Pigier Marseille-Aix : l’école qui permet de piger les ficelles des métiers

L’école Pigier Marseille-Aix fête les 10 ans de sa création et affiche ses ambitions. Sa directrice, Lucie Depoortère- s’appuyant sur un taux de réussite de 90% et un taux d’insertion professionnelle de 80% chaque année- annonce que l’école va déménager dans des locaux neufs, à proximité de la Timone, doublant quasiment la capacité d’accueil à 2 500m² pouvant accueillir jusqu’à 1 000 étudiants : « Nous passons ainsi de locataires à propriétaires et nous restons dans le centre-ville car nous n’ignorons pas les problèmes de mobilité et nous voulons que tous nos étudiants puissent nous rejoindre le plus facilement possible ».

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Jean-Francis Charrondiere, directeur national de Pigier, Lucie Depoortère, directrice de Pigier Marseille-Aix et Vincent Dupuy, directeur général d’Eduservices © Michel Caire

Lucie Depoortère, entrepreneuse marseillaise, a repris Pigier Aix-Marseille, il y a 5 ans, convaincue que l’éducation des jeunes était un enjeu essentiel pour le territoire. « Nous sommes fiers d’être une école supérieure qui, pour nos étudiants, ne coûte rien et rapporte grand. Depuis 10 ans, nous avons diplômé plus de 1 700 étudiants de bac +2 à bac +5 dans les filières commerce, communication, finance et RH. En 2023, nous avons accueilli plus de 700 étudiants tous en alternance, essentiellement en contrat d’apprentissage, dans des entreprises locales avec qui nous travaillons main dans la main. C’est un deal gagnant-gagnant avec eux, et je suis très fière de notre taux de réussite aux examens de 90% et de notre taux d’insertion professionnelle de 80% chaque année. En effet, grâce à nos partenariats tissés avec les acteurs économiques et les institutions comme les missions locales, nos étudiants sont majoritairement embauchés à la fin de leur formation professionnelle dans les entreprises locales»

Mais ce pilier de l’apprentissage est menacé par des restrictions budgétaires « alors que l’alternance a fortement contribué à l’augmentation d’une dizaine de points, en peu de temps, du taux d’emploi des 15-24 ans». Rappelant dans ce cadre qu’aujourd’hui un employeur qui embauche un apprenti de moins de 30 ans peut recevoir 6 000 euros d’aide pour la première année de contrat.

Vincent Dupuy, directeur général d’Eduservices -spécialiste français de l’enseignement supérieur privé en apprentissage engagé dans la lutte contre le chômage des jeunes avec 25 enseignes d’écoles dans 42 villes et 44 000 étudiants- indique : « Nous comprenons les contraintes budgétaires mais il faut des mesures simples et applicables. Actuellement on parle de passer de 6 000 à 4 500 euros en touchant particulièrement les formations les plus longues mais cela reviendrait à réduire l’accès à une formation supérieure pour certains alors que 25 à 30% de nos étudiants proviennent des quartiers prioritaires. »

La structure a été créée en 1850 par Gervais Pigier comme l’explique Jean-Francis Charrondiere, directeur national de Pigier : « Il s’agissait de la création d’une école de commerce et de comptabilité qui a évolué. Nous formons des étudiants pour répondre aux besoins du marché de l’emploi. Nous avons aujourd’hui 30 écoles et l’an prochain nous allons en ouvrir une à Clermont-Ferrand ». « Nous avons, poursuit-il,  une histoire, des valeurs que nous cultivons. Nous avons 13.500 étudiants dont 95% d’apprentis. Nous sommes une école gratuite qui permet d’aller jusqu’à Bac+5. » Précisant encore:  « Nous avons également des écoles en Afrique. » Vincent Dupuy d’ajouter à ce propos : « Nous accueillons également des étudiants d’Afrique francophone en France, nous en avons une centaine sur Paris, Lyon et Toulouse sachant que nous connaissons de vraies difficultés puisque 50% des visas sont refusés ».

L’heure était à la fête avec un anniversaire qui a été célébré sur l’archipel du Frioul . La soirée a réuni plus de 400 étudiants, alumnis, enseignants, entreprises, associations locales… au sein du Village de vacances Léo Lagrange spécialement réaménagé pour l’occasion. Pour cet anniversaire, depuis le début de l’année 2024, les élèves et les alumnis de Pigier Marseille-Aix ont travaillé avec des personnalités de la ville (Stéphanie Ragu, Ara Khatachadourian, Matthieu Prédal, Virginie Koné, Erna Dreyfuss, Grace Tulomba, Fabio Coupas, Laurence Decréau, Alexandre Pastor… pour élaborer 7 propositions très concrètes en faveur de la jeunesse du territoire qui ont été remis aux élus. Parmi ces propositions : la création d’un conseil de la vie étudiante ou une action à la sensibilisation à la cybersécurité. La soirée a été exceptionnellement présentée par Franck Araujo, Directeur de l’Accélérateur M.

Michel CAIRE

 

Modalités d’admission

Les modalités d’admission à Pigier Marseille-Aix varient selon le niveau de formation visé. Généralement, elles comprennent l’examen du dossier du candidat, un entretien et des tests. Pour les formations de niveau BTS, un diplôme de bac est requis, tandis que pour les formations de niveau Bachelor et MBA, un niveau bac +2 ou bac +3 est demandé.

Les formations proposées par Pigier Marseille sont accessibles en alternance, offrant ainsi aux étudiants la possibilité de se former tout en acquérant une expérience professionnelle significative. « Nos étudiants bénéficient de tous les avantages liés au statut d’apprentis. Grâce au contrat de professionnalisation, l’étudiant devient salarié et fait partie intégrante de l’entreprise, ce qui a un vrai impact sur les recrutements au terme de la formation. Il faut en effet savoir que l’étudiant passe 70% de son temps  en entreprise. » Et les étudiants perçoivent entre 27 et 100% du SMIC en fonction de leur âge et de leur niveau d’études. Cela concerne les BTS, les Bachelors ainsi que les MBA dans des domaines tels que la gestion, le commerce, la comptabilité et le marketing. Les diplômés de Pigier Marseille peuvent ainsi prétendre à une variété de postes dans les secteurs du commerce, de la gestion, de la communication et du marketing. Parmi les métiers accessibles, on trouve gestionnaire de PME, responsable de communication, chargé de développement commercial, comptable d’entreprise, ou encore directeur des ressources humaines.

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