Publié le 28 octobre 2021 à 8h23 - Dernière mise à jour le 2 novembre 2022 à 9h12
Les élus régionaux s’apprêtent à voter ce jeudi 28 octobre l’attribution de deux lots de lignes ferroviaires représentant un tiers du trafic régional. Renaud Muselier entend rassurer les opposants à cette ouverture à la concurrence en rappelant dans quel contexte cette démarche a été engagée et en évoquant notamment: «une avancée majeure pour les usagers et les contribuables».
Au cours de cette plénière de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Il sera notamment question de l’ouverture à la concurrence du TER qui entraîne à la fois une mobilisation syndicale et une levée de bouclier à gauche. Pour expliquer cette ouverture à la concurrence Renaud Muselier rappelle dans quel état était le TER lors de l’arrivée de Christian Estrosi et la sienne à la tête de la région. «Nous avions le plus mauvais service, avec 20% de trains en retard, 10% de trains annulés, et nous devions payer plein pot, 365 millions d’euros. Si nous avions eu des TER qui fonctionnaient aussi bien que dans la région Grand Est, 96% de trains à l’heure et 1% de trains annulés, jamais nous ne nous serions lancés dans un conflit avec la SNCF puis l’ouverture à la concurrence».
Ouverture à la concurrence: La SNCF et une de ses filiales Transdev
En ce qui concerne cette ouverture à la concurrence insiste le président de Région : «Nous ne proposons lors de cette séance que l’attribution de deux lots représentant un tiers du trafic régional». Il précise «Sur le premier lot représentant 10% du trafic, c’est une filiale de la SNCF, Transdev qui l’emporte et sur le deuxième, représentant 23% du trafic, la meilleure offre et de loin, a été proposée par la SNCF. Elle continuera donc d’exploiter 90% du trafic».
«Notre démarche, poursuit Renaud Muselier, n’est pas dogmatique. Nous ne nous sommes pas lancés dans cette procédure dans un angélisme béat en nous disant qu’une autre entreprise ferait forcément mieux que l’opérateur historique. Mais la situation était telle que nous avons rompu le contrat. Il y a eu procès, nous les avons tous gagnés et cela a fait économiser 170 millions à nos concitoyens. Nous avons également amélioré la vie des usagers car parallèlement les négociations entreprises avec la SNCF ont porté leurs fruits. Sur l’ensemble de la région, nos résultats en termes de régularité, de suppression de trains, de fraude et de sécurité se sont grandement renforcés».
Des offres de train doublées ou plus nombreuses
Des chiffres sont avancés au rang desquels: En 2016 20% des trains étaient en retard, 92% des trains sont à l’heure en 2019. 10% des trains étaient annulés en 2016, 2% en 2019. Avec cette ouverture à la concurrence, avance Renaud Muselier: «L’offre de train sera doublée sur la ligne Marseille-Toulon-Nice passant de 69 allers/retours en 2021 à 120 en 2025. Et sur les lignes Azur le cadencement sera identique en heures creuses et en heures de pointe avec au minimum un train par heure sur la ligne Les Arcs-Cannes et, un véritable RER régional entre Cannes et Menton avec un train au quart d’heure toute la journée, le tout à un prix équivalent pour la Région».
Un cercle vertueux qui se met en place
Le président de Région considère que cette augmentation de l’offre «va entraîner une augmentation du trafic et donc des recettes. C’est un cercle vertueux qui se met en place.» Et il parle également d’une baisse des fraudes, des rames plus jeunes…
Avec la mise en place de ce nouveau dispositif, il tient à préciser: «Nous serons très attentifs au respect des règles de reprise de personnel SNCF par Transdev. Ce dernier annonce d’ailleurs le recrutement de 15 agents supplémentaires pour assurer le doublement de l’offre. Nous attendons aussi une politique RSE très ambitieuse avec par exemple des engagements sur le tri des déchets industriels pour la construction du centre de maintenance et des locaux de qualité proposés dans les voitures-bar».
Il y a des barrières infranchissables avec l’extrême droite
Enfin, il n’éludera pas les questions politiques notamment celles concernant la présidentielle en lançant: «Si Eric Ciotti gagne la primaire, c’est improbable mais, si cela arrive, je quitte LR. Il y a des barrières infranchissables avec l’extrême droite. Je ne peux donc pas admettre que l’on dise qu’entre Macron et Zemmour on voterait pour ce dernier». En revanche dévoile-t-il: «J’attends les débats pour soutenir un candidat à la primaire LR. C’est un choix particulièrement important parce que, avec la candidature d’Eric Zemmour qui va diviser les voix de l’extrême-droite, nous pouvons être au second tour».
Michel CAIRE
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