Raphaël Glucksmann en campagne à Marseille : « Tout faire pour que la France ne bascule pas à l’extrême droite»

C’est à Marseille que l’eurodéputé Raphaël Glucksmann a fait sa première sortie pour soutenir des candidats du Nouveau Front Populaire, Pascaline Lécorché, Marseillaise, secrétaire nationale de Place Publique, candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône et Laurent Lhardit (PS) adjoint au maire de Marseille en charge de l’économie et de l’emploi candidat dans la 2e circonscription. Une rencontre à laquelle participait Benoît Payan, le maire de Marseille.

Destimed gLUCKSMANN
L’eurodéputé Raphaël Glucksmann entouré de Pascaline Lécorché, candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône et Laurent Lhardit candidat dans la 2e circonscription (Photo Michel Caire)

L’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui est arrivé en 3e position avec 14% des voix devant LFI (10%),  indique comprendre le trouble que peut entraîner la constitution du Nouveau Front de Gauche. Il avance : « Oui c’est compliqué. Oui ce n’est pas un mariage d’amour, c’est une unité d’action électorale. Mais il faut tout faire pour que la France ne bascule pas à l’extrême droite. Je comprends ceux qui sont déçus mais il faut comprendre que, dans la situation où est le pays il faut hiérarchiser les périls et que c’est le barrage au RN qui doit nous obséder. La menace ne vient pas de LFI qui est dans une coalition qu’elle ne maîtrise pas mais du RN qui peut arriver seul au pouvoir ». Et d’insister : « Rien n’obligeait le président de la République a dissoudre l’Assemblée dans ces conditions, si ce n’est une réaction d’orgueil ».

« L’ensemble des Européens sont pétrifiés par cette décision de dissolution »

«Hier j’étais à Bruxelles, relate Raphaël Glucksmann, l’ensemble des Européens sont pétrifiés par cette décision de dissolution qui ne fait aucun sens ». Il entend rassurer ceux qui ont des désaccords avec LFI : « Déjà, contrairement à 2022, on sait que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre. Il faudra un Premier ministre capable d’apaiser, de rassembler au-delà du Nouveau Front Populaire ». D’évoquer, une nouvelle fois, le nom de Laurent Berger, l’ancien secrétaire général de la CFDT. Il ajoute pour être tout à fait clair : « J’irai sur le terrain,  comme je le fais aujourd’hui,  soutenir les candidats écologistes, socialistes, Place publique ou communistes  dont je suis sûr de partager les valeurs de solidarité, de justice sociale, d’écologie.»

Rappelons que lors de la formation du Nouveau Front populaire, Raphaël Glucksmann avait obtenu des engagements sur la condamnation de l’antisémitisme, la condamnation des actes du Hamas le 7 octobre qualifiés de massacres terroristes, l’Ukraine et la construction européenne.

« Nous sommes devant une situation que notre génération n’a jamais connue »

Pour Benoît Payan : « Nous sommes devant une situation que notre génération n’a jamais connue, que notre pays n’a pas connue depuis la fin de la 2e guerre mondiale : l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Et c’est là un risque que nous fait courir le président de la République avec sa dissolution ». Dans ce contexte, poursuit-il : « Nos différences existent à gauche et nous nous sommes dit que notre responsabilité nous conduisait à faire l’union mais pas à n’importe quel prix et nous avons fabriqué en quelques jours un programme et un accord de circonscriptions ». Précisant: « Nous aurions peut-être fait différemment si nous avions eu plus de temps mais nous ne l’avons pas et ce qui importe c’est la République ».

Le maire de Marseille souligne : « Nous prenons nos responsabilités, les Français devront faire de même sachant qu’ils auront le choix entre trois blocs : le RN qui va casser, stigmatiser; le bloc présentiel qui, avec cette dissolution montre qu’il n’est plus une digue et puis il y a nous ». Concernant le second tour, il prévient : « Dans le cas où le candidat du Nouveau Front Populaire arrive troisième il se retirera et appellera à battre le RN». Concernant ses relations avec LFI,  il signale: « Il n’y a aucun LFI dans sa majorité municipale et, qu’avant les municipales Jean-Luc Mélenchon avait voulu me faire passer sous ses fourches caudines ». Il rend enfin hommage au travail accompli par Hendrik Davi « qui a fait du bon travail, dénoncé le Hamas » et d’afficher son opposition aux candidats: « homophobes, antisémites, qui giflent leur femme»

Laurent Lhardit entend interrogé la droite républicaine : « Veut-elle rompre avec le front républicain alors que des digues ont lâché chez elle ? Est-ce que nous allons encore nous retrouver sur des fondamentaux tels que liberté, égalité, fraternité, lutte contre le racisme et l’antisémitisme ? Je rappelle que lors des dernières régionales nous nous sommes immédiatement retirés ». Pascaline Lecorché rappelle : «L’extrême-droite est à plus de 50% dans mon secteur et c’est nous qui nous battons pour Marseille, ville cosmopolite. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si Raphaël Glucksmann fait sa première sortie ici ».

Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal