Publié le 9 avril 2016 à 10h13 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h11
Le menu de la plénière de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur était copieux ce vendredi 8 avril. Et le plat principal était le budget primitif, le premier présenté par la nouvelle majorité. «Ce premier budget affirme deux priorités claires, premièrement répondre à l’urgence économique de notre territoire, deuxièmement gagner la bataille pour l’emploi que nous avons engagée depuis notre élection», explique Christian Estrosi, le président LR de l’institution. Les recettes de fonctionnement s’élèvent à 1 658,8M€, les dépenses de fonctionnement à 1 392M€.
«Ce budget, poursuit-il, repose sur trois piliers. Tout d’abord nous répondons à l’urgence économique en menant la bataille pour l’emploi. Cela se traduit de manière très concrète par une augmentation de plus de 12% des aides directes aux entreprises et de 5,6% du budget de l’économie et de l’apprentissage». Et d’afficher son ambition: «positionner notre économie sur les filières d’avenir où elle dispose d’avantages comparatifs lui permettant de devenir un leader européen. Concentrer nos forces là où nous pouvons être les meilleurs, c’est la seule façon de créer massivement et durablement de l’emploi». Et de mettre en exergue le Schéma régional de développement économique de l’innovation et de l’internationalisation lancé le 2 mars dernier «qui doit nous permettre d’atteindre d’ici 2020 les objectifs suivants : doubler la création d’emplois dans notre région qui devra représenter au moins 10% des créations d’emplois en France contre 5% aujourd’hui. Viser 5 points de croissance de plus que la moyenne nationale là où, depuis dix ans, nous faisons à peine plus de deux points. Doper notre innovation en doublant le nombre de brevets déposés pour concurrencer Rhône-Alpes-Auvergne». Précisant que pour atteindre ces objectifs plusieurs outils sont mis à la disposition des entreprises et des entrepreneurs. Le deuxième pilier du budget permet de consentir un effort supplémentaire sur l’aide aux collectivités et notamment «aux communes qui sont en grande difficulté face aux baisses des dotations de l’État ». Enfin ce budget, considère le Président «est un budget de responsabilité en mettant un terme à la fuite en avant dans la gestion des finances régionales». «Pour la première fois, avance-t-il, la capacité de désendettement s’améliore, elle est ramenée à 10,2 années alors que la logique de l’ancienne majorité nous aurait amenés à une capacité de désendettement dépassant les 15 années dès 2016. Pour la première fois l’épargne brute de la Région s’améliore avec +37 millions d’euros».
«Un désengagement du gouvernement de 252 millions d’euros en 4 ans»
Et Christian Estrosi ne manque pas de souligner que ce document a pu être réaliser «alors que la dotation globale de fonctionnement ne cesse de baisser, avec un désengagement du gouvernement de 252 millions d’euros en 4 ans».
Pour Julien Aubert vice-président aux finances, à la rationalisation des dépenses: «Ce budget est celui du changement de cap, un changement nécessaire pour remplir notre programme, indispensable pour que nos moyens ne disparaissent pas. Nous maîtrisons les dépenses à l’exception de l’économie pour relancer l’emploi, la formation, la culture et le patrimoine. En fait nous passons de la culture de la dépense aux dépenses pour la culture. Ce budget est conforté et même légèrement augmenté à plus de 53 millions d’euros. Un plan pour protéger et rénover notre patrimoine exceptionnel sera mis en place avec plus de 5 millions d’euros». «Ce budget, enchaîne-t-il, signifie une rupture historique avec, pour la première fois, une baisse de 2% de la masse salariale». Dévoile la mise en place du Fonds Régional d’Aménagement du Territoire (FRAT) qui sera doté «de plus de 8 millions d’euros contre seulement 3 auparavant avec le FSL (Fonds de solidarité locale). Il permettra aux communes de bénéficier d’une subvention pouvant aller jusqu’à 200 000 euros». Il évoque également l’agriculture dont le budget s’élève à 16 millions d’euros mais rappelle: « Notre agriculture régionale a besoin de l’Europe pour vivre et se développer». Robert Beneventi, le rapporteur du budget, insiste à son tour sur la baisse des dépenses de fonctionnement de même que celle de la masse salariale avec 150 départs à la retraite non remplacés.
Pour le FN Philippe Lottiaux rien de positif dans ce document ni de neuf d’ailleurs : «Vous nous présentez ce document comme un conte de fées, hélas les faits sont têtus». Affirmant: «Ce document n’est en rien une rupture mais une continuité», avant de se lancer dans une comparaison de chiffres que Julien Aubert, considère «sans aucun rapport». «Vous comparez des chiffres du compte administratif avec ceux du budget primitif, c’est comme comparer des choux et des carottes», ironise-t-il.
Le budget primitif 2016 a été voté.
Michel CAIRE