Taper sur la municipalité sortante ne forge pas un programme. Fort de ce constat le collectif « Une génération pour Marseille » a décidé d’emprunter une autre voie : prendre le pouls des Marseillais via un référendum. 15 questions pour connaître les souhaits de la population afin de bâtir un programme.

A chacun ses idées
Difficile d’exister quand les ambitions sont multiples à droite et au centre pour les municipales de mars prochain. Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence a créé des groupes de travail. Le professeur Collard un hackaton. Christophe Madrolle le président de l’Union des Centristes et des Écologistes multiplie les réunions. Pour se démarquer le collectif « Une génération pour Marseille» a décidé de lancer un référendum en avril pour consulter les Marseillais. 15 questions sur la sécurité, l’IA, les piscines, l’ouverture de bibliothèques ou encore la création d’une journée de célébration de Marseille et de la fraternité.
Poser des questions aux Marseillais

« On ne donne pas suffisamment la parole aux Marseillais, estime Romain Simmarano, le président du collectif “Une génération pour Marseille”. On a travaillé plusieurs mois sur quelques questions, une quinzaine sur la vraie vie, sur des projets concrets où la population va pouvoir s’exprimer ». Parmi les questions la sécurité arrive en premier ensuite la population est invitée à se prononcer sur diverses thématiques. «Cela fait combien d’année que l’on n’a pas donné la parole aux Marseillais, dénonce Romain Simmarano. Il faut que l’on retrouve le goût de se parler, se choper, se disputer sur l’IA, les piscines, la gouvernance, l’arrivée d’un casino, d’un pôle nuit… »
5 000 votants
L’ambition de ce référendum reste modeste. « Il faut qu’on arrive à 5 000 votants pour que cette consultation fasse sens, précise Romain Simmarano. Soit à peu près 1% des électeurs marseillais. L’idée est ensuite d’apporter les résultats sur un plateau aux autres entités et de peser sur les réflexions.»
La base d’un programme
La base contre les chercheurs ou autres spécialistes des groupes de travail voilà le chemin emprunté par le collectif. « C’est une façon assez originale de commencer et d’entrer en matière. Demander son avis à quelqu’un c’est toujours plus intéressant que de dire voilà ce qu’on va faire dis-moi si tu votes pour moi ou pas la prochaine fois ». Au-delà ces 15 questions répondent à un objectif clair. « Les questions posées sont la base d’un programme », affirme Romain Simmarano. Le bulletin sera en ligne sur les réseau sociaux mais les militants sont aussi chargés de faire du porte à porte pour le promouvoir.
Quelle tête de liste
Actuellement chacun travaille dans son couloir mais ensuite tout doit être mis dans un pot commun pour construire le programme municipal de la droite et du centre en 2026. En 2020 les guerres fratricides ont fait perdre la mairie à la droite, alors chacun appelle cette fois à l’unité. A chaque question sur qui conduira la droite ? on répond « le programme, rien que le programme, la tête de liste on verra après ». Elle est pourtant assurément dans toutes les têtes.
Reportage Joël BARCY