Publié le 11 septembre 2019 à 18h51 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h30
Rénovations, reconstructions, actions pédagogiques, mesures pour le pouvoir d’achat des familles: Martine Vassal, la présidente du département des Bouches-du-Rhône a décliné comme chaque année depuis trois ans les grands axes d’un plan décennal nommé Charlemagne. Parmi les collèges où elle s’est rendue, dans le cadre de la rentrée scolaire, celui de l’Estaque à Marseille (16e) a justement bénéficié de travaux dans le cadre de ce dispositif, afin de sécuriser ses accès.
L’heure de la rentrée a sonné pour les collégiens et, Martine Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône leur a emboîté le pas. Au collège L’Estaque, elle a rencontré les nouveaux-venus en classe de sixième. Et ce n’est pas anodin si c’est justement dans cet établissement du 16e arrondissement de Marseille que la présidente rappellera, pour la troisième saison consécutive, les points forts de son plan Charlemagne. Pour mémoire en 2017, le portail du collège avait subi l’assaut d’une voiture bélier. Mais ce ne sont plus désormais que de mauvais souvenirs : la fermeture est à présent sécurisée via portail et portique, manœuvrés d’une salle de contrôle équipée de caméras. La sécurisation : c’est justement l’un des axes prioritaires du fameux plan, lancé en 2017, décliné sur 10 ans et financé sur cette période à hauteur de 2,5 milliards d’euros. Le seul poste sécurisation a nécessité pour l’heure près de 600 000 euros. Une trentaine de collèges sont équipés en ce sens, «ils seront 34 d’ici 2021», appuie Martine Vassal. Plus largement, il conjugue des opérations de rénovation et de reconstruction ainsi que des actions pédagogiques… et nécessite parfois de réagir dans l’urgence. C’est aujourd’hui le cas sur le chantier ouvert au Collège Versailles, basé lui encore à Marseille, où l’on suspecte de l’amiante et où une demande d’expertise a été ordonnée. «J’ai pris cela à bras le corps et nous concertons de manière très large élèves, parents et enseignants pour que tout se passe du mieux possible», assure la présidente. Sachant qu’il faut non seulement rénover l’existant, mais aussi construire ! Le territoire connaît en effet «une forte poussée démographique, puisque nous avons passé la barre des 100 000 collégiens, dont une augmentation de 2 700 élèves sur Marseille». Et ce n’est pas terminé, puisque le nombre d’inscrits en école de primaire ne cesse lui aussi de croître. «De jeunes élèves qui entreront en 6e dans les prochaines années, il faut donc l’anticiper». C’est ainsi qu’elle s’engage à accompagner ce mouvement par des constructions de collège, tout en soulignant que la décision d’ouverture de classes et de collèges appartient à l’État et à son recteur, Bernard Beignier. C’est donc avec celui-ci qu’elle œuvre de concert, tout comme avec le Dasen (Directeur académique des services de l’Éducation nationale) Dominique Beck.Entretien avec Martine Vassal vassal_repond_a_la_presse_3_09_2019.mp3 |
« Donner toutes les chances aux collégiens du département »
Car en la matière, chacun son rôle, comme la présidente se plaît à le rappeler. A l’académie «les contenus», au conseil Départemental «les contenants». Sachant que ce dernier est «en charge de la construction, de l’entretien, de la rénovation, de la fourniture de personnel qui nous permet d’entretenir les collèges mais également de bien manger». Car l’hygiène de vie ne saurait être oubliée, rappelle Martine Vassal aux enfants… Ainsi, «tout est fait pour donner toutes les chances aux collégiens du département des Bouches-du-Rhône, afin qu’ils deviennent les meilleurs collégiens de France. C’est facile pour nous. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on a la chance d’avoir à la fois un corps enseignant qui est extrêmement impliqué, mais également une volonté de l’ensemble des élus». Et c’est impératif, compte-tenu de la période charnière que représente le temps du collège, le temps «des transformations qui se font, physiquement, intellectuellement», émotionnellement, celui aussi des prémices de la préparation à la vie active. «Certains ont des idées de ce qu’ils veulent faire, d’autres pas. Et ceux qui en ont, peut-être qu’ils vont en changer parce qu’ils auront rencontré les professionnels du corps de métier visé, parce qu’ils vont faire des stages et se dire finalement, ce ne me plaît pas tant que ça. Or pour avoir d’autres idées il faudra les bons outils, les bonnes capacités pour pouvoir le faire… » Sans conteste, l’une des principales prérogatives du collège et de ses acteurs. Et donc du conseil Départemental, dont le plan Charlemagne intervient en soutien du travail réalisé par le corps enseignant. «Nous devons être au top pour que vous le soyez. On ne peut pas vous demander le meilleur, et nous, ne pas nous l’imposer. C’est ce que l’on fait aujourd’hui». Ce peut être via les actions pédagogiques prévues dans le dispositif, déclinées selon un fil rouge, le respect. Il sera inculqué aux collégiens, avec un thème différent chaque année. Tourné vers l’environnement en 6e, il s’insufflera notamment via les logiciels pédagogiques financés par le Département, traitant de la flore, de la faune et de la géologie. Lesquels seront déjà téléchargés sur des tablettes distribuées elles aussi par la collectivité. 27 000 écrans qui entreront en possession des élèves de 6e dès le mois d’octobre. C’est le cas depuis deux ans seulement puisque jusqu’ici, la distribution, cofinancée avec l’État, ne concernait que les classes de 5e. Élèves de ce niveau qui, quant à eux, seront invités à explorer la question du respect de soi-même avec la problématique liée à l’Internet et au «respect du matériel. Car, s’ils soignent bien leur tablette, ils pourront la conserver en fin de 3e, après leur brevet ». Les adolescents de 4e se focaliseront toute l’année quant à eux sur le respect des autres. Une question d’importance «à l’âge où l’on a parfois son premier scooter». On clôt enfin la marche en 3e avec le respect de la mémoire. Pour «savoir d’où l’on vient, où l’on va, ce qui a pu se passer sur la terre comme atrocités. Il faut que vous les connaissiez pour que justement, ça ne se reproduise plus». Outre la connaissance, l’engagement dans la citoyenneté peut permettre d’être acteur en ce sens. C’est ainsi que Martine Vassal se félicite de la nomination d’un des élèves de 3e, du collège L’Estaque, au sein du Conseil départemental des jeunes. «Il est important de savoir ce que c’est que la citoyenneté. Beaucoup se désintéressent de la chose politique, des institutions et ça c’est très grave. Pour maintenir nos démocraties, il faut que vous puissiez savoir comment ça fonctionne. Alors bien sûr on vous l’apprend au niveau de l’école mais c’est aussi important que les jeunes puissent avoir des idées et nous les transmettent».Intervention de la présidente du département devant les élèves de 6e vassal_devant_les_6o_3_09_2019.mp3 |
Label Génération 2024
Outre tout cela, spécifiquement à l’Estaque, c’est aussi par le sport que l’on attise la passion des élèves de ce collège, situé en zone REP. L’établissement a en effet obtenu le label «Génération 2024». Il récompense «un projet mené autour des valeurs olympiques, éventuellement en partenariat avec des athlètes de haut niveau ou des athlètes olympiques. Ici, il s’agit juste d’un travail autour des valeurs du sport : respect, amitié et excellence », indique Gérald Castagna, professeur d’EPS. Ce projet concerne déjà les élèves de CM2 du secteur, sensibilisés à ces questions. En entrant en 6e, ils les approfondissent donc par le biais d’«un programme de rencontres sportives pour faire connaître ces trois valeurs olympiques, d’un volet culturel via la diffusion d’un biopic sur les JO, d’une rencontre avec des athlètes de haut niveau qui vont participer au JO de Tokyo et enfin, d’un projet d’exposition avec leurs professeurs de français, d’histoire et de maths. Il s’agit d’un travail d’écriture sur l’hymne, sur la charte olympique…» Outre le label, il y a aussi le partenariat avec le CAM (Cercle de l’aviron de Marseille), permettant aux élèves intéressés de s’adonner à cette discipline. Le collège compte «deux niveaux de classe à horaires aménagés pour le pratiquer à haut niveau», ainsi que «des élèves licenciés chez nous et au club, qui sont champions de France». Sans oublier l’impulsion de certains événements ponctuels, destinés là encore à créer du lien par le sport. Ainsi le 23 juin dernier, dans le cadre de la Journée mondiale de l’olympisme, une course féminine dans le quartier de l’Estaque a été organisée, en même temps que d’autres activités. Elle a vu participer une trentaine de mamans et de collégiennes, «un succès » pour le professeur de sport.Entretien avec Gérard Castagna professeur d’EPS gerald_castagna_prof_eps_3_09_2019.mp3 |