Publié le 20 octobre 2017 à 9h01 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h42
Le Budget 2018 de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est actuellement en préparation. C’est un débat sur ses orientations qui est attendu lors de la plénière ce vendredi 20 octobre avant le vote du budget le 15 décembre prochain. Renaud Muselier, le président LR de la Région a expliqué en amont : «Le Budget 2018 passera de 2,2 à 2,4 milliards d’euros. Cette augmentation s’explique par les transferts de compétence, notamment la gestion des transports scolaires de 55 000 élèves qui représente 70 M€. La priorité sera donnée à l’apprentissage, à l’économie et à la croissance et l’économie verte». Il évoque également l’importance qu’il accorde à la sécurité et les moyens qu’il entend y allouer; les transports et notamment le Pass Région Métropole Aix-Marseille-Provence qui précédera ceux signés avec la métropole niçoise en 2018, toulonnaise en 2019 et avignonnaise en 2020. Revient sur les relations tendues avec la SNCF ou encore le devenir de la Villa Méditerranée.
Renaud Muselier rappelle le contexte: «Nous avons trouvé une Maison en plein délabrement sur le plan organisationnel, politique et financier à notre arrivée au pouvoir. Michel Vauzelle était coincé d’une part entre une majorité compliquée et d’autre part entre Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini. Nous avons lancé notre programme, mis en place une gestion reconnue comme une des meilleures de France. Nous retournons à nos compétences, avons lié des relations avec l’Europe et menons des négociations serrées avec l’État, qui nous oblige à payer un certain nombre de choses, qui a pris des engagements qu’il ne tient pas ». Il indique à ce propos avoir rencontré ce 19 octobre le président du Sénat, Gérard Larcher et celui de l’Assemblée des Départements de France, Dominique Bussereau: «Nous avons évoqué l’importance d’avoir les associations des villes, des départements et des régions de France sur la même ligne pour défendre les collectivités». Il considère à ce propos: «Nous sommes confrontés à une difficulté, nous n’arrivons pas à savoir de la part de l’État si nous sommes dans l’An I de la recentralisation». Il revient au Budget: «il est élaboré autour de 3 axes: autorité, écoute, proximité avec des résultats sur trois ans et une vision sur vingt ans. Il s’établit dans un contexte budgétaire nécessairement contraint par le désengagement de l’État. de 2014 à 2017, les dotations de l’État ont diminué de 29 milliards €, de 252 M€ pour notre seule région et le Premier ministre a annoncé pour 2018 la suppression des fonds de compensation du transfert de la compétence économie des Départements vers les Régions, soit 35M€ en moins pour notre Région. Pour comprendre ce que représente cette dernière somme c’est l’équivalent de 1 mois et demi de fonctionnement du Ter». «Toujours est-il, ajoute-t-il, je veux faire de cette Région une référence des accords sur le climat. 20% du budget sera affecté au développement de l’économie verte, nous passerons à 1/3 d’ici la fin du mandat. Et pas question pour moi d’être dans l’écologie punitive, je veux une écologie du développement économique et du mieux-vivre».
Il avoue: «Nous avons tous été choqué par l’attentat de la gare Saint-Charles et je tiens à saluer une nouvelle fois le professionnalisme des agents de la SNCF, des membres de l’opération Sentinelles, de la Police, du Samu… Alors, la sécurité est une compétence régalienne et doit le rester. Cependant la Région entend la renforcer sur son territoire. Nous avons déjà investi 44 M€ dans les lycées et les transports, avec notamment 1 300 caméras installées dans les gares et les trains, la généralisation de l’expérimentation de la vidéo-protection intelligente, la construction de deux centres de supervision urbains, la gratuité des transports régionaux pour les 77 000 membres des forces de l’ordre et, la création d’une garde régionale des transports composée de 200 hommes armés». Pour renforcer ces dispositifs, le Président de la Région a également annoncé le raccordement du réseau de vidéo-protection de la SNCF à celui de la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. 300 000 € seront mobilisés pour cette opération.
Renaud Muselier en vient au volet transports. «Afin de faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur le moteur des accords sur le climat nous allons réduire de 50% la pollution liée aux transports, notamment en incitant les citoyens à emprunter les transports en commun. Pour ce faire nous créons avec la Métropole Aix-Marseille-Provence « un Pass » unique pour un prix de 73€, 68€ à l’année, permettant aux usagers d’avoir accès à l’ensemble des transports régionaux et de la métropole». Il ne manque pas de préciser qu’il ne fermera aucune ligne, aucune gare: «Ce que l’on constate c’est que des trains sont plein aux heures de pointe puis, le reste de la journée, on voit des trains de 200 places circuler avec une vingtaine de personnes. Il est plus économique et écologique de mettre à ses heures creuses des bus. Voilà ce que nous allons faire en tenant compte des territoires désertifiés pour qu’ils ne soient pas impactés». Il fait le point sur l’ouverture à la concurrence, les négociations avec la SNCF: «Guillaume Pepy a bien compris que je ne signerais pas une convention tant qu’il n’y aura pas d’améliorations significatives. J’ai d’ailleurs rappelé à la ministre des transports mon souhait de voir le service TER ouvert à la concurrence dès 2019, ce qui suppose une inscription à la Loi de 2018». «Je ne veux pas privatiser, ajoute-t-il, je veux savoir exactement combien ça coûte et être dans les meilleurs quand, aujourd’hui, nous sommes dans les plus mauvais avec 20% de trains en retard, 10% de trains annulés, 18% de fraude en 2016». Il annonce que la Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur devrait voir le jour. Renaud Muselier indique ensuite que la Villa Méditerranée va fermer ses portes pour lancer les premières études de la réalisation de la réplique de la grotte Cosquer. Elle pourra être ouverte ponctuellement pour accueillir des événements d’envergure, la grotte devant accueillir ses premiers visiteurs en 2020.
Michel CAIRE