Publié le 18 octobre 2015 à 22h26 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Enfin, une place, certes modeste, mais ô combien symbolique, puisque c’est elle qui héberge l’Hôtel de Région, porte dorénavant le nom de Gilberto Bosques, ce consul du Mexique à Marseille qui, de 1940 à 1942, sauva des milliers de républicains espagnols, antifascistes, juifs européens et résistants français, qui fuyaient le nazisme, en leur délivrant des visas. Une manifestation s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Mexique Agustin Garcia-Lopez Loaeza, de Michel Vauzelle, le président de Région, président du groupe d’amitié France-Mexique à l’Assemblée Nationale et du préfet de Région, Stéphane Bouillon.
Occasion pour l’Ambassadeur d’indiquer que Michel Vauzelle, à la demande de François Hollande, était allé rencontrer Enrique Pena Neto, avant son élection à la présidence de la République pour aplanir les difficultés entre la France et le Mexique : «C’était jusque-là confidentiel mais on peut le révéler maintenant. C’est là que notre nouvelle histoire commence». Et de remercier le maire de Marseille, pour avoir accepté que cette place prenne le nom de Gilberto Bosques. Tout comme il souligne avec plaisir l’accueil chaleureux dont avait bénéficié au mois de juillet le Président mexicain à l’occasion de sa venue à Marseille. Rend hommage à Charles de Gaulle «celui qui a cimenté les relations entre nos deux pays». Il insiste sur l’importance «de voir nos deux grandes nations continuer à sceller leur amitié». Met en exergue à ce propos le message de Gilberto Bosques sur l’importance «de la solidarité, la fraternité, le respect des Droits de l’Homme». Évoque la question des réfugiés : «Nous y sommes très sensibles -là encore- c’est avec les principes de Gilberto Bosques qu’il faut l’aborder».
Le Préfet Bouillon rend à son tour hommage à un homme qui «n’a pas hésité à risquer sa vie pour en sauver d’autres. Et il est important de rappeler ici, un lieu de démocratie, là où se joue le destin des habitants de la région, ce qu’un homme a fait par idéal». « Ce que nos anciens ont connu, poursuit-il,ne doit plus se reproduire, c’est un enjeu majeur. Nous nous battons pour que l’Europe reste unie. Pour que les persécutés retrouvent dans l’Europe le droit de vivre».
Michel Vauzelle avait exprimé sa satisfaction de voir à ses côtés l’ambassadeur du Mexique : «Un grand ami de la France». «L’inauguration de cette place s’inscrit dans la continuité de nos travaux lors desquels nous avons apporté notre soutien aux réfugiés. La grande question, en effet, est celle du soutien à tous ceux qui sont sinistrés, aux réfugiés, mais aussi la solidarité de la France, de l’Europe, envers les Grecs, les Siciliens qui, malgré leurs difficultés, accueillent ceux qui fuient la misère, la mort. Gilberto Bosques doit nous inspirer alors que « le plus jamais cela » se déroule aujourd’hui. Les terroristes tuent mais n’est-ce pas l’Europe qui est responsable lorsqu’elle n’a pas accueilli un enfant de trois ans retrouvé mort sur une plage?».
Michel CAIRE