Publié le 16 avril 2018 à 20h47 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Dans le cadre de l’inauguration de ses nouveaux locaux, le Conseil régional de l’Ordre des Experts-Comptables (Croec) Marseille-Paca vient d’organiser une matinée événement dédiée à l’innovation entrepreneuriale. Occasion pour Lionel Canesi, son président, de mettre en exergue les bons résultats de l’économie régionale, pour le 5e trimestre consécutif via le baromètre économique de la profession comptable. Il était notamment entouré de responsables socio-économiques de structure et réseaux entrepreneuriaux au rang desquels la CCIMP, UPE 13, CPME 13, Medinsoft, Fédération Commerce en 13, ADIE… qui sont venus partager leur vision et actions de développement entrepreneurial prévues pour 2018.
«Nous avons des résultats positifs, il faut les faire connaître et il faut s’unir pour poursuivre et amplifier cette dynamique. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité être entouré de représentants du monde économique aujourd’hui», explique Lionel Canesi avant d’en venir aux chiffres. «En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’activité au 4e trimestre 2017 a augmenté de 1,9% par rapport au quatrième trimestre 2016. Le taux de croissance est de +2,2% dans notre région qui fait mieux que la moyenne nationale, la hausse du PIB étant de 1,9%». «Comme depuis le début de l’année 2017, ajoute-t-il, tous les départements ont bénéficié de la hausse d’activité: les Hautes-Alpes (+4%), les Bouches-du-Rhône (+2,5% et les Alpes-de-Haute-Provence (+2,3%) ont porté la croissance régionale. Le Var (+2%) affiche un résultat au niveau de la moyenne régionale. Les Alpes-Maritimes (+1,2%) et le Vaucluse (+1,1%) enregistrent des augmentations plus réduites». Après trois bons trimestres, les TPE-PME régionales ont réduit leur effort d’investissement (-1,1%). En effet, note-t-il: «Les entreprises qui réalisent moins de 500 000€ de chiffre d’affaires (CA), diminuent leurs investissements alors que celles qui réalisent de 500 000 à 50M€ poursuivent leur effort d’investissement». Malgré cette contreperformance du 4e trimestre, l’investissement régional de l’année 2017 enregistre une hausse moyenne de 1,7% proche de la moyenne nationale (+1,9%). Lionel Canesi en vient aux cinq secteurs suivis par l’Ordre des experts-Comptables: transports et entreposage, industrie manufacturière, hébergement et restauration, construction et enfin commerce: «Les entreprises des transports et de l’entreposage (+5,4%), l’industrie manufacturière (+2,4%) et l’hébergement restauration (+2,2%) ont porté la croissance. Celles du secteur du commerce affichent une performance dans la moyenne régionale et la moyenne nationale sectorielle». Puis, dresse un bilan de l’investissement dans ces cinq secteurs: «Trois des cinq secteurs suivis ce sont affichés en hausse en termes d’investissement. Les TPE-PME de la construction (+0,4%) ont connu une légère augmentation sur la période, tandis que celles de l’hébergement restauration (+5,6%) et surtout de l’industrie manufacturière (+17,3%) ont été particulièrement dynamiques, avec des performances très supérieures aux moyennes sectorielles nationales. Le secteur des transports et de l’entreposage est à nouveau en baisse (-5,5%) alors que le commerce connaît une baisse de 10,4% après les bons résultats des deux précédents trimestres». Jeannine Roghe, directrice Paca de la Banque de France ne manque pas d’indiquer: «Nous menons une enquête annuelle équivalente à la vôtre. Nous avons les mêmes chiffres que vous et nous pouvons même dire que la Région est le première en matière de développement au niveau national en ce qui concerne les services et la deuxième au niveau de l’industrie.»
«Maintenant nous sommes confrontés à un problème auquel nous n’étions plus habitués: celui du recrutement»
Alain Gargani, président de la CPME 13, confirme les bons résultats: «Il faut le dire car lorsque les choses vont mal tout le monde en parle mais personne ne dit qu’elles vont bien, alors que cela donne confiance, ce qui est important pour renforcer une dynamique». «Maintenant, ajoute-t-il, nous sommes confrontés à un problème auquel nous n’étions plus habitués: celui du recrutement. Nous ne trouvons pas de salariés». Sébastien Chaze, directeur régional de l’Adie précise que sa structure est habilitée à délivrer des prêts. «Elle propose aux créateurs d’entreprise n’ayant pas accès au crédit bancaire, et plus particulièrement aux demandeurs d’emploi et allocataires des minima sociaux, des microcrédits pouvant atteindre 10 000 euros, assortis de prêts d’honneur, primes ou avances remboursables de l’État ou des collectivités locales. Nous accompagnons les créateurs avant, pendant et après la création de leur entreprise et, ainsi, nous créons 20 emplois par semaine dans la région.» «Jusque-là, rappelle-t-il, nous ne pouvions aider que les entreprises qui avaient moins de cinq ans, nous avons été entendus par l’Élysée, cette barrière va disparaître ce qui va nous permettre d’amplifier notre action». Considère que la formation professionnelle est un vrai sujet, regrettant qu’«elle ne s’adresse qu’aux salariés alors que les chômeurs devraient être les premiers concernés». Audrey Lucchinacci, présidente de la Fédération Commerce en 13 avance: «Il y a certes un frémissement mais la situation reste très fragile pour les commerçants. Nous travaillons sur la redynamisation du centre-ville et la digitalisation pour nous adapter à l’évolution de la société». Stéphane Soto, Médinsoft, insiste à son tour sur la question d’emplois non pourvus : «Il manque 2 000 développeurs sur notre seul territoire métropolitain».
Michel CAIRE