Publié le 4 septembre 2019 à 21h14 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h30
Jean, patient de 73 ans atteint de la maladie d’Alzheimer, avait disparu depuis plus de deux semaines. Ses proches le cherchaient depuis le 19 août, avaient imprimé des centaines d’affichettes et placardé son visage dans tout Marseille. Mais le mystère de la disparition de Jean Ligonnet a connu un tragique dénouement ce mardi. Le corps du septuagénaire a été retrouvé en décomposition dans une partie inutilisée du sixième étage de l’hôpital de la Conception, où il était venu en consultation le jour de sa disparition. C’est l’odeur, ressentie par plusieurs patients de l’étage, qui a alerté le personnel.
Selon La Provence qui rapporte les faits ce mercredi, Jean Ligonnet était atteint de la maladie d’Alzheimer. Ce fameux 19 août, le père de six enfants se rend à l’hôpital pour une énième séance de chimiothérapie. Arrivé en taxi, il attend, comme d’habitude, son tour. L’homme désire alors se dégourdir les jambes ou peut-être aller aux toilettes. Mais ne revient pas. Selon son fils, Jean Hospice, tout n’a pas été mis en œuvre pour retrouver son père à temps : «Je suis dégoûté, écœuré, parce que mon père ne méritait pas de mourir dans des circonstances comme ça. (…) Ils l’ont fait mourir comme un chien, et ils l’ont oublié.» Une enquête est en cours et une autopsie sera pratiquée pour en apprendre plus sur les circonstances du décès du septuagénaire. Dans une conférence de presse qui s’est tenue ce mercredi à Marseille, l’hôpital de la Conception a exprimé sa «vive émotion». «Jean Ligonnet est entré par une porte de secours fracturée, et s’est retrouvé pris au piège dans une salle verrouillée par une porte sans poignée mécanique», a indiqué Sylvia Breton, la directrice générale adjointe des Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Elle a également «assuré» la famille du défunt de son «plein engagement à faire toute la lumière sur les causes du décès». «Une enquête interne a été ouverte», a-t-elle déclaré, dressant le profil d’un patient «atteint de démence» et manifestement «désorienté». Il était pensionnaire d’un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à la Seyne et «avait connu plusieurs épisodes de fugue très récemment», a-t-elle poursuivi. Or, affirme-t-elle: «L’administration de l’hôpital n’était pas prévenue». Le considérant de fait , toujours selon Sylvia Breton comme «un patient classique qui n’était pas identifié comme fugueur.» La direction a également précisé que d’actives recherches avaient été lancées après la disparition. «Tout le personnel s’est mobilisé. Nous avons déployé les recherches et nous avons effectué plusieurs passages à chaque endroit -dont l’unité désaffectée- sans trouver quoi que ce soit…»Intervention de Sylvia Breton directrice générale adjointe des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) sylvia_breton_directrice_adjointe_de_l_ap_hm.mp3 |