Publié le 29 décembre 2018 à 10h35 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h43
Pour l’édition 2018 du Prix Départemental pour la Recherche en Provence, 44 dossiers de candidatures ont été déposés dans lesquels les candidats ont exposé un résumé de leurs travaux et leurs motivations. La sélection des lauréats a été réalisée par un jury de 14 personnes présidé par Véronique Miquelly, Conseillère départementale, Déléguée à l’enseignement supérieur et à la recherche, et composé des principaux acteurs de la recherche présents sur le territoire (Université, CNRS, INSERM, IRD, IEP, CEA, DRRT…) et qui s’est réuni à l’Hôtel du Département le 15 octobre 2018. Le choix des lauréats s’est appuyé sur des critères tels que le caractère novateur des recherches, la notoriété scientifique, l’intérêt sociétal et économique et la qualité de la vulgarisation… Au terme des débats, le choix s’est porté sur neuf «nominés». Trois dans chaque catégorie, soit : Grand Prix (récompense des travaux remarquables), Jeune Chercheur (chercheur de moins de 40 ans) et Prix Spécial (coup de cœur du jury).
Et c’est au sein de l’Hôtel du département que les lauréats de cette 3e édition du Prix Départemental pour la Recherche en Provence ont été dévoilés et récompensés. Magali Deleuil, professeur au Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM), a entraîné d’abord le public, dont une cinquantaine de collégiens, à la découverte des exoplanètes elle, qui a participé, en décembre 2006, à la mission Corot, «sous leadership français», justement pour cette exploration, avec des instruments de mesure. Elle a présenté les recherches d’astrophysiques, à Marseille, qui sont «à la pointe» pour les «instruments spatiaux», pour rechercher «des planètes analogues à la terre» qui pourraient, dans 30 ou 40 ans, «nous apporter le preuve de la vie sur d’autres planètes». La vie ailleurs ? C’est sa «conviction» mais y aller, elle n’y croit pas, «nous sommes bloqués sur terre». Invite les jeunes et notamment les filles: «A se donner une chance de réaliser leurs rêves» tout comme elle qui a rencontré un astronome, peu avant son Bac, qui l’avait invité à ne pas choisir la voie de l’astrophysique lui disant qu’il n’y avait pas d’emploi dans ce secteur: «J’ai insisté et j’ai réussi». Précise: «Je ne crois pas que les femmes soient moins qualifiées que les hommes…» magali_deleuil_prof_astrophysique_29_11_18.mp3 Véronique Miquelly, conseillère départementale, déléguée à l’enseignement supérieur et à la recherche présente ce «Prix de la recherche en Provence», qui récompense des équipes, une manière de «mettre à l’honneur la richesse de la recherche de notre département» car «on parle beaucoup des choses négatives mais on ne dit pas assez ce qu’il y a de positif». Met en exergue le succès de ce prix qui, en trois ans est passé d’une trentaine de candidatures à 44 avec 3 domaines distingués, «le droit, le nucléaire et la médecine». Enfin, rappelle l’engagement du Conseil départemental pour la recherche: 18M€ sur les 5 ans du mandat, «dans le cadre du Plan contrat État-Région» pour un total de 25M€ d’investissement sur le mandat, alors que ce n’est pas une compétence du département. veronique_miquelly_prix_recherche_29_11_18.mp3 Entretiens avec les 3 lauréats qui représentent le droit, le nucléaire, la médecine et qui ont tous un accent marseillais ? Le Prix Spécial (2 000 euros) a été remis à Frédéric Rouvière, Professeur des Universités, Directeur du Laboratoire de Théorie du Droit à l’Université d’Aix-Marseille, pour ses travaux sur la justice prédictive. «Nous avons créé un outil pour les professionnels du Droit qui permet d’avoir une vision plus précise des arguments à utiliser dans un procès, de se projeter dans la façon dont le juge va poser et résoudre le problème». Se réjouit de ce prix qui met en lumière la recherche en Droit, «trop souvent ignorée» et compte utiliser les 2 000 euros de son prix pour financer son voyage au Canada, très intéressé par la justice prédictive. «Enfant du pays», il ne croit pas à «l’intelligence géographique». «Il ne suffit pas d’ être à Paris pour devenir intelligent». Et d’ironiser: «Quand je montais dans les hautes instances parisiennes, on me disait que j’avais un accent, et bien, j’ai le même accent que Portalis et j’en suis très fier». frederic_rouliere_prix_coup_de_coeur_29_11_18.mp3 Le Prix Jeune Chercheur -moins de 40 ans- (3 000 euros) a été remis à David Zarzoso, Chargé de recherche au Laboratoire de Physique des Interactions Ioniques et Moléculaires, au Centre National de la Recherche Scientifique, pour ses théories à propos des particules énergétiques. Il travaille sur la fission nucléaire, «pour essayer de ramener l’énergie des étoiles sur la terre», cœur de la mission d’Iter avec qui il travaille, d’ailleurs, comme avec le CEA, Commissariat à l’énergie atomique. Espagnol, il a choisi la France où, il vit depuis 2 ans. Selon lui, ce prix va donner de la visibilité à son domaine et de la reconnaissance à son travail. david_zarzoso_prix_du_jeune_chercheur_29_11_18.mp3 Le Grand Prix (5 000 euros) a été remis à Viktor Jirsa, directeur de l’Institut de Neuroscience des Systèmes à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale à Aix Marseille Université. Il a été récompensé pour ses travaux sur «le cerveau virtuel», «une approche mathématique de modélisation du cerveau qui permet (… ) de personnaliser un modèle de patient (… ) pour tester des hypothèses cliniques». Évoque un changement complet d’approche, «Aujourd’hui on pense réseau et cela change notre compréhension du fonctionnement du cerveau». Insiste sur le fait que de grandes questions actuelles comme la conquête spatiale, la lutte contre le cancer ou l’épilepsie «impose l’interdisciplinarité et l’échange des données». victor_jirsa_grand_prix_29_11_18_.mp3