Primaire de la Droite et du Centre: La posture moderne de NKM

Publié le 28 octobre 2016 à  20h15 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Spontanéité, décontraction, sincérité : ce sont les cartes que Nathalie Kosciusko-Morizet a abattues, ce jeudi 27 octobre, à Marseille, transformée pour l’occasion en Capitale de la primaire. Face aux deux favoris, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, la seule femme à briguer l’investiture à droite a, entre autres, parlé nouvelle économie, réformes et Europe.

Lors de sa venue à Marseille, Nathalie Kosciusko-Morizet  a visité le matin le chantier de La Marseillaise, tour de bureaux développée par Constructa au cœur du nouveau quartier d’affaires et de vie de Marseille : Euroméditerranée. Conçue par l’architecte Jean Nouvel, elle offre, sur 31 étages et 135 m de hauteur, 38 000 m² (Photo Robert Poulain)
Lors de sa venue à Marseille, Nathalie Kosciusko-Morizet a visité le matin le chantier de La Marseillaise, tour de bureaux développée par Constructa au cœur du nouveau quartier d’affaires et de vie de Marseille : Euroméditerranée. Conçue par l’architecte Jean Nouvel, elle offre, sur 31 étages et 135 m de hauteur, 38 000 m² (Photo Robert Poulain)

«Une droite de progrès» : c’est ce qu’entend largement incarner Nathalie Kosciusko-Morizet. Présente à Marseille toute la journée du 27 octobre, elle a notamment répondu à l’invitation de l’association Clepsydre, sise à Kedge Business School, afin de s’exprimer sur son programme et sa vision de la société française. Un regard qui se veut donc sous le prisme de la modernité. De sa perception positive de la primaire, «renonciation du privilège du parti à choisir son candidat pour le partager avec les Français», selon ses termes, à sa volonté réformatrice, en passant par son désir d’accompagner les mutations que connaît aujourd’hui l’économie française. «Nous sommes en train de vivre une nouvelle transformation séculaire. Ce n’est pas tant le numérique tout seul qui change le monde mais, la rencontre entre ce numérique et tout un mouvement d’émancipation, porté par des individus en quête d’autonomie. Aujourd’hui, les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir créer leur entreprise, ou tout au moins travailler en tant qu’indépendants. Nous sommes dans une société qui bouillonne.» Mais le système, bloqué selon elle, ne permet pas de faire la meilleure place à cette nouvelle économie. Elle préconise donc pour inverser la vapeur, la création d’un statut général du travailleur indépendant, ainsi que la refonte du système de protection sociale.

«L’Europe n’est pas la solution, mais la meilleure façon de la trouver»

Toujours dans cette même veine de modernité, NKM se positionne également pour une réforme constitutionnelle qu’elle estime nécessaire «pour être plus en résonance avec le rythme et les aspirations de notre société». Mais aussi pour des réformes structurelles, notamment dans le domaine du travail. «Je ne pense pas que les Français soient forcément retors à cela car ils ont évolué dans leur relation par rapport aux entreprises. La façon dont ils se sont positionnés dans l’affaire des pigeons, aux côtés des patrons, le prouve. Ce qui ouvre la voie…» A condition que ces réformes fassent sens, appuie-t-elle par ailleurs en évoquant l’exemple de la retraite à points, «plus transparente, plus juste. S’ils en comprennent le sens, les Français seront plus favorables à la grande réforme refondatrice qu’aux petites.»
Revenant sur le différentiel de charges qui existe entre la France et l’Allemagne, de l’ordre de 100 Mds d’euros, NKM propose de réinjecter cette somme en direction des entreprises via une baisse d’impôts et de charges. En un mot, «se réformer tout en mettant du fioul dans l’économie. Ce qu’avait fait Schroeder en 2003, puisqu’il avait engagé une réforme du travail tout en baissant les impôts et les charges». Tout ceci enfin, en gardant une optique pro-européenne : «La reconstruction de l’Europe passera par de grands projets. Notamment dans le domaine du numérique, de la politique migratoire et de la lutte contre le terrorisme. On ne résoudra aucune de ces questions sans elle. Lorsque l’on a mis en place, il y a quelques années, la politique agricole commune, c’était à l’époque quelque chose de très ambitieux. On a su le faire… Et aujourd’hui, c’est comme si nous manquions d’ambition. Or, je pense que si l’Europe n’est pas la solution en elle-même, elle demeure la meilleure façon de la trouver.»
Carole SIGNES

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