Publié le 23 avril 2021 à 8h29 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h53
En amont de la dernière Assemblée plénière du Conseil régional qui se tient ce vendredi 23 avril en format 100% digital, Renaud Muselier, Président de Provence-Alpes-Côte d’Azur est intervenu lors d’une conférence de presse pour présenter les principaux rapports qui vont être soumis au vote des élus, tels que le budget 2020 et 2021, l’aide de la Région pour les agriculteurs ayant subi la vague de gel, ou encore le Contrat d’avenir 2021-2027. Plusieurs mesures du nouveau Plan Climat régional « Gardons une COP d’avance » seront également à l’ordre du jour, comme le nouveau dispositif énergie renouvelable géothermie / thalassothermie ou encore le Plan 1 million d’arbres avec la mise en œuvre du « Fonds Respir ». Mais il a également été question d’élections régionales, de la candidature à sa succession qui n’est pas encore officialisée «Je serai président jusqu’à la dernière minute». Met en exergue ses soutiens. Évoque son combat contre le RN et se félicite «Il n’y a pas eu une ombre de porosité dans ma majorité avec le RN»… Puis aborde la question sanitaire, parle d’un «recul de l’épidémie» mais d’une situation hospitalière «très préoccupante» avec une pression qui «n’a pas faibli» d’où la nécessaire ouverture de vaccinodromes…
Renaud Muselier a tenu à préciser qu’il n’est pas encore candidat à sa succession: «laissez-moi aller jusqu’au bout de la plénière de ce vendredi 23 avril. Je serai président jusqu’à la dernière minute… Il sera temps après de voir les demandes d’inscription sur les listes électorales, en vue de participer au scrutin régional, qui devront être déposées au plus tard le vendredi 7 mai». Mais il se fait déjà l’écho d’un texte signé par plus de 1 000 maires de la région lui demandant d’être candidat ou encore du soutien de représentants du monde du sport mais aussi d’acteurs culturels. Il évoque à ce propos la motion sur la culture retirée au dernier moment lors du conseil métropolitain Aix-Marseille-Provence: «Il s’agit d’une erreur majeure, d’une faute politique que je combats de toutes mes forces».
S’il ne veut toujours pas d’union avec La République en Marche, il rappelle que sa majorité plurielle a toujours voté à l’unanimité les rapports pendant que le Rassemblement National était de moins en moins rassemblé, perdant 1/3 de ses effectifs. Avec des divisions telles que même les partants n’ont pas pu s’unir pour créer un groupe. Il ajoute: «Maintenant on va voir si c’est stop ou encore. Mais si c’est stop ce sera pour qui?». Il rappelle à ce propos avoir toujours battu le RN en triangulaire et, il insiste: «Il n’y a pas eu une ombre de porosité dans ma majorité avec le RN». Concernant les écologistes il déclare: «Je n’ai pas attendu les élections pour lancer la « COP d’avance », cela fait plusieurs années. Et je demande si toutes les personnes sensibles aux réchauffement climatique sont contre les sapins de Noël, le Tour de France, les subventions à des clubs de yachting…. à voile. Il faut voir les exemples de Bordeaux, Lyon, Strasbourg», assène-t-il.
«Le recul de l’épidémie est clair»
Au-delà des questions électorales Renaud Muselier revient sur la situation sanitaire en Provence-Alpes-Côte d’Azur: «Le recul de l’épidémie est clair, même si la baisse du nombre de dépistages doit rendre prudent. La réouverture des écoles, prévue pour la semaine prochaine, sera intéressante. On voit dans les Alpes-Maritimes qu’il faut entre sept et huit semaines pour obtenir une véritable chute de l’épidémie. Pour la première fois depuis Noël, le département des Alpes-Maritimes est passé au-dessous de la côte d’alerte. Dans le reste de la région, on doit rester très vigilant. Le taux de positivité reste globalement élevé, et surtout, la situation hospitalière est toujours très préoccupante et la pression n’a pas faibli, à part dans les Alpes-Maritimes».
«Ouverture d’un vaccinodrome très prochainement dans le Var»
La Région accompagne l’effort de vaccination, avance le président de région: «J’ai proposé, dès le 23 mars, de mettre en place des vaccinodromes régionaux dans les gymnases des lycées de la région. On travaille avec l’Agence Régionale de Santé de façon sérieuse pour ouvrir un vaccinodrome très prochainement dans le Var, pour accélérer dans ce département de façon importante dès maintenant. Si ce dossier aboutit et qu’on a les doses, nous soumettrons au vote des élus la création de ce vaccinodrome complémentaire».
Il cite également la mise à disposition de Vaccinobus dans toutes les communes rurales de moins de 2 500 habitants, pour vacciner dans les territoires les plus éloignés des centres. «A ce jour, 61 communes de la région ont reçu une étape du vaccinobus, pour plus de 2 500 injections dans les territoires les plus éloignés des centres de vaccination. On apporte le vaccin chez ceux qui en sont naturellement les plus éloignés, on tisse le lien entre nos territoires ruraux et nos territoires urbains pour cet enjeu collectif de la vaccination».
«12 milliards d’euros de crédits régionaux»
Puis de dresser un bilan de l’action de la majorité: «nous avons voté 12 milliards d’euros de crédits régionaux, auxquels sont venus s’ajouter 4,6 milliards d’euros de crédits européens. Nous avons engagé 1 141 rapports d’assemblée plénière, 4 148 de commission permanente, soit près de 6 000 rapports. Dans toutes les huit formations politiques qui composent cette majorité, pas une seule voix n’a manqué pour voter en faveur de ces rapports. Même notre opposition a voté pour 71 % de nos rapports, contre 6 % et s’est abstenue sur 23 % d’entre eux».
«une baisse de l’encours de dettes de 9,3 années à 7,9 années»
Il en vient à l’évolution des finances: «Avec une baisse de l’encours de dettes de 9,3 années à 7,9 années malgré le Covid-19. Fitch nous a toujours maintenu la notation AA -, – on a baissé les impôts, on a baissé le prix des cartes grises, et baissé les impôts de production, ce sont au total 700 millions d’euros qui ont été économisés pour les habitants de la région». Il poursuit: «Fini la région tiroir-caisse des autres, mais une véritable impulsion claire avec une vision à 20 ans, des résultats à trois ans, – on a lancé la « COP d’avance », le Plan Climat régional, avec un tiers de notre budget dédié à cette cause majeure sur tous les volets». Et il ajoute: «On a rapporté près de 5 milliards d’euros de fonds européens, alors que, sur la précédente mandature, on était proche des 300 millions d’euros. On est organisé pour viser 10 milliards d’euros sur la prochaine période de programmation, notre avenir est financé avec le Contrat de Plan, avec 5,1 milliards d’euros et un Contrat d’avenir historique, et 10 milliards d’euros de travaux à la clef pour le territoire, qui auront un effet-levier. On vote les 2 premiers milliards dès cette année».
«1 200 projets de la part des maires, des présidents d’Intercommunalité, et de l’ensemble des élus locaux»
Concernant le Contrat d’Avenir et Fonds européens: «Nous votons aujourd’hui ce qui permettra demain de financer la totalité des projets dont notre région a besoin. Nous avons reçu plus de 1 200 projets de la part des maires, des présidents d’Intercommunalité, et de l’ensemble des élus locaux. Grâce au Contrat d’Avenir, grâce aux Fonds européens, nous pouvons immédiatement les engager avec des moyens financiers conséquents qui sont à notre disposition». Ainsi, lors de cette dernière plénière, ce vendredi, il sera question du vote de 1,5 milliard d’euros de travaux.
En parallèle seront soumis au vote des dispositifs importants d’aide face à la troisième vague. Les objectifs sont «de protéger, soutenir, et préparer la réouverture» avec le chèque nounou, «à toutes les familles qui ne pourront pas faire de télétravail au mois d’avril. 200 euros pour 5 000 familles de la région Sud», l’aide aux commerces fermés, «pour les aider à payer leurs loyers pour le mois d’avril avec un « Coup de pouce commerces fermés », et un chèque-réouverture pour préparer le retour à la vie. Cela représente 5 millions d’euros de budget au total», précise le président de région qui évoque un autre dispositif: «Le repos des héros, un chèque vacances spécial de 400 euros pour les soignants des services de réanimation, engagés sur le front du Covid-19 dans les services de réanimation». Puis, il y a le chèque réouverture, «aide à l’investissement entre 2 000 et 5 000 euros pour des commerces/hôtels/gîtes restés fermés administrativement». Pour l’emploi des jeunes, Renaud Muselier annonce: «On va notamment cofinancer avec des entreprises et des associations 1 000 jobs étudiants dans notre région, pour la fin d’année mais aussi pour cet été… On va financer 500 premiers emplois, CDI ou CDD d’au moins six mois, pour des étudiants, apprentis ou stagiaires en fin d’études, afin qu’ils entrent plus facilement sur le marché du travail, avec une aide forfaitaire de 2 000 euros à l’entreprise».
Michel CAIRE