Publié le 24 avril 2025 à 7h53 - Dernière mise à jour le 25 avril 2025 à 9h06
Présentée en séance plénière, la « trajectoire valeurs» se traduit par 10 mesures. Le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, précisant qu’il ne s’agit pas de rejeter les précédentes priorités mais « de réaffirmer son cap à travers une trajectoire claire, structurée autour de ses valeurs : Vision, Autorité, Liberté, Europe, Unité, Respect, Souveraineté. »

« Le monde change, les équilibres se fragilisent, et les repères se brouillent. Avec la “trajectoire valeurs “, la Région fixe un cap clair, tourné vers la protection de ses habitants, l’autorité républicaine, et la résilience de ses territoires. Ces dix premières mesures sont un engagement immédiat, concret, au service de ce que nous sommes et de ce que nous voulons rester », déclarera Renaud Muselier.
Le document voté en plénière concerne :
- Sécurité : Renforcement du dispositif “Région Sud, la région sûre” avec 15 M€ pour accompagner les communes, les forces de l’ordre, de sécurité civile et l’administration pénitentiaire.
- Économie/Formation : Création d’une Opération d’intérêt régional (OIR) Sécurité-Défense, dotée de 70M€ de fonds européens, et lancement d’un dispositif formation défense pour les entreprises et salariés.
- Santé : Ouverture de 45 maisons régionales de santé supplémentaires dans les zones de déserts médicaux, pour atteindre 210 maisons d’ici 2028.
- Économie/Agriculture : 50M€ pour soutenir les entreprises impactées par l’instabilité mondiale et la gestion des droits de douane américains, avec un focus sur la souveraineté alimentaire.
- Enseignement supérieur/Recherche : Lancement du Welcome Act régional pour attirer les meilleurs chercheurs américains souhaitant s’installer en Région Sud.
- Sport Culture : Renforcement des contrôles sur les subventions pour détecter les foyers de séparatisme et de radicalisation – lancement d’une plateforme de signalement dédiée à la laïcité.
- Transports : Baisse de 20 % sur les abonnements régionaux – création d’un dispositif “Satisfait ou remboursé”.
- Culture : Lancement d’un plan décennal pour la culture, garantissant la création artistique et la liberté culturelle sur les dix prochaines années.
- Langue française : Refus de l’écriture inclusive dans l’administration régionale et dans tous les dossiers de subvention.
- Sécurité citoyenne : Mobilisation de 1 000 gardes régionaux (transports, forêts, lycées) et création d’une garde bénévole pour les associations souhaitant former leurs équipes aux valeurs républicaines.
Renaud Muselier dresse un bilan de la situation internationale et nationale mettant en exergue les nombreuses menaces qui pèsent sur la planète: « Aux Etats-Unis le deuxième mandant de Donald Trump est celui de toutes les incertitudes. En Ukraine la guerre fait rage depuis trois ans aux portes de l’Europe. D’autres foyers de conflits sont installés depuis plusieurs années : Taïwan est toujours sous la menace chinoise, l’Afghanistan repassé sous le joug des Talibans, en Syrie les massacres de civils reprennent, au Proche-Orient la trêve entre Israël et le Hamas a pris fin, l’Arménie est toujours sous la menace de l’Azerbaïdjan après l’annexion de l’Artsakh». « Partout, poursuit le président de Région, la grande tendance est à l’affirmation de régimes autoritaires, parfois dictatoriaux et impérialistes qui s’attaquent volontiers à des démocraties libérales aux valeurs remises en cause par les agresseurs.» D’en venir à la France et à la région : « Face à ce grand renversement des alliances, voire à l’abandon des partenaires habituels, l’Europe, la France et notre région se retrouvent au cœur de la nouvelle configuration géopolitique. Ces changements sont majeurs et même existentiels : ils touchent à notre identité, notre mode de vie et posent la pire des questions, la guerre ou la paix, la soumission ou la souveraineté. » Dans ce contexte, il a demandé à François de Canson, Véronique Borré et Jean-Pierre Colin : «Quelle place pour une collectivité régionale dans la réponse à ces crises de dimension mondiale ? Comment repenser nos politiques publiques sans abandonner une décennie de travail au service de la région ? Quelle dynamique engager pour les trois dernières années de mandat en ce sens ?»
Les dix propositions sont présentées par les élus concernés. Certaines posent de vraies questions notamment la création d’une plateforme de signalement dédiée à la laïcité. Elle ne peut être pertinente que si elle rappelle que le principe de la laïcité ne réside pas dans l’interdit mais dans la liberté religieuse, y compris dans l’espace public. Ce qui n’en rend pas moins nécessaire la lutte contre l’intégrisme qui touche aujourd’hui toutes les religions. De même, en ce qui concerne le refus de l’écriture inclusive qui pourrait conduire au rejet de demandes de subventions. Attention que la forme ne l’emporte pas sur le fond, notamment en ce qui concerne les associations féminines.
Et si l’ambition était d’enlever des arguments à l’extrême droite l’échec est patent. Le RN a présenté pas moins de 13 amendements qui ont tous été rejetés avant que Franck Allisio, le leader régional du RN dénonce : « Un bilan apocalyptique du monde. (….) Nous avons proposé 13 amendements pour perfectionner votre plan. Vous avez tout rejeté en restant dans l’idéologie et la communication. »
Michel CAIRE
Mobilité : une avancée pour des transports plus fréquents, moins chers et décarbonés
La Région Sud franchit une nouvelle étape pour le développement des transports régionaux. Dès le 1er juillet 2025, une contribution de 0,15 % de la masse salariale des entreprises d’au moins 11 salariés sera mise en place. Seulement 3,5 % des entreprises du territoire sont concernées.
Cette nouvelle ressource dédiée permettra :
- L’augmentation de l’offre de nos trains : + 30 % en 2025 et car régionaux + 6 % en 2025.
- La poursuite de la modernisation des infrastructures ferroviaires (compétences de l’État).
- Le renforcement de la sécurité avec le Plan Gare sans peur (43 M€/an),
- La décarbonation des mobilités régionales (200 000 tonnes de CO2 économisés/an).
«Cette solution nouvelle est le fruit d’un dialogue continu avec nos partenaires du monde économique depuis octobre 2024. Des échanges fructueux avec la CPME Sud et son Président Alain Gargani ainsi qu’avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat régionale et son Président Yannick Mazette, ont eu lieu», indique le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui annonce la baisse de 20 % de tous les abonnements “TER ZOU!”de la région à partir du 1er juillet 2025. «96 % de nos abonnés sont des actifs. C’est une aide directe au pouvoir d’achat des salariés», signale Renaud Muselier qui annonce: «La création d’une plateforme “satisfait ou remboursé” pour le remboursement de l’abonnement mensuel si moins de 80 % des trains sont maintenus ou à l’heure.»
Par ailleurs des échanges fructueux avec le Medef 13 et son Président Philippe Korcia et le Medef 84 et son Président Brice Vergez ont abouti à la mise en place d’un taux de versement mobilité à 0,08 % au 1er janvier 2026. «C’est un taux juste qui concilie une juste participation des entreprises et la forte ambition régionale pour son offre de transport, la mobilisation de 50 M€ pour aider les entreprises en difficulté face à la situation économique mondiale.»
La Fédération du BTP, la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, la Fédération Nationale des transporteurs de voyageurs, l’Union des Transports Publics, des grandes entreprises comme Alstom et des PME comme Biotech Dental soutiennent cette nouvelle solution.
Renaud Muselier précise: « Avec cette nouvelle contribution, nous finançons un nouveau choc d’offres de + 30 % de nos trains régionaux et nous garantissons le pouvoir d’achat des salariés avec une baisse de 20 % des abonnements TER. C’est dans la discussion et l’échange avec la CPME et les Medef départementaux que nous avons trouvé une solution juste et efficace.»