Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd arrêté par la police danoise

Paul Watson, fondateur du mouvement Sea Shepherd et figure emblématique de la lutte contre la chasse baleinière, a été arrêté par la police danoise ce dimanche 21 juillet à la suite d’un mandat d’arrêt international émis par le Japon.

Destimed ONG Watson
Capture d’écran © Sea Shepherd France

 

Paul Watson a été interpellé alors qu’il faisait route avec son équipage  vers le passage du Nord-Ouest (situé aux abords de l’océan Arctique) afin d’« intercepter » le Kangei Maru, le nouveau navire baleinier géant du Japon. Lors d’une escale à Nuuk -la capitale du Groenland, territoire autonome du Danemark-, une douzaine de policiers et de membres des forces spéciales danoises sont montés à bord du navire de Sea Shepherd, ont menotté son fondateur et l’ont embarqué dans une camionnette.

Selon un communiqué de l’ONG, cette arrestation serait donc en lien avec une ancienne notice rouge émise à la suite des interventions passées du Capitaine Paul Watson contre la chasse baleinière en Antarctique. Le Programme de recherche japonais sur les baleines (Japanese Whale Research Program under Special Permit in the Antarctic, JARPA) a été déclaré illégal par la Cour Internationale de Justice en 2014. Le Japon s’était auto attribué un quota de 1035 baleines à tuer dans le sanctuaire baleinier antarctique sous prétexte de recherche scientifique. La viande des baleines tuées était ensuite vendue dans les restaurants japonais, en totale violation du moratoire international sur le commerce de viande de baleines.

Une manœuvre politique

Après avoir opéré en violation de la décision de la CIJ pendant plusieurs années, le Japon avait finalement suspendu la chasse baleinière en haute mer en Antarctique en 2016. Depuis lors, les Japonais chassaient uniquement les baleines dans leurs eaux territoriales. Sea Shepherd France et la CPWF pensent que la réactivation de la notice rouge à l’encontre du Capitaine Paul Watson est une manœuvre politique et qu’elle coïncide avec le projet du Japon de reprendre la chasse baleinière en haute mer dans l’Océan Austral et dans le Pacifique nord dès 2025 et avec le lancement de son nouveau navire baleinier usine.

Dans la vidéo de l’arrestation publiée sur Facebook par la Fondation Paul Watson, un membre de la police danoise déclare « être venu arrêter Paul en raison d’un mandat d’arrêt émis par le Japon », qui fait partie des trois derniers pays à chasser la baleine, avec la Norvège et l’Islande. Selon les estimations de Sea Shepherd France, les missions conduites sous la houlette du capitaine ont permis de sauver plus de 5 000 baleines des harpons japonais. Ce qui lui avait valu d’être taxé d’« écoterroriste » par le gouvernement asiatique.

La crainte d’une extradition

L’association craint que le Danemark extrade le militant écolo, âgé de 74 ans et père de trois enfants, vers le Japon. « Si cela arrive, insiste Sea Shepherd  dans un communiqué, il y terminera ses jours. »

Lamya Essemlali, Présidente et fondatrice de Sea Shepherd France dénonce « la perfidie du système de la notice rouge d’Interpol» : « Après avoir été mise en ligne pendant des années, elle avait récemment disparu du site internet d’Interpol, laissant croire à Paul Watson et à ses avocats qu’il était désormais libre de ses mouvements. Un piège pour qu’il baisse sa garde. Il a depuis voyagé sans encombres, en France, en Suisse, aux Pays-bas, en Irlande… tous ces pays ont décidé d’ignorer cette notice rouge honteuse utilisée comme outil politique par le Japon visant à traquer et à punir Paul Watson pour s’être opposé à la chasse baleinière illégale en Antarctique. Tous les pays, sauf le Danemark…»

Via une Tribune publiée dans Libération, un collectif de personnalités, dont Camille Étienne, Pierre Niney, Brigitte Bardot, Nagui et Hugo Clément, demande à Emmanuel Macron d’intervenir auprès de la Première ministre danoise pour exiger sa libération. Et appelle à une mobilisation citoyenne.

Une pétition, demandant à Emmanuel Macron d’agir en faveur de la libération de Paul Watson, a été lancée par le journaliste Hugo Clément. À la mi-journée, le 22 juillet, elle avait récolté près de 140 000 signatures. Elle atteint ce matin quelque 313 542 signatures.

La rédaction

 

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