Publié le 20 janvier 2017 à 22h42 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h48
C’est sur le Vieux-Port qu’Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, est allé à la rencontre des électeurs avant le premier tour, ce dimanche 22 janvier. Celui qui se présente comme le candidat de la feuille de paie avance que pour battre le candidat «ultra-libéral de la droite»: «Nous avons besoin d’un candidat au cœur des gauches, qui rassemble la gauche sociale et du travail, la gauche des valeurs et de la République, la gauche écologique et entrepreneuriale».
Se présentant comme le candidat du travail, il dénonce: «La société du low cost». Car, explique-t-il: «Lorsque l’on achète pas cher, il faut bien savoir que derrière, il y a des conditions de travail très dures. On fait des économies de bouts de chandelle sans mesurer que cela conduit nos enfants au chômage. Mais, il est vrai que chacun fait aussi en fonction de ses moyens». Et d’opposer à cela le « Made in France » «qui favorise la qualité, les circuits courts, grâce à des labels contrôlés», insiste-t-il. Il en vient à ses désaccords avec l’Europe: «L’Espagne et l’Italie sont pour les made in, c’est l’Allemagne qui bloque. Un ministre allemand m’en avait expliqué la raison: « nous ne pouvons pas mettre sur nos voitures qu’elles sont fabriquées en Slovaquie ». Alors, nous aurons un désaccord avec l’Europe mais, ce ne sera ni la première ni la dernière fois». Puis évoque le chantier naval de Saint-Nazaire: «L’État doit devenir actionnaire majoritaire à 51% de cette entreprise compétente, qui a des contrats. C’est un choix politique et c’est cela le « Made in France »». Puis parle de son programme anti-austérité. Rappelle son opposition à la Loi Travail puis, met en exergue son plan de relance de 30M€. «Cette politique a été mise en œuvre dans 10 pays du G 20, dans 5 pays du G8 et chaque fois avec des résultats. Tous sont allés au-delà des 3% de déficit et tous ont obtenu des résultats». Et regrette à ce propos que «nous nous soyons habitués à l’austérité». Il entend dans ce cadre rendre 800€ de pouvoir d’achat aux Français les plus modestes par une baisse de la contribution sociale généralisée. Il se prononce en faveur de la création de 5 000 postes dans les hôpitaux et pour l’accès à une mutuelle publique à 10€ par mois car aujourd’hui, ajoute-t-il : «Des gens s’endettent en France pour faire face à une opération et cela n’est pas acceptable».
Et fustige: «Un bloc conservateur, qui existe en Europe, opposé à cette politique. Mais il faut bien mesurer que l’Europe est aujourd’hui attaquée par Trump et Poutine. Elle est confrontée aussi à des ennemis en interne avec une Marine Le Pen, par exemple, qui est financée en Russie, qui a fait le pied de grue à la Trump Tower. Et il faut bien mesurer que l’Europe ne s’en sortira pas si elle reste dans le statu quo actuel». Et de prévenir en conclusion : «Il faut bien mesurer l’importance de cette présidentielle, c’est la dernière station-service avant le Lepenisme».
Michel CAIRE