’est celle de programmateur à artiste. Histoire de faire taire les mauvaises langues. La mezzo sera donc à l’affiche de cette production aux côtés de Micaela Carosi et Elena Popovskaya (le 10/10) qui incarneront le rôle-titre. En lisant le programme on se demandait pourquoi la séance dominicale de 14h30 avait été déplacée au samedi. Il suffisait de tourner la page pour obtenir la réponse : la tournée de promotion du CD consacré au répertoire lyrique français rare de Juan Diego Florez fera escale à Marseille le dimanche 5 octobre. Ceci expliquant cela.
Ponchielli, Rossini, Donizetti, Puccini, Verdi : sur sept opéras programmés, cinq auront un fort accent transalpin. Histoire de rappeler, si besoin en était, que la place lyrique locale a toujours eu une attirance particulière pour le répertoire italien. Et que, ce faisant, elle se maintient dans la tradition. Il fut un temps pas si lointain où nos cousins génois et autres venaient par autobus entiers pour entendre chanter Léo Nucci, « la » Cossotto ou encore l’impressionnant Giacomo Prestia.
L’un des événements de cette saison sera sans conteste la première représentation à l’Opéra de Marseille de « Moïse et Pharaon » de Gioacchino Rossini, œuvre donnée en version française et concertante. Mariella Devia a accepté l’invitation et sera Sinaïde, Ildar Abdrazakov et Jean-François Lapointe incarnant respectivement Moïse et Pharaon. C’est le maestro Paolo Arrivabeni qui en assurera la direction musicale. Dans le même temps, pour une soirée à l’église Saint-Michel, le Concerto Soave de Jean-Marc Aymes donnera l’oratorio « Mosè » de Colonna.
Pour les fêtes, « L’Elisir d’Amore » aura des bulles de champagne. Inva Mulla, Jennifer Michel, Paolo Fanale, Armando Noguera et Paolo Bordogna sont à l’affiche de cette production du Capitole de Toulouse dont la direction musicale sera assurée par Roberto Rizzi Brignoli. En écho à cette production, l’atelier lyrique de l’Opéra donnera une lecture de l’œuvre d’Auber, « Le Philtre ». Dépoussiérer ainsi quelques partitions qui dorment dans les rayons de la bibliothèque de Marseille fait partie des actions engagées cette saison par le directeur général. Pour en terminer avec le côté italien de la programmation, il y aura une nouvelle production de « Tosca » avec Adina Aaron, Giorgio Berrugi, et Carlos Almaguer, mise en scène par Louis Désiré et dirigée par le maestro Carminati, « Falstaff » de Verdi, avec Patrizia Ciofi et, surtout, la Nanette de Sabine Devieilhe, Nicola Alaimo interprétant le rôle-titre et Jean-François Lapointe celui de Ford. C’est Lawrence Foster qui sera à la baguette.
Hors de la botte italienne, dans le cadre du 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine, la compagnie nationale de Chine d’Opéra de Pékin donnera deux représentations de « La Légende du serpent Blanc » et Lawrence Foster dirigera « Der Fliegende Holländer » dans une mise en scène de Charles Roubaud (celle des chorégies d’orange de l’année dernière, adaptée à la scène marseillaise). Enfin, sous l’égide du Centre Français de Promotion lyrique l’Opéra abritera quatre représentations des « Caprices de Marianne » d’Henri Sauguet, ouvrage créé au festival d’Aix-en-Provence en 1954. Une double jeune distribution pour cette production qui sera donnée ensuite sur une vingtaine de scènes en France et en Europe.
Cette saison sera aussi celle du 50ème anniversaire de l’orchestre philharmonique de Marseille qui fixe onze rendez-vous aux mélomanes avec « le » grand concert anniversaire le 10 janvier. Nous aurons l’occasion d’y revenir ici prochainement en compagnie de Lawrence Foster, le directeur musical de l’orchestre qui prépare la tournée estivale de cet ensemble en Allemagne et en Chine. Une grande première qui vient récompenser la progression qualitative du philharmonique de Marseille ces dernières années.
Michel EGEA
La saison lyrique
– « La Gioconda » de Ponchielli, quatre représentations les 1er, 4, 7 et 10 octobre.
– Récital Juan Diego Florez, le 5 octobre.
– « Moïse et Pharaon » de Rossini, quatre représentations en version concertante les 8, 11, 14 et 16 novembre.
– « L’Elisir d’Amore » de Donizetti, cinq représentations les 23, 27, 31 décembre puis 2 et 4 janvier.
– « Les Caprices de Marianne » d’Henri Sauguet, quatre représentations les 29, 30, 31 janvier et le 1er février.
– Concert lyrique avec Patrizia Ciofi et Clémentine Margaine le 13 février.
– « Tosca » de Puccini, cinq représentations les 11, 13, 15, 18 et 20 mars.
– « Der Fliegende Holländer » de Wagner, quatre représentations les 21, 24, 26 et 29 avril.
– « Falstaff » de Verdi, cinq représentations les 4, 6, 9, 11 et 14 juin.
– L’opéra chinois « La Légende du serpent blanc » sera donné les 24 et 25 octobre.
Pratique
Plusieurs formules d’abonnements sont proposées. Les découvrir sur http://opera.marseille.fr/ ou demander la brochure en téléphonant au 04 91 55 11 10 ou au 04 91 55 20 43.
La location pour les nouveaux abonnements débutera le jeudi 12 juin. La location pour tous les spectacles de la saison à l’unité ouvrira le mardi 1er juillet.
Tarifs : pour les opéras, le prix des places va de 78 euros en orchestre 1ère catégorie à 13 euros à l’amphithéâtre et, pour les concerts, de 24 à 11 euros (hors récital de Juan Diego Florez et concert Patrizia Ciofi).