Publié le 22 septembre 2013 à 10h34 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h19
En marge du vernissage de l’exposition « Fédés Faits d’Art », Philippe Brun, président de l’UIMM 13-04, a relancé le projet de la création d’une « Maison de l’Industrie » à Marseille qui avait émergé des Assises de l’Industrie organisées il y a quelques années par la CCI Marseille-Provence. Un lieu dédié à l’avenir et à la jeunesse qui doit permettre à l’industrie de mieux se faire connaître tout en valorisant le « travailler ensemble » : telles sont les lignes directrices d’un projet qui s’inscrit pleinement dans la future métropole Aix Marseille Provence.
« Ce n’est qu’un outil mais il manque sur le territoire » : le constat est signé Philippe Brun, vice-président des Ressources Humaines de STMicroelectronics et président de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie des Bouches-du-Rhône et des Alpes-de-Haute-Provence (UIMM 13-04), qui a relancé le projet de création d’une Maison de l’Industrie à Marseille ce jeudi 19 septembre au Pavillon M. Une annonce qui a eu lieu à l’occasion du vernissage de l’exposition « Fédés Faits d’Art », une contribution des industries technologiques de Provence Alpes, premier employeur industriel de la région avec 45 000 salariés, à la Capitale Européenne de la Culture. La microélectronique, l’aéronautique, l’industrie navale, la sidérurgie, les équipements énergétiques, la mécanique, le numérique ou encore l’informatique se dévoilent ainsi au grand public à travers une exposition de photos artistiques atypique des artistes photographes Agnès Mellon et Mylène Zizzo, scénographiée par Nathalie Gentot. Une aventure culturelle soutenue par l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence (CCIMP) à laquelle participent l’Union des Industries Chimiques (UIC), l’UIMM, la fédération du BTP et l’Union Maritime et Fluviale (UMF), en partenariat avec le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM).
Le vernissage de cette exposition était aux yeux de Philippe Brun l’occasion rêvée pour relancer l’idée d’une Maison de l’Industrie, née il y a déjà quelques années déjà puisqu’elle avait été portée sur les fonts baptismaux lors des Assises de l’Industrie organisées par le CCIMP à l’automne 2009. Et de rappeler la vocation de cette future Maison de l’Industrie. « Il s’agit de valoriser l’industrie pour la développer sur le territoire. Or, on peut aujourd’hui dresser le constat que l’image projetée par l’industrie ne correspond pas à la réalité, elle est mal connue », observe-t-il. Alors pour mieux se faire connaître, il estime qu’il faut que « l’industrie réinvestisse la ville » de Marseille. « Elle en est trop éloignée alors qu’elle ne doit pas se cacher. Nous ne sommes plus au 19e siècle mais au 21e et l’industrie, ce n’est pas uniquement des fumées. Il y a plein de types d’industries mais ici sur le territoire c’est d’abord la technologie, de la création de valeur ajoutée : recherche et développement, savoir. Une grande majorité des activités industrielles compte 3, 4 ou 5 personnes : on peut ne pas être loin du centre », plaide-t-il. Le président de l’UIMM 13-04 est aussi un fervent partisan du « travailler ensemble ». « Cette Maison de l’Industrie doit nous permettre de nous regrouper et de travailler ensemble : les fédérations de la chimie, de la réparation navale, de l’agroalimentaire ou du pétrole, ainsi que tous les acteurs autour de l’industrie comme la CCIMP. Il s’agit de bosser ensemble à Marseille afin d’avoir une taille critique pour être visible », argumente-t-il.
« Nous avons besoin de quelque chose pour booster l’emploi et le développement industriel »
Mais le projet ne se résume pas à édifier une simple « vitrine » de l’industrie. « Ce n’est pas un musée, ce n’est pas le sujet premier. L’enjeu, c’est la jeunesse et le futur. Nous avons besoin de quelque chose pour booster l’emploi et le développement industriel », insiste Philippe Brun. Le futur édifice devra ainsi faire la part belle à l’information sur les métiers de l’industrie d’aujourd’hui et de demain, mais aussi sur les formations disponibles pour les jeunes via un travail entamé avec le rectorat, tout en ayant la possibilité d’accueillir des séminaires ou des manifestations drainant un public plus large grâce à une visibilité nouvelle.
Le lieu doit aussi permettre au secteur industriel de mieux anticiper l’avenir et notamment les reconversions industrielles. « Je pense qu’on ne va pas assez vite dans le changement alors que le monde avance vite. Or, tous ensemble, on peut aller plus vite. L’idée n’est pas d’écrire un plan à long terme mais de réagir vite et d’être là où on n’a pas prévu d’être. Les mutations sont permanentes, la vie c’est le changement, c’est ce qui fait l’innovation, le travail. Mais il faut les anticiper et si on est tous ensemble c’est plus facile. Cela permet d’aller plus vite dans la réflexion et dans l’anticipation des cycles afin de mieux préparer les évolutions nécessaires », plaide le président de l’UNIMM 13-04.
L’initiative s’inscrit aussi pleinement dans le projet métropolitain Aix Marseille Provence. « Notre message c’est que la ville, la métropole et l’industrie sont compatibles. Donc on s’inscrit complétement dans ce projet et même au-delà de la Provence sur toute la PACA car la réalité industrielle est aujourd’hui régionale », précise Philippe Brun. Sans oublier la spécificité phocéenne, son port de commerce, le premier de Méditerranée. « Nous souhaitons montrer que l’industrie et le port, c’est le même combat : c’est le développement du territoire, une synergie. Même si l’industrie n’a pas toujours besoin du port, une des caractéristiques du territoire, c’est sa façade maritime », souligne-t-il.
Si les différents acteurs du dossier n’ont pour l’heure pas chiffré le coût du projet et n’ont arrêté ni le calendrier, ni le lieu où il verra le jour, les choses avancent cependant à en croire Philippe Brun. « Ce projet n’a jamais quitté nos écrans radars, mais il ne peut pas se faire tout seul. Il faut que les choses mûrissent et elles sont en train de mûrir. Elles sont désormais suffisamment mûres pour en parler davantage aujourd’hui », précise le président de l’UIMM 13-04.
Serge PAYRAU