Le Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional) Région Sud a tenu ce mardi 24 octobre son Assemblée plénière sous la présidence de Marc Pouzet. A l’ordre du jour de cette Plénière, 6 avis ont été présentés et adoptés par les membres du Ceser à l’unanimité des quatre Collèges. Avis qui seront présentés lors de la plénière de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ce jeudi 26 octobre.
Les 6 avis présentés et adoptés par les membres du Ceser à l’unanimité
Lutte contre le harcèlement scolaire: adapter la politique régionale au contexte
Face à la montée en puissance du phénomène de harcèlement scolaire pouvant conduire au suicide de jeunes, le Ceser s’est saisi du sujet et a énoncé un certain nombre de préconisations. Il a notamment pointé une situation difficile à traiter en raison des capacités d’actions limitées et inégales dans les interventions des associations comme de l’existence des réseaux sociaux omniprésents dans la vie des jeunes. Elle préconise par exemple d’intégrer dans le cursus scolaire l’éducation aux médias sociaux et à leurs usages, d’y travailler la question du harcèlement, de développer chez les élèves des compétences psychosociales (estime de soi), d’assurer une aide à la parentalité ou encore d’augmenter une quotité satisfaisante de médiateurs professionnels diplômés. Pour atteindre ces objectifs, le Ceser appelle la Région à développer le Programme régional de Médiation Sureté à caractère éducatif (PRMSE), à former ses intervenants au cyberharcèlement, et à mieux le faire cadrer avec le programme PHARE.
Comment promouvoir les différentes formes d’engagement des jeunesses au niveau régional ?
L’engagement des jeunes prend parfois comme point de départ une prise de conscience sur des sujets d’importance qui traversent notre société et suscitent de nombreux débats. «Parmi ces engagements, nous relevons un changement de contexte, les causes sont souvent urgentes et vitales. La jeunesse est ainsi préoccupée par les questions et les périls liés à l’évolution climatique, elle est également sensibilisée à la lutte contre toutes les inégalités.» Dans ce contexte, le Ceser a souhaité travailler sur la manière de recréer du lien et de la confiance entre les jeunes et les Institutions, associations, syndicats. Elle formule de nombreuses préconisations dont celles d’organiser une table ronde sur la valorisation de l’engagement et des modalités de la reconnaissance du bénévolat et de son évaluation, d’intensifier le rôle du Parlement Régional de la Jeunesse et favoriser son rayonnement, pour développer le goût de l’expérience collective, d’accompagner les associations à créer des offres de missions encourageant les parcours d’engagement, d’encourager l’intégration des plus jeunes au sein des gouvernances associatives, de renforcer la connaissance du monde de l’entreprise dont celui de l’économie sociale et solidaire….
Production et utilisation d’énergie innovante en Région Sud
Au vu des orientations prises par la Région dans son Plan Climat, le Ceser a considéré comme prioritaire l’étude des énergies innovantes et leur mise en œuvre en région. Plusieurs domaines sont concernés par ces énergies comme les transports, l’industrie associés à l’émergence de nouveaux modes de production, générateurs de nouvelles activités, créateurs de nouveaux postes. Il a proposé à la Région d’aller plus loin en développant une approche systémique et complémentaire de la production et du stockage énergétique par la création des conditions de structuration de filières d’énergie innovante (hydrogène, bois, biomasse…), en adaptant de façon permanente les besoins en compétences et les formations pour ces nouvelles filières et en partageant une stratégie de coordination des acteurs en charge de l’innovation énergétique. «Pour atteindre ces objectifs, la Région devra afficher une forte volonté politique dans ce domaine.»
La logistique du dernier kilomètre
L’augmentation spectaculaire des achats en ligne de ces dernières années a accru l’importance de la logistique du dernier kilomètre qui s’accompagne de l’utilisation de plus en plus nombreuse de véhicules de livraison, avec des conséquences en termes de pollution et d’engorgement des centres villes. Pour y remédier, le législateur a décidé de mettre en place des zones à faibles émissions dans les métropoles. Face à ce constat, le Ceser a émis 22 propositions regroupées en 3 chapitres, parmi lesquelles, l’expérimentation des zones à trafic limité, la livraison en horaires décalées, faire usage des véhicules de transport en commun, mieux identifier les zones et immeubles logistiques dans les documents d’urbanisme, installer des murs de casiers, mieux encadrer socialement le travail des salariés de la logistique et de la distribution, développer des « espaces logistiques de proximité », faire une étude des flux de marchandises et créer un observatoire de la logistique urbaine.
Quels aménagements du territoire pour développer l’itinérance touristique en modes doux ?
La Région bénéficie d’une grande diversité de paysages et d’un patrimoine naturel, culturel et architectural remarquable que l’itinérance en modes doux (à pied, à cheval et à vélo) permet de découvrir au gré des saisons. «Cependant, les milliers de kilomètres de sentiers et circuits de randonnées n’ont pas acquis la même renommée que certains itinéraires comme le chemin de Compostelle.» Pour avoir une meilleure visibilité et atteindre en notoriété, pour un développement de ce mode de voyage au niveau national et international, le Ceser a fait une vingtaine de préconisations réparties en trois chapitres que sont, les infrastructures et les réseaux, l’accueil et les services, l’information et la communication. La création de « labels » ou de « marques » pour l’accueil et les services serait un garant de qualité et de sécurité des circuits pour les itinérants. Pour valoriser l’itinérance en modes doux qui participe au développement économique régional, il met l’accent sur la création d’un observatoire et d’un portail unique d’accès à cette offre de voyage, plus vertueux et peu polluant.
Quelle ambition et stratégie régionale en matière de diplomatie territoriale
L’intérêt pour le territoire de nouer des partenariats forts avec d’autres régions ou d’autres gouvernements dans le monde est fréquemment mis en avant par le Conseil régional.« Fort de ce constat, la nécessité de mieux connaître l’état actuel de notre diplomatie territoriale, tant sur le plan des partenariats engagés et à venir que sur le plan des modalités pratiques de fonctionnement, nous semble être un axe particulièrement stratégique de la politique régionale.» Les travaux du Ceser permettent de formuler de nombreuses préconisations dont l’idée de lancer une expérimentation : les « États généraux de la diplomatie territoriale de la région Sud », créer la « maison » de la coopération transfrontalière France-Italie, élaborer un guide destiné à faciliter l’action extérieure des collectivités territoriales, militer pour insérer dans la formation des futurs agents du MEAE un stage obligatoire au sein de Collectivités territoriales (Région, Métropoles…), sensibiliser les agents du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères aux problématiques des collectivités territoriales, permettre l’intervention de responsables relations internationales issus des principales collectivités territoriales dans les programmes de formation des agents du Quai d’Orsay …
La rédaction