Publié le 7 mars 2021 à 7h58 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h29
Dans le cadre de sa politique pour soutenir les commerçants et artisans locaux, impulsée par David Lisnard, l’Agglomération Cannes Lérins lance le « Printemps des commerçants ». Ce dernier est l’association entre le dispositif Cliiink (qui permet d’obtenir des points pour chaque emballage en verre trié) et la plateforme Shoppeer (un annuaire en ligne qui recense les commerçants et artisans du territoire), au travers d’un partenariat mis en place avec la Fédération des Associations du Tissu Economique de l’Ouest du Département 06 (Fateo 06) et les Sociétés Terradona, Veolia et Blue Beacon. Depuis le 1er mars et jusqu’au 30 avril, le but est simple : soutenir l’économie locale, en lien avec une action de promotion du tri du verre.
Comment cela fonctionne ? Pour les usagers Cliiink : il suffira de cumuler 50 points sur leur compte utilisateur pour souscrire à un bon d’achat d’une valeur de 5€. Pour les adeptes de Shoppeer, ils bénéficieront d’un code promotionnel, qui permettra, lors de l’inscription, de cumuler 15 points Cliiink. Ils devront par la suite trier des contenants en verre afin d’atteindre les 35 points restants pour bénéficier d’un bon de 5€. Ces coupons seront alors utilisables auprès de l’ensemble des commerces partenaires, jusqu’au 31 mai 2021.
Le «Printemps des commerçants» est le symbole même du dynamisme du territoire et de la volonté de tous d’accompagner les entreprises locales dans une période réellement difficile», est-il précisé. James Theis, Président de la Fateo et de l’Abecco, gérant d’entreprise dans les télécoms, revient sur le dispositif, mais aussi l’état des lieux du commerce de proximité dans la région cannoise. Entretien
« Le Printemps des commerçants » est le résultat d’une coopération entre différents acteurs dans un seul but : promouvoir le commerce local. N’est-ce pas tout un symbole ?
Il n’y a qu’à regarder le montant de l’aide allouée pour prendre conscience de l’implication de l’ensemble des parties. L’Agglomération Cannes Lérins versera une subvention de 10 000 euros, Veolia 2 000 euros, Terradona, fondatrice de la plateforme Cliiink, 5 000 euros pour la réalisation des opérations de communication, la Fateo et l’Abecco 4 000€ pour le support en communication. Au total, on arrive à 21 000 euros qui vont être directement investis dans les commerces de proximité partenaires de Cliiink et de Shoppeer Cannes Lérins. Ce n’est pas moins de 2 400 coupons de 5€ qui sont mis en jeu pour financer directement le tissu économique local.
Depuis le deuxième confinement, c’est un silence quasi-total
Quel est l’état de santé de l’économie sur le territoire ?
Sur le Pays de Lérins, nous n’avons pas de vraie photographie. Durant le premier confinement, nous avions mis en place des outils pour dialoguer avec les acteurs économiques et ils n’hésitaient pas à nous faire part de leur situation. Depuis le deuxième confinement, c’est un silence quasi-total. Ce manque de retours me fait peur. Certains commerces arrivent à survivre grâce aux aides étatiques, mais pour une grande partie cela ne suffit pas et ils sont désespérés. Dans les rues, vous voyez de plus en plus de panneaux de vente. La situation commence vraiment à être dramatique.
Les commerçants ont-ils baissé les bras après ces nouvelles annonces ?
Le propre même d’un chef d’entreprise est de prévoir, d’anticiper les choses pour permettre le développement de son activité. En ce moment, il est impossible d’avoir une visibilité, de se projeter. Les gens sont désabusés. Le cumul, du couvre-feu et du confinement les week-ends, est bien plus pesant que l’on peut imaginer. Cela a agi comme une double-lame. Cette situation est plus que pénalisante, elle est paralysante.
Encourager les citoyens à faire leur devoir de consommateur
Le Printemps des Commerçants est-il un signe fort pour favoriser la relance de l’économie?
Nous tentons de ne pas sombrer dans la morosité et nous souhaitons apporter une touche d’optimisme. Nous voulons encourager les citoyens à faire leur devoir de consommateur. Pour montrer le bon exemple, nous débloquons d’ailleurs cette enveloppe de 12 000 euros.
Quels sont les ingrédients nécessaires pour la réussite de ce dispositif ?
Pour que cette initiative fonctionne, il faut avant tout une volonté commune de changement, que ce soit du côté du consommateur, mais aussi du commerçant. Il est essentiel que les professionnels prennent un virage, notamment au niveau du numérique. En évoluant, nous serons en mesure de convaincre les Français de consommer local. Les études montrent que cette période trouble leur a permis de reprendre le goût du tissu économique de proximité. 90% des interrogés concèdent qu’ils continueront à acheter chez le marchand du coin. Sur ce point c’est déjà une petite victoire.
Cela signifie-t-il que le commerce de proximité a passé un cap ?
Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin et il ne faut surtout pas retomber dans nos travers. Je le répète : la dimension numérique est essentielle. Il est évident qu’un commerçant ne peut pas être au four et au moulin et qu’il n’est pas en mesure de gérer son business tout en faisant la promotion de son activité sur la toile. Heureusement sur Cannes, nous avons des solutions comme Shoppeer, qui permettent une interaction avec les utilisateurs. Il ne faut pas qu’ils hésitent et il faut saisir cette opportunité pour gagner des parts de marché. Cette application est une offre globale avec un accompagnement très sérieux. C’est un produit clé en main !
Les mentalités ont évolué dans le sens du commerce de proximité
Peut-on dire que dans cette période trouble, cette remise en question et le retour des Français à une consommation locale auront été une chose positive ?
Oui, c’est peut-être le point qui ressortira de tout cela et j’avoue que je suis curieux de voir comment les choses vont évoluer, quand la relance sera de retour. Mais dans tous les cas, les lignes ont bougé et les mentalités ont évolué dans le sens du commerce de proximité. Ce ne peut être que quelque chose de positif. Maintenant, il faudra vraiment concrétiser ce nouvel élan.
Comment êtes-vous en capacité de dire que le commerce local est sur la bonne voie ?
Nous avons pu mesurer ce regain d’amour à la fin du premier confinement. Quand les enseignes ont pu rouvrir, les gens sont venus spontanément. Mais attention, les commerçants ne doivent pas penser que la partie est gagnée. Pour être en mesure de se battre contre des plateformes internationales, il va falloir être ingénieux, proposer des produits et des services de qualité. Je suis très optimiste, je pense que nous tenons le bon bout.
Cannes est une ville dynamique qui a œuvré pour ses magasins et ses habitants
L’investissement des institutions cannoises est souligné par tous. Êtes-vous en phase avec ce sentiment qui va au-delà des frontières du territoire ?
C’est un grand oui ! Cannes est une ville dynamique qui a œuvré pour ses magasins et ses habitants. David Lisnard est à l’écoute de nos inquiétudes, nos idées et c’est vraiment quelque chose de très appréciable. Tous ensemble nous avons essayé des choses. Tout n’a pas été une réussite, mais au moins nous n’avons pas fait que subir la crise et nous avons agi pour aller de l’avant. Le « Printemps des commerçants » est un magnifique exemple : deux univers totalement différents qui se rejoignent pour les commerçants et les consommateurs. Tout cela avec l’accompagnement des institutions et de grandes entreprises. Je trouve que c’est un beau symbole. Quand on est un président bénévole, comme moi et tant d’autres, on se pose forcément des questions au cœur de cette crise sanitaire. Ce qui se passe sur notre territoire est vraiment positif et donne envie de se battre.
A quel moment allez-vous pouvoir dire que le Printemps des Commerçants est une réussite ?
C’est déjà une réussite, puisque nous nous sommes assis tous autour d’une table pour penser un dispositif qui aide les entreprises. De plus, il y a cette enveloppe de 12 000 euros qui n’est pas rien. Pour répondre concrètement à votre question : je dirais que si cette somme est totalement dépensée, alors ce sera un succès. Mais je le répète, je suis quelqu’un d’optimiste et je n’ai pas trop de doutes.
Propos recueillis par Mathieu Seller
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Des solutions techniques complémentaires
Le Printemps des commerçants ou la collaboration entre deux univers totalement différents mais qui acceptent de réfléchir pour favoriser la reprise économique du Pays de Lérins.
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