« Je vais siffler la fin de la récré », annonçait la secrétaire d’État à la ville, Sabrina Agresti-Roubache, la veille de sa visite à Marseille. Entendez le plan Marseille en grand ne se déroule pas conformément aux souhaits du président de la République. Il n’avance pas assez vite en raison des querelles entre la métropole et la mairie de Marseille.
Pas de face à face
« L’État va reprendre la main si ça ne va pas assez vite », menaçait Sabina Agresti-Roubache lors d’un briefing avec la presse la veille de sa visite. Tous les médias étaient donc au rendez-vous pour une première revue de chantier de la ligne 3 du tram, place Castellane. Mais le poing sur la table s’est transformé en amabilités multiples. Pour ceux qui s’attendaient à voir voler les assiettes entre le maire et la présidente de la métropole avec la ministre en arbitre sont restés sur leur faim.
Assauts d’amabilités
Benoît Payan a commencé par un « il faut savoir dire merci » en s’adressant à Martine Vassal. « Cette place va être absolument magnifique, cela va devenir un lieu emblématique. Quand c’est beau, quand c’est bien fait, je dis merci ». Martine Vassal a encaissé avec bonheur ce merci : «Cela fait toujours plaisir quand on reconnait que le travail est bien fait. Moi les querelles stériles ne m’intéressent pas. Ce qui m’intéresse c’est d’avancer. La métropole a été créée de bric et de broc, c’est compliqué mais là maintenant elle fonctionne et nous tenons nos engagements ». En matière d’uppercut on attendra. Restait à voir si l’arbitre ministériel allait compter les points et secouer cette belle unanimité. « La réalité est que tout le monde s’y perd. On a voulu faire trop bien et on a complexifié. Moi je veux simplifier. On ne peut plus continuer comme cela », assure la secrétaire d’État à la ville. La fin de la récré ne s’est finalement pas terminée sur des exaspérations mais… un consensus.
Écoles cinq étoiles
Restait une étape que Benoît Payan n’aurait ratée pour rien au monde, le chantier du groupe scolaire Marceau dans le troisième arrondissement, souvent qualifié de secteur le plus pauvre d’Europe. 16 M€ d’investissement, 20 nouvelles classes (8 en maternelle, 12 en élémentaire). On est encore en plein travaux mais on imagine bien le geste architectural et l’intérêt pour le quartier de ce groupe scolaire. Le maire se transforme en urbaniste et vante l’ensemble. « C’est une école ouverte sur le quartier, elle va le revivifier. Toute l’implantation s’est effectuée en tenant compte du soleil, du vent et elle est autonome énergétiquement ». Benoît Payan revient sur ce plan Marseille en grand pour la rénovation des écoles. « C’est une mesure de rattrapage exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros. Dans une ville comme Marseille sa capacité quand elle va très vite c’est de lancer 4 à 5 chantiers par an, nous on est capables d’en lancer plusieurs dizaines. L’ascenseur républicain il est ici. La ville de Marseille le doit à ses enfants. C’est ce qui donne la même chance à tous ». Oubliée les querelles sur le choix des écoles prioritaires entre la ministre et le maire. Sabrina Agresti-Roubache veut « regarder les choses de manière pragmatique, où est-ce que je peux aider, faire avancer les choses, est-ce que je peux aider à mieux concerter et apporter des solutions. Je ne suis pas là pour donner ou pas des bons points aux uns ou aux autres». On vous avait dit consensus…
La secrétaire d’État à la ville et patronne de Marseille en grand, Sabrina Agresti-Roubache sera à nouveau à Marseille ce lundi. Ce sera l’occasion de lui faire une piqûre de rappel pour faire évoluer les compétences Mairie/Métropole.
Reportage Joël BARCY
