Publié le 25 octobre 2022 à 20h46 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 17h39
C’est par une minute de silence en mémoire des victimes ukrainiennes et arméniennes des conflits en cours ainsi qu’en mémoire de la jeune Lola que la plénière de Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est ouverte. Une séance marquée notamment par des orientations budgétaires « 100% climat », un renforcement de l’aide aux forces de l’ordre et le soutien à la création d’une Cité régionale et méditerranéenne du cinéma, la Région se positionnant en chef de file sur ce dossier. De plus, 5,8M€ ont été votés pour les étudiants en formations sanitaires et sociales.
Un Plan de Sobriété énergétique
La hausse des coûts de l’énergie, entamée en 2022, ne devrait pas faiblir en 2023. Le président de région, Renaud Muselier explique notamment que «rien que dans les lycées et malgré les mesures prises pour limiter les consommations, la facture de gaz augmentera de 92M€.» Face à ce constat, la région Sud lance un Plan de sobriété énergétique qui prévoit d’adapter son bâti et sa consommation d’énergie pour réduire son impact financier et écologique. «Dans le cadre de notre Plan climat « Gardons une COP d’avance », la Région est résolument engagée depuis 2017 en faveur de la transition énergétique. Dans le contexte actuel nous avons un principe simple : chaque centime d’euro dépensé par la Région doit contribuer à la lutte ou l’adaptation au réchauffement climatique. Avec ce Plan de sobriété énergétique, nous montrons l’exemple ! Nous voulons faire de la Région Sud une collectivité exemplaire en Europe, en été comme en hiver, sur la consommation d’énergie, tout en préservant le bien-être de nos agents», déclare le Président de la Région.
Il précise, toujours concernant la consommation d’énergie, que les espaces extérieurs de l’Hôtel de Région ne sont déjà plus éclairés le soir et la nuit sauf en cas d’événement. Après concertation avec les représentants du personnel, «le chauffage sera stabilisé à 20°C en hiver dans les services, et la climatisation à 26°C en été. L’eau chaude sanitaire sera supprimée.» Un programme de remplacement de l’éclairage traditionnel par des LED sera coordonné sur les bâtiments administratifs, les lycées et le CREPS. Enfin, des consignes d’ajustement du chauffage et de la climatisation seront également envisagées dans les TER, en privilégiant le confort d’usage.
Sur le pan du bâti, pour chacune de ses nouvelles constructions, la Région Sud s’assure de réaliser des bâtiments basses consommations. «Les plus anciennes constructions sont quant à elles adaptées et modernisées et connaissent notamment un renouvellement des installations électriques gourmandes en énergie. Le photovoltaïque tient une place importante dans la stratégie énergétique de la Région. Alors que 30% des lycées seront équipés d’ici 2024, d’autres bâtiments administratifs ont également été mis à l’étude». Par ailleurs, un fonds de 11 000 € a été débloqué pour permettre aux lycéens de participer au challenge Cubes, le championnat de France des économies d’énergie.
Soutien régional aux forces de l’ordre
C’est à Aurore Bruna, présidente de la Commission sécurité-défense qu’il revient de présenter le dossier de soutien régional aux forces de l’ordre. Elle rappelle que le dispositif «Région Sud la région sûre», votée en février 2021 «permet d’engager avec l’État la préparation de conventions cadres nécessaires pour aller plus avant dans l’engagement de notre région auprès des forces de l’ordre». Cette convention poursuit des objectifs communs qui consistent à améliorer les conditions de travail des services chargés de la sécurité; contribuer à la modernisation des services chargés de la sécurité; renforcer en particulier la sécurité des usagers des gares et des transports publics mais également les usagers des établissements d’enseignement relevant des compétences de la Région. «Les opérations bénéficieront à la Police nationale, la Police municipale et la Gendarmerie, le soutien, qui touche aussi les clubs et associations sportives des forces de l’ordre, s’élève à un peu plus de 1,6M€ »
Olympiade culturelle
Sophie Joissains, vice-présidente en charge de la culture indique, que dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques qui verront Nice et Marseille accueillir des matchs de football et Marseille les épreuves de voiles : «la Région, fidèle à sa tradition de soutien à la création artistique, souhaite dans le cadre de l’Olympiade culturelle encourager les acteurs professionnels des champs de la création contemporaine à construire des projets de résidence artistique avec les membres du mouvement sportif fédéral du monde de la voile et du football et le concours des habitants et en particulier des jeunes lycéens et des apprentis». L’appel à projets proposé est conçu pour permettre aux professionnels du monde artistique d’imaginer et de concevoir un projet de résidence artistique avec les membres des ligues sportives régionales ou les clubs de voile et de football de la région. «Cette résidence peut donner lieu à la réalisation et à la production de projets issus de la résidence», précise la maire d’Aix-en-Provence qui se souvient à ce propos du travail accompli par Angelin Preljocaj à l’occasion de la venue à Aix-en-Provence des All Blacks. Le dossier de candidature devra faire l’objet d’une demande de subvention en action spécifique déposée sur la plateforme de dépôt des dossiers de demande de subventions de la Région, au plus tard le 31 janvier 2023.
« Cinéma: règlement de compte à OK Paca »
Michel Bissière, en charge de la vie artistique et culturelle rappelle: «Le 2 septembre 2021, à l’occasion de la présentation de son plan « Marseille en grand », le président de la République a défini plusieurs axes majeurs d’intervention, dont un en faveur du cinéma et de l’audiovisuel». Dans ce cadre, la Région Sud souhaite accroître son développement et son rayonnement dans ce secteur et devenir la chef de file d’un programme en faveur de la création d’un lieu qui associe formation et patrimoine à Marseille.
Un dossier s’inscrit dans l’appel à projets France 2030 «La grande fabrique de l’image» qui vise à structurer l’appareil productif afin de le mettre au niveau des meilleurs standards internationaux en matière de tournage et de production numérique. Michel Bissière explique: «Nous avons choisi d’être chef de file pour créer à Marseille la Cité régionale et méditerranéenne du cinéma. Nous proposons d’implanter à Marseille l’école Ciné Fabrique pour les 18-25 ans. Ce projet à dimension sociale vise la formation gratuite et de haut niveau pour des promotions de 35 étudiants, avec accès sans obligation de diplôme.
Elle formera les étudiants aux métiers du scénario, de la production, du son, de l’image et du montage. Cette école développera également des projets de formation continue pour soutenir les auteurs, les acteurs et les techniciens qui travaillent ici en région Sud. Enfin, l’installation d’une antenne marseillaise de la Cinémathèque française sera également mise à l’étude, pour contribuer au développement de la culture cinématographique du public en proposant notamment des projections, des actions culturelles et éducatives ainsi que des expositions dans le but de renouveler et développer les publics». L’élu tient à souligner que «le protocole est exemplaire, il unit l’État, la Région, le Département, la Métropole et la Ville de Marseille».
Un dossier qui permet au RN de faire son cinéma. Dans le film qu’il se diffuse, Renaud Muselier en est l’acteur principal mais aussi la cible, parce que précise le RN: «Il est dans « la filiation » d’Emmanuel Macron»; parce qu’il veut être « maire de Marseille» et, enfin parce qu’il soutiendrait le projet marseillais «en opposition à Cannes». Ce qui conduira le président de région à une critique sévère de ce scénario: «Marseille je l’aime fondamentalement mais je ne cherche pas a en être le maire… Vous savez dans quel état est cette ville. Le maire est coincé par l’état, la métropole, le grand port maritime, Euromed, le parc des calanques… Mais on abandonnera pas Marseille, la deuxième ville de France». Et il ajoutera: «Emmanuel Macron est le premier président de la République à s’occuper autant de Marseille».
5,8M€ pour les étudiants en formations sanitaires et sociales
Les étudiants des filières sanitaires et sociales dépendent directement de la Région Sud. Afin d’améliorer leurs conditions de vie, et pour rendre le cursus plus attractif, 5,8M€ sont investis pour leur rémunération et leurs équipements. Pour rappel, la Région avait déjà voté en juin 2022 1,3M€ pour le financement d’un kit de premiers équipements pour les étudiants paramédicaux. «Nos étudiants en filière sanitaire et sociale sont un enjeu essentiel pour la santé et le bien-être des habitants, c’est pourquoi nous devons leur fournir tous les outils nécessaires à leur réussite et à leur épanouissement. L’innovation et la qualité, une meilleure prise en compte des besoins, ou encore l’accompagnement au quotidien des étudiants sont autant de leviers pour faire de la formation sanitaire et social un vecteur incontournable d’emploi et d’insertion pour nos jeunes», déclare Renaud Muselier.
Michel CAIRE