L’organisation syndicale est dubitative sur les préconisations du rapport Bianco concernant l’avenir du système ferroviaire français.
« Quel est le sens du Changement ? » : c’est la question que se pose à haute voix l’Unsa ferroviaire alors que l’organisation syndicale travaille depuis des mois « pour convaincre qu’il faut une vraie rupture dans la conduite par l’État du système ferroviaire français ». « Le diagnostic est connu, l’État a failli : la réforme de 1997 a conduit le ferroviaire dans une impasse opérationnelle et une impasse économique », juge le syndicat. Et l’Unsa d’estimer que pour en sortir, « il faut réunifier la roue et le rail et traiter la question de la dette historique ». « Cette dette, générée par la construction des lignes à grande vitesse, pèse annuellement plus d’un milliard d’euros de frais financiers », rappelle l’organisation syndicale.
Or, l’Unsa considère que les préconisations du rapport Bianco « s’inscrivent malheureusement dans une logique de continuité ». « Trois EPIC indépendants contre deux aujourd’hui, peu de concret sur la question sociale, anticipation de l’ouverture à la concurrence voyageurs en 2019… Le rapport est muet sur le traitement de la dette. Il appelle à une gestion stricte et aux gains de productivité dans les EPIC. Il organise la captation des marges contributives de l’Entreprise Ferroviaire SNCF pour financer le déséquilibre structurel du Gestionnaire d’Infrastructure », énumère le syndicat.
Aussi dans la loi à venir, l’Unsa réclame « une réunification du système qui passe par un acteur public réellement en capacité d’aligner les intérêts des entités publiques, Gestionnaire d’Infrastructure et Entreprise Ferroviaire, pour consolider le patrimoine de la Nation que constitue le système ferroviaire français ». « La France a besoin d’un chemin de fer efficace au service des citoyens et de l’activité économique. La Nation peut compter sur un corps social dont la disponibilité et le savoir-faire sont reconnus », martèle l’organisation syndicale.
S’avouant « dubitative » face aux préconisations du rapport Bianco, l’Unsa attend désormais les arbitrages gouvernementaux « avec une certaine inquiétude ». « Les salariés souhaitent la remise en marche du ferroviaire. Ils n’accepteront pas une nouvelle étape dans le démantèlement de la SNCF », avertit l’organisation syndicale.