Publié le 13 décembre 2020 à 9h45 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h20
Le Marseille Web Fest est devenu un rendez-vous international incontournable des passionnés de web-séries et de formats courts. Et, en cette fin d’année très particulière, frappée du sceau de la morosité, les bonnes nouvelles font lumière. Destimed devient le partenaire officiel du Festival. Jean-Michel Albert, son fondateur, revient sur cette union. Entretien.
Destimed. Pouvez-vous nous en dire plus sur le Marseille Web Fest ?
Jean-Michel Albert: Nous avons lancé ce rendez-vous en 2011, en nous inspirant du Web Fest de Los Angeles. A la base, il était consacré à la web-série internationale. Il manquait un événement en France et nous ne voulions pas faire comme les autres en nous installant notamment à Paris. Nous nous sommes donc tournés vers Marseille. Nous avons immédiatement rencontré des personnes qui ont cru en notre projet et nous ont soutenus. La ville et le Centre national du cinéma et de l’image animée nous ont donc accompagnés lors de ce lancement avant que d’autres institutions comme le Département, la Région ou la Métropole nous rejoignent très rapidement.
Comment expliquez-vous le succès de ce rendez-vous international devenu incontournable ?
Nous sommes nés en même temps que Netflix. Il faut se souvenir qu’au début la plateforme était essentiellement vue comme un loueur de DVD en ligne. Le public n’imaginait pas encore qu’elle aurait un tel impact. Rapidement, Netflix s’est mis à produire ses propres séries et l’intérêt des Américains pour ce nouveau genre nous a permis d’accélérer notre croissance. Nos trajectoires sont finalement assez parallèles.
«Quand on pensait web-série, on pensait petits moyens, production amateur»
De fait, vous avez connu en 2014 une première évolution.
Nous sommes devenus le Festival International de la Série Courte. Pour beaucoup, la web-série était un format que l’on trouvait sur Youtube. Quand on pensait web-série, on pensait petits moyens, production amateur. Ce n’était plus le cas puisque les grosses plateformes de SVOD avaient changé la donne en n’hésitant pas à mettre des budgets conséquents dans ces formats courts.
Un premier changement de nom, avant un deuxième.
Oui, car être le Festival International de la Série Courte nous privait de certains types de contenus comme les documentaires. Nous voulions également toucher ce public qui a de nombreux aficionados, d’où le Festival International du Format Court.
Quel est l’intérêt pour un scénariste ou un producteur de se tourner vers la web-série ?
C’est une transition qui vous permet d’être remarqué par les majors. Il faut avoir conscience que la web-série n’est pas rémunératrice. Si on devait faire un parallèle, c’est un peu comme le court-métrage pour le cinéma… un vivier de talent ! De plus, c’est également un laboratoire idéal pour tester des œuvres et les passer en formats plus longs si on sent qu’il y a une réelle appétence de la part des internautes.
«Destimed va devenir une plateforme de web-séries incontournable »
Vous signez un partenariat avec Destimed, pourquoi un tel engagement ?
Il ne faut pas oublier que notre ADN est marseillais et méditerranéen. Il nous semblait donc logique de nous adosser à un média local. Avec Destimed, nous souhaitons ouvrir notre festival à la Méditerranée, aux réalisateurs des deux rives. Au niveau des web-séries, cela ressemble pour le moment à un grand désert. A moins que des pépites soient passées entre les mailles de notre filet. Avec un média reconnu, nous avons bien l’intention de capter leur attention.
Quelles sont les perspectives pour ces réalisateurs ?
Se faire connaître, partager leur création sur Destimed qui va devenir une plateforme de web-séries incontournable et pourquoi pas les aider à produire des saisons. Sans parler d’une invitation à Marseille pour le Festival.
Quelles sont les bases du mariage entre le Marseille Web Fest et Destimed ?
Tous les mois nous mettrons une nouvelle série à l’honneur. En plus des épisodes disponibles en exclusivité, sous-titrés quand ils sont étrangers, vous pourrez également retrouver des articles très complets, des zooms sur les équipes de tournage ou encore des interviews. Nous sommes là pour faire découvrir au grand public un univers passionnant.
Serait-il possible de dévoiler quelques éléments de la première série qui sera mise en ligne ?
Nous avons logiquement choisi le lauréat de la dernière édition : Cancelled. C’est une création Australo-espagnole incroyable qui a été tournée en très peu de temps durant la première période de confinement Covid-19.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Sans spoiler, il s’agit d’un couple qui devait se marier, doit tout annuler et se retrouve 24 heures sur 24 avec la belle-mère entre quatre murs. Il faut savoir que c’est une histoire vraie et que l’idée a quasiment été développée en direct à chaque minute de tournage. Nous sommes vraiment très fiers de pouvoir vous proposer les 10 épisodes en exclusivité dès le lundi 14 décembre.
Propos recueillis par Fabian FRYDMAN
Il est à noter qu’en raison de la crise sanitaire, le Marseille Web Fest 2020 -qui s’est tenu du 15 au 17 octobre- a été entièrement proposé en ligne