Publié le 2 mars 2017 à 21h54 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Ainsi donc deux candidats à la présidentielle, François Fillon et Marine Le Pen, ont maille à partir avec la justice. Face à cette situation les deux jouent la même stratégie, crient au complot, dénoncent la justice, remettent en cause les juges, leur indépendance, parlent de complot, François Fillon clamant haut et fort qu’il s’agit d’un assassinat politique … Une même stratégie mais, deux profils totalement différents. François Fillon a construit sa candidature sur l’image du père sévère mais juste. Affirme qu’il faudra des efforts, de la souffrance, un discours qui a pu séduire lors de la Primaire de Droite notamment grâce aux erreurs de Nicolas Sarkozy, favori logique qui s’est battu tout seul et qui, en hystérisant la campagne a contribué au succès de François Fillon. Lequel, de plus, avait su s’élever au rang de statue du Commandeur. Le rôle peut rapporter gros en période de turbulences mais il est exigeant. Or, la statue s’est fissurée avec les révélations du Canard Enchaîné et cela que les emplois soient fictifs ou pas. Car, dans tous les cas il est moins sourcilleux, moins exigeant envers ses proches que le reste des Français. Il perd encore plus de légitimité avec son dernier revirement, le maintien de sa candidature malgré sa mise en examen. La stratégie Fillon ne lui rapportera rien, pire, elle confronte son Parti à une crise inédite qui peut se révéler dévastatrice pour Les Républicains. Marine Le Pen peut se nourrir, elle, des événements judiciaires. Elle n’a jamais joué sur la morale mais sur la force, le populisme, le rejet des élites et de l’Autre, en s’appuyant sur les situations de crise. François Fillon et ses lieutenants, avec les discours actuels, façonnent les esprits au Lepenisme.
Michel CAIRE