Payzac (07). Terre & Humanisme célèbre ses 30 ans au service de l’agroécologie en France et dans le monde ce samedi 8 juin

Monde agricole en souffrance et en colère, difficultés pour de nombreux Français à se nourrir avec des produits sains et de qualité, sols appauvris, dérèglements climatiques… les questions urgentes autour de la terre, de l’eau et de la nourriture ne manquent pas. Rendez-vous donc le samedi 8 juin à Payzac, en sud Ardèche, pour célébrer les 30 ans de Terre & Humanisme, fondée autour des idées de Pierre Rabhi, avec un programme de trois tables rondes sur les manières de retrouver une souveraineté alimentaire locale, autour de paroles de paysans et sur les formes d’engagement individuel ; enrichi d’ateliers, balades, initiations, jeux, danses et concerts.

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Présente dans le sud de l’Ardèche depuis 30 ans – jardins et potagers pédagogiques du Mas de Beaulieu, à Lablachère – et dans le nord du Gard depuis 1 an – ferme pédagogique et de production la Noria à Robiac-Rochessadoule -, l’association Terre & Humanisme œuvre concrètement à la diffusion, la transmission et l’expérimentation de l’agroécologie à l’échelle locale, sur les territoires ardéchois et gardois ; aussi en France et à l’international (Afrique de l’Ouest et pourtour méditerranéen).

Terre & Humanisme, une association tournée vers le présent et l’avenir

A l’heure où les paysans crient leurs colères face à un système qui ne les respecte pas et les mène au bord du gouffre, l’agroécologie est hissée par les milieux scientifiques au 1er rang des solutions face au changement climatique : elle concilie agriculture, écologie, productivité, activité humaine (dimensions économiques, sociales et politiques de la vie humaine) et biodiversité. C’est en ce sens que Terre & Humanisme, depuis sa naissance en 1994, a formé près de 450 animateurs en agroécologie, sensibilisé plus de 80 000 personnes dans le monde à l’agroécologie et plus de 4 000 citoyens en France au jardinage et au potager.

Et parce qu’elle veut être ouverte sur ses territoires, elle a à cœur de créer ou participer à des dynamiques locales. C’est ainsi que l’association expérimente la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA), un partenariat avec les Restos du Cœur ou l’organisation de repas solidaires et de soirées agroécologiques ; qu’elle forme des enfants avec les écoles ou des habitants du territoire. Face aux nombreux défis de notre époque, Terre & Humanisme compte bien, dans les 30 prochaines années, continuer à essaimer en partageant ses expérimentations et transmissions sur le terrain afin de donner au plus grand nombre les clefs du changement !

Des réalisations concrètes et des projets d’avenir dans le Gard

Inaugurée par Terre & Humanisme il y a un an, la Noria est consacrée à la production en maraîchage et arboriculture, à l’expérimentation paysanne et à la formation de publics en agroécologie ; elle est aussi vecteur de liens sociaux. L’année 2024 voit réalisations et projets se développer au sein-même de la ferme autant que sur le territoire du nord du Gard, en synergie avec les acteurs locaux :

Création d’activités : alors qu’il n’est pas simple pour les paysans d’acquérir des terres, l’équipe de la Noria recherche deux maraîchers prêts à rejoindre, dès cette année, le collectif agricole en cours de construction… avant de s’agrandir de nouveau en 2025 ;

Mise en application des enseignements de l’agroécologie :  un travail de régénération des sols a été
entamé à travers la réduction du travail mécanisé, les semis d’engrais vert, les couverts végétaux, l’apport de matière organique et de minéraux, les préparations permettant de stimuler les micro-organismes présents dans la terre. La revégétalisation par la plantation d’arbres et de haies en bordure, voire au sein même des parcelles, vise à reconstituer des corridors de biodiversité et améliore la résilience de la ferme aux événements climatiques (sécheresses, inondations, vents…).

Afin d’augmenter l’équilibre apporté par la biodiversité, ont été créés une première mare pour attirer
d’autres espèces, des habitats, de la diversité végétale, le but est aussi d’attirer le sauvage sur les
cultures et de laisser de nombreux espaces en libre évolution pour donner des dynamiques différentes;
un protocole a été établi afin de suivre la présence d’espèces (reptiles, papillons, faune nocturne…) ;

Quoi de mieux que de mettre les mains dans la terre pour les enfants de la commune de Robiac-
Rochessadoule pour découvrir l’agroforesterie (arboriculture fruitière et maraîchage) en plantant, en début d’année, 200 arbres sur la ferme ? En 2025, près de 1 000 arbres seront plantés ;

Diversification d’activités : créations d’un poulailler itinérant, d’une activité pédagogique de
compostage pour les bio-déchets des citoyens et des scolaires avec, d’ici fin 2024, la création d’un
espace pour les bio-déchets des collectivités (cantines…) ;

5 formations courtes ont été organisées sur la Noria à destination des agriculteurs locaux en
partenariat avec le CIVAM (groupe d’agriculteurs et de ruraux pour des campagnes vivantes) du Gard ;
Solidarité paysanne et biodiversité : des marchés de producteurs locaux sont organisés régulièrement
et apportent aux habitants des produits sains et diversifiés. Une première rencontre entre paysans et
naturalistes de la région a eu lieu en avril 2024 dans l’espoir de consolider un groupe d’échanges
rattaché au réseau des Fermes paysannes et sauvages.

« Repas intergénérationnels et solidaires » : après deux 1ères éditions réussies début 2024, la Noria
a organisé le 26 mai la 3e soirée : accessible à tous, notamment aux personnes isolées et défavorisées (invitation par les CCAS – Centres communaux d’action sociale-, prix libres), le repas a été préparé avec des produits de la Noria et d’autres fermes par des amateurs bénévoles, dans l’ancien café de la commune qui rouvre pour l’occasion. L’idée : essaimer dans les villages alentour dès 2025 !

Voir aussi les réalisations au Mas de Beaulieu, sud de l’Ardèche :  ICI 

Le programme des festivités : des tables rondes et de la convivialité

Ouvertes à tous, les festivités se tiendront à Payzac, le 8 juin dans le sud de l’Ardèche, de 10h30 à 2h du matin.
Leur diversité permettra aussi bien aux adultes qu’aux enfants de passer une bonne journée.

– Trois tables rondes donneront des pistes de réflexion à celles et ceux qui s’intéressent aux problématiques sociétales actuelles :

14h/15h: « L’engagement individuel, indispensable ingrédient de nos sociétés ? » avec Diane Dupré La Tour, co-fondatrice des Petites Cantines – Nelly Pons, autrice et conférencière – Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme. Participer à un projet qui a du sens, aider sur son territoire, être en lien avec d’autres sont autant de raisons pour donner du temps aux associations. Comment fonctionnerait notre pays sans les bénévoles (1 Français sur 5) ? Y-a-t-il de nouvelles formes d’engagement ? Les jeunes générations y trouvent-elles du sens ? Comment est-ce que cela construit notre rapport au monde, aux autres humains ?

15h15/16h15: « Souveraineté alimentaire, de quoi parlons-nous ? » – avec Jacques Caplat, agronome, ethnologue auteur-conférencier, Benjamin Duriez, directeur de la Fédération nationale  Terre de Liens,  et Noé Guiraud, géographe  et membre des Greniers d’abondance – animation par Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme

Même le gouvernement parle de souveraineté alimentaire : il faudrait produire et exporter encore plus.
Ce concept dévoyé ne correspond en rien à la souveraineté alimentaire prônée de longue date par Via
Campesina (syndicat paysan international) ou la Confédération paysanne qui est, au contraire, de
donner la priorité à la production agricole locale pour nourrir la population. Il est donc bien temps de
se poser la question de quelle souveraineté alimentaire nous parlons et nous souhaitons.

16h30: « Paysannes, paysans, on vous écoute et on vous admire ! » – avec Noémie Calais, éleveuse de porc noir dans le Gers et autrice du livre Nourrir plutôt qu’élever (Ulmer), Christophe Probst, éleveur en Lozère, et Mathieu Yon, maraîcher à Dieulefit, Drôme et auteur du livre Notre lien quotidien, le besoin d’une spiritualité de la terre (Nouvelle cité)). Animation par Victor Abécassis , coordinateur de la ferme de la Noria, Gard.

Renouvellement des générations, dépendance technique et phytosanitaire, difficulté d’accès à la terre, inflation qui impacte leurs clients, chute de la biodiversité… les enjeux auxquels doivent faire face les paysans sont énormes. Au cœur des discussions ces derniers mois, leur voix doit se faire entendre au-delà des syndicats et des injonctions politiques. Heureusement certains explorent sur les territoires d’autres voies respectueuses du vivant sous toutes ses formes, créent des réseaux, trouvent une manière de pratiquer avec du sens et un modèle économique à la hauteur de leurs attentes.

– En parallèle, dès le matin et tout au long de la journée, se tiendront des ateliers (lacto-fermentation sans vinaigre, reconnaissance des graines, protéines végétales et légumineuses), l’exposition Ritimo sur « L’écologie, un enjeu de justice sociale », la projection de documentaires, un troc de graines, un stand sur la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA), une balade ethnobotanique autour des plantes sauvages comestibles, des animations autour de l’écologie, des cafés avec les intervenants des tables rondes, des jeux, avant le lancement de la soirée festive à 19h.

 

  • Programme détaillé sur : terre-humanisme.org
  • réservation conseillée – Billetterie:  ICI
  • Tarifs : entrée gratuite ou prix libres en journée / trois tarifs pour la soirée (5€, 8€ ou 10€)
  • Restauration et buvette sur place avec « À l’Aube » et « Mange ton bol », frites de la ferme de La Noria, gaufres, Bières de la Brasserie Java et vins bio du domaine Royé.

Covoiturage & accès :
Tentez au maximum de privilégier le covoiturage ! Des parkings seront indiqués à l’entrée du village de Payzac.
Nous recommandons de venir en voiture/covoiturage : Depuis Montélimar, prendre direction Aubenas, puis Largentière, puis Lablachère. Au centre ville de Lablachère suivre la direction Payzac (7 km). Après le panneau Payzac, prendre première rue à droite vers la direction de l’école et la Mairie.

Il est proposé d’utiliser le lien suivant qui a été sur la plateforme collaborative et gratuite Caroster afin de mettre en lien conducteur.rices et covoitureur.rices.

 

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