Publié le 8 décembre 2015 à 2h06 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h55
Jean-Marc Coppola, co-tête de liste (PCF-FDG) de la Région Coopérative de déclarer dans un communiqué: « Les résultats du premier tour des élections régionales en Paca, et plus généralement dans le pays, confirment le grave état d’alerte démocratique. Je remercie les 116.119 électrices et électeurs de Provence Alpes Côte d’Azur qui nous ont fait confiance en votant pour la liste la «Région Coopérative» que nous avons conduite avec Sophie Camard. Je veux saluer leur détermination et leur courage d’avoir voté pour leurs convictions au premier tour sans céder aux peurs et aux craintes agitées toutes ces dernières semaines. Nous savions cette élection difficile dès le début et c’est en toute connaissance de cause que nous avons fait acte de courage pour ouvrir une voie nouvelle pour la gauche alliant social et écologie, en s’émancipant des porteurs d’austérité.
Ces résultats portent évidemment la marque du traumatisme post-13 novembre. Les attentats et l’instauration de l’état d’urgence ont renforcé le caractère national, imposant un climat sécuritaire et xénophobe. La peur et l’inquiétude ont largement été instrumentalisées en même temps qu’étaient marginalisés les enjeux régionaux du scrutin et l’utilité de politiques publiques basées sur la liberté, l’égalité, la fraternité et la solidarité.
Aujourd’hui, le choc démocratique que nous voyions poindre depuis des décennies est violent. Malgré une participation à la hausse, près d’un électeur sur deux a, une nouvelle fois, choisi de s’abstenir, marquant la défiance massive et désormais structurelle à l’égard d’un système de plus en plus défaillant. Cette abstention persistante montre à quel point la politique est étrangère à des millions d’hommes et de femmes en recherche de solutions à leurs problèmes et leurs préoccupations. Dimanche, nos craintes se sont confirmées et le cauchemar d’une prise de pouvoir par le Front national a fait un pas de plus vers la réalité, atteignant un score à la hauteur des renoncements des gouvernements successifs depuis dix ans devant un capitalisme débridé et une économie financiarisée qui étouffe toute avancée sociale et démocratique. Plutôt que de tirer des leçons, droite et PS poursuivent leurs stratégies mues par la seule ambition de pouvoir et leurs projets de recomposition politique. Le résultat de cette stratégie est le désastre politique auquel nous assistons. En décidant de se retirer de la course, le PS opte pour l’impuissance et la capitulation. Il prive ainsi les électrices et électeurs de la possibilité de choisir la voie du combat politique et de la résistance à l’extrême droite. Je le regrette profondément, moi qui ai appelé durant toute la campagne à la liberté de choix et d’action et au courage politique. Je veux continuer à faire face à cette contradiction, impossible à résoudre, qui consisterait à choisir entre la droite qui a créé les conditions de la situation actuelle en menant des politiques ultralibérales, conservatrices et l’extrême droite qui y ajoutera la haine, le racisme et la violence. Dans ces conditions je veux explorer avec celles et ceux qui le désirent la voie du rassemblement à gauche pour être présent au second tour. Je ne me résous pas à ce que la gauche soit absente de la Région pour les 6 années à venir. Je ne me résous pas à ce qu’une partie de l’électorat ne soit pas représentée.
Même si le temps nous est compté, pour mener le combat contre la droite et l’extrême droite, pour reconstruire un projet de gauche pour notre Région et pour notre pays, pour bâtir un nouvel espoir démocratique, la responsabilité et le courage politique m’encouragent à créer les conditions de ce rassemblement.
Quel que soit l’aboutissement de ma démarche, le grand défi de la nouvelle période politique qui s’ouvre sera celui de la construction d’un nouveau projet de gauche solidaire et fraternel pour notre pays et notre Région. Dans les semaines et les mois à venir, les communistes prendront, avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles, toutes les initiatives nécessaires à ce chantier, pour la conduite duquel les dirigeants actuels du pays sont totalement défaillants. »