Publié le 13 octobre 2015 à 10h41 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h08
A l’heure où tout pousse à réfléchir par clichés, il est des photos qui font sens, parlent à l’intelligence comme au cœur. Des photos qui, par leur propos, mettent à mal les clichés sur Marseille. «Il y a ici une beauté des gens que l’on tait trop, des gens que l’on enferme trop souvent dans des cases alors que Marseille est une humanité en réduction. Une ville de migrants depuis 26 siècles, ce qui devrait faire réfléchir dans le débat actuel sur la supposé dangerosité des migrants. Ici il n’y a que des migrants», décrit Hagay Sobol qui invite à un voyage avec l’exposition «Un autre regard sur Marseille». Un florilège de photos couleurs à découvrir jusqu’au 10 novembre au centre Edmond Fleg, à Marseille et, en noir et blanc à Aix-en-Provence, au Centre Culturel Darius Milhaud. Une opération qui se déroule dans le cadre de l’action nationale «Vivre la France ensemble» conduite par le réseau des centres culturels francophones juifs. Les bénéfices de la vente seront versés à des actions humanitaires. L’artiste est par ailleurs professeur de médecine, analyste, homme politique.
«La photographie, c’est, pour moi, en premier lieu, un hommage à mon père qui était un grand artiste. C’est lui qui m’a appris à me servir d’un appareil, qui m’expliquait qu’avant d’appuyer il fallait regarder, penser, ressentir la photo. Une leçon dont je me souviens toujours». Quelques années durant Hagay Sobol délaisse la photo puis, «avec le passage au numérique, les choses devenaient plus simples et je m’y suis remis».
Il propose une exposition qui célèbre Marseille et les Marseillais « qui sont des gens merveilleux». Il avoue ainsi sa flamme à la cité phocéenne: «Il y a là une luminosité qui n’existe nulle part ailleurs, mieux, elle est la même lorsqu’il pleut. Et puis ici, la beauté peut se cacher dans les lieux les plus insolites; ici, de l’imperfection peut naître la beauté». Et il est vrai que nous sommes là devant un photographe urbain, qui sait regarder, analyser, transcender, magnifier l’architecture, afin de mieux en saisir et son sens et son abstraction. «Mais, surtout, ce que j’aime ce sont les gens». Il désigne une photo : «C’était un soir, après un concert de jazz, des musiciens israéliens, iraniens, nord-africains se sont rassemblés pour parler de musique, jouer, c’était un moment harmonieux et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de villes au monde qui permettent de telles rencontres». Une exposition qui regroupe 120 photos à Marseille et 50 à Aix.
Michel CAIRE
Centre Fleg : 4 impasse dragon 13006 Marseille
Centre Darius Milhaud: 3,rue de Jérusalem, Aix en Provence