Publié le 13 décembre 2018 à 22h54 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h42
Le budget primitif et, en son cœur, le développement économique inscrit dans une démarche durable est à l’ordre du jour de la plénière du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui se tiendra ce vendredi 14 décembre, un document présenté par son président, Renaud Muselier pour qui «notre région a des atouts incroyables et des retards effrayants». Un budget qui représente 1,7 milliard d’euros en dépense de fonctionnement et 547,4M€ en investissement, soit, au total, près de 2,5 milliards d’euros. Le président ne manquera pas de revenir sur la tragédie de la rue d’Aubagne affirmant: «Je suis dévasté par ce drame. Nous dégageons 100 000 euros, versé à la Croix Rouge et à L’Association d’Aide aux Victimes d’Actes de Délinquance. Et nous avons invité les familles qui le souhaitaient au Noël du personnel, tous les enfants ont ainsi pu avoir des cadeaux». Il rappelle à ce propos «avec force» que la Région aide toujours les collectivités: «Nous n’avons rien supprimé sur l’habitat». Sans jamais citer le nom de Marseille il déplorera que sur les 65M€ mis à disposition en matière d’habitat toutes les communes ont utilisé ce dispositif sauf une «qui n’a pas utilisé 16M€ votés et même pas demandé les 9 autres millions auxquels elle avait droit. Je suis malheureux pour Marseille mais j’ai fait ce qu’il fallait».
«Je pense pouvoir signer un accord avec Guillaume Pépy d’ici la fin de l’année»
Il en vient aux relations, jusqu’alors tumultueuses avec la SNCF qui pourraient bien prendre un cours plus paisible: «Nous sommes en négociation pacifique et je pense pouvoir signer un accord avec Guillaume Pépy d’ici la fin de l’année». Dans tous les cas, poursuit-il: «Aucune ligne et aucune gare ne seront fermées et 173M€ seront mobilisés pour l’acquisition et la rénovation du matériel roulant destiné au service TER». Concernant les « Gilets jaunes », il invite ces derniers «à discuter avec le gouvernement qui a fait un geste. Il y a six morts, 200 blessés, des milliers de commerçants en grande difficulté. Le gouvernement met 12 milliards sur la table, il est temps d’arrêter, de discuter. En ce qui me concerne, j’ai débloqué, à la demande de Johan Bencivenga, le président de l’UPE 13, deux millions d’euros, afin de venir en aide aux commerçants de centre-ville en difficulté à la suite du mouvement des gilets jaunes. J’ai entendu les messages d’inquiétude absolue des commerçants et des artisans». Il évoque également l’attentat terroriste de Strasbourg: «J’étais à proximité lors de l’attentat. J’ai pu voir l’efficacité des services de police et de secours ainsi que la dignité et le sens des responsabilités de la population».
«Nous poursuivons notre effort de redressement des finances régionales»
Il en vient au budget primitif: «Nous poursuivons notre effort de redressement des finances régionales qui s’étaient fortement dégradés au cours des exercices 2013-2015. En 2018, l’épargne et la capacité de désendettement devraient poursuivre leur amélioration. Nous sommes parvenus à retrouver un taux d’épargne proche de 340M€, contre 272,3 M€ en 2015 et une capacité de désendettement aux alentours de 8 années, contre 9,3 en 2015. Mais la situation financière de la Région reste toutefois fragile, notamment en raison d’un endettement hérité très important, qui nécessite de limiter fortement le recours à l’emprunt dans les années qui viennent». D’autant, poursuit-il: «que nous améliorons la situation malgré une baisse cumulée de 72,4 M€ des concours de l’État (DGF)». Pour le président cela impose à la Région «de recentrer ses dépenses sur ses compétences et ses priorités et contenir ses dépenses de personnels et ses frais de structure». Pour les années 2019-2021, l’objectif affiché est de reconstituer une épargne suffisante pour contenir durablement la capacité de désendettement en-deçà de 8 années; de préserver une capacité d’investissement supérieure à 500M€.
En ce qui concerne le Plan Climat, il constitue «la colonne vertébrale de notre action». Le budget primitif consacre 450 M€, soit 25% du budget, au plan climat et à la transition énergétique contre 400 M€ en 2018. Cite diverses actions lancées : «Nous proposons une aide financière aux salariés pour le passage à des véhicules au bioéthanol (2,5 millions pour 10 000 véhicules). C’est simple nous paierons la moitié de la facture pour les 10 000 premiers usagers qui installeront ce dispositif. Nous allons également déployer des cars électriques sur les lignes Aix/Toulon et Aix/Aubagne, ce qui est une première en France sur de tels trajets». Coût de l’opération: 2,8M€. Une aide directe sera donnée aux particuliers pour la rénovation thermique de leur habitat et le changement de leur mode de chauffage, 1M€ en phase de lancement. «Nous avons aussi notre plan « zéro plastique » en Méditerranée et un plan sur la biodiversité régionale, concernant notamment les abeilles et les palmiers, doté, dès 2019, de 1 million d’euros».
Création d’un Fonds régional jeunesse
La jeunesse est présentée comme étant le deuxième axe fort de ce budget avec la création d’un Fonds régional jeunesse permettant de regrouper, sur un seul dispositif, avec un seul site internet dédié, l’ensemble des dispositifs destinés aux jeunes. «Et, en matière d’apprentissage, même si la loi retire cette compétence aux Régions, le 31 décembre 2019, notre collectivité tiendra l’ensemble de ses engagements en faveur des apprentis». Il se félicite à ce propos des excellents résultats obtenus par les apprentis régionaux lors des concours nationaux. Au total, le budget consacre 503,1M€ en autorisation d’engagement et 262,2 M€ constant, il s’élève à 53M€, ce qui représente 3% du budget, contre 2% pour les autres régions et 1% au niveau national». En matière de développement économique le budget maintient le cap sur le soutien des filières stratégiques identifiées dans le schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation à travers les 8 opérations d’intérêt régional (10,1M€). La Région continue également de soutenir la création et le développement des entreprises dans le cadre du Fonds d’investissement pour les entreprises de la région (FIER) doté de près de 44M€. La dotation du Fonds régional d’aménagement du territoire (FRAT) passe de 10 à 20M€ en autorisations de programme, celle des Contrats régionaux d’équilibre du territoire (CRET) de 33 à 38 millions «avec une exigence renforcée en matière de mise en œuvre du Plan climat pour les CRET de 2e génération».
Michel CAIRE