Publié le 2 avril 2017 à 1h36 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30
A Marseille, la multiculturelle, et devant plus de 5 000 personnes, le « patriote » Macron lance la dernière phase de sa campagne en affirmant «On craint dégun». S’il réserve la plupart de ses attaques pour le FN «le parti de la haine et du repli», il n’en garde pas moins quelques tacles pour le candidat Les Républicains François Fillon: «Il y a peu de moments où le nom de son Parti a été aussi immérité par celui qui en porte les couleurs » avant de plaider pour une politique méditerranéenne et plus largement africaine, afin d’en finir «avec la France Afrique», avec une Méditerranée qui, aujourd’hui «est devenue le tombeau de la nécessité, une honte, une mer de division». Un meeting devant une salle où l’on retrouvait toutes les tranches d’âges, une forte présence féminine, des sympathisants qui ont souvent interrompu le propos par des «On va gagner» et des «Macron président». Un candidat qui ne cachera pas son amour pour l’OM: «Je suis un enfant de la génération 26 mai 1993 (OM champion d’Europe ndrl). Quand on me demande pourquoi je suis supporteur de l’OM, je réponds: « c’est parce que ce club m’a fait rêver, pleurer parfois ». Et puis le sport permet de sortir de l’assignation à résidence». «Marseille, ajoute-t-il, est la ville de mon cœur. C’est ici que j’ai fait mon premier déplacement après avoir annoncé ma candidature. Nous étions alors peu nombreux et regardez combien nous sommes aujourd’hui». «Je veux, lance-t-il, que nous soyons le vote du cœur, de l’espérance et que nous chassions loin du pays le parti de la haine qui nous fait tellement honte». Ajoutant: «Tout le monde s’est habitué à ce que ce parti soit en tête au premier tour, nous non! Et c’est nous qui serons en tête lors du premier tour». Il n’oublie pas François Fillon: «Il ne propose rien, il se calfeutre car il ne peut plus aller à la rencontre des Français et, à Toulon, il a fait siffler un représentant de la famille gaullienne. Raison pour laquelle j’ai tenu à rencontrer Christian Estrosi, aujourd’hui, avec lequel nous avons des désaccords mais qui est un républicain». Il évoque les attaques qu’il subit de la part de LR sur l’armée et notamment sa proposition de service national de durée courte, obligatoire et universel. «Ils se prennent pour des spécialistes mais, les militaires n’ont pas oublié les 54 000 emplois supprimés, la grande réforme de la fiche de paie, leur manque de vision, leurs errements en Libye». Il ne manque pas de signaler être aussi attaqué par la candidat socialiste Benoît Hamon:«Nous sommes attaqués de toutes parts parce que nous portons leur disparition, nous sommes l’alternance profonde, nous sommes le cap de l’espoir, le projet qui protège». Il dénonce: «Voilà plus de 20 ans que la Droite et la Gauche dans un tic-tac se partagent les affaires du pays, 20 ans d’inefficacité, de blocage». «On m’attaque, reprend-il, on dit que je suis un héritier ou un traître. Impossible d’être les deux, il faudra qu’ils choisissent. Et puis, surtout, les héritiers des millions de chômeurs et de dettes c’est eux». Face à cela il entend représenter le renouvellement: «La moitié de nos candidats aux législatives sera issue de la société civile, du monde économique, artistique, universitaire, associatif. Nous ferons travailler des femmes et des hommes qui s’étaient séparés alors que leurs objectifs étaient commun. Le changement, ce sera celui de la parité véritable, non parce que la Loi l’impose mais parce que la société est paritaire. Ce sera une autre façon de faire de la politique, de la civiliser».