Publié le 20 novembre 2016 à 23h34 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Nicolas Sarkozy était le seul à avoir la stature pour se tuer, il a réussi à le faire avec un brio implacable. Il perd dès le premier tour une campagne qu’il devait gagner. Le Gaulois qui a la frite a été le dindon de sa propre farce. Il a sans doute eu, dans cette auto-destruction un soutien venu des États-Unis, la victoire d’un Donald Trump qui a joué la même partition de l’excès verbal. Avec quel succès, un succès qui, aujourd’hui, fait peur. Mais si l’influence des États-Unis a sans doute compté, les choses ne vont pas plus loin. Car comment ne pas noter la qualité, la rigueur de cette campagne de la droite et du centre? Comment ne pas noter l’intérêt qu’elle a soulevé dans le pays? La mobilisation électorale qu’elle a entraîné? Reste la vraie surprise du résultat, le large succès du candidat le plus libéral, François Fillon. Un résultat qui prouve que les électeurs de gauche n’ont pas fait le vote. La violence des attaques de Nicolas Sarkozy dans les dernières semaines contre Alain Juppé, en utilisant François Bayrou, ont sans doute contribué à l’affaiblir encore plus, ainsi que Alain Juppé, au profit du candidat de la droite la plus libérale et catholique. Et en ce soir d’échec, il a tenu à aller au bout de sa logique en appelant à voter pour François Fillon alors que Nicolas Sarkozy était sans doute le moins libéral des candidats du premier tour. Son échec est aussi, sans doute, celui de François Hollande et d’Emmanuel Macron, qui espéraient les tonitruances verbales pour exister. Reste que l’état de division de la gauche laisse à penser que celui qui sortira des urnes de la primaire, dimanche prochain, sera celui qui aura à affronter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. L’enjeu est là.
Michel CAIRE