Publié le 16 janvier 2017 à 18h07 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h47
Renaud Muselier, président délégué de la région Paca, accompagné de nombreux élus, au premier rang desquels Georges Leonetti, Conseiller régional, Président de la Commission « Université, enseignement supérieur, recherche, santé et vieillissement », doyen de la faculté de médecine, a visité l’Institut de Formations en Soins infirmiers, de la Croix Rouge Française. Au cours de cette visite, Renaud Muselier a rencontré la communauté éducative et assisté à une démonstration des équipements d’enseignement par simulation de l’Institut.
Financés par la Région à hauteur de plus de 56 000 €, ces équipements permettent aux étudiants un apprentissage des gestes techniques en situation simulée. Le Président délégué réaffirma à cette occasion le soutien de la Région en faveur des formations paramédicales dans lesquelles elle a investi (93M€ en 2016). L’objectif appuyé étant d’offrir aux étudiants des conditions d’apprentissage optimales mais également soutenir une véritable filière d’avenir dont les taux d’insertion professionnelle avoisinent les 90 % selon les professions. Renaud Muselier a été accueilli par Julien Ruas, le président de l’unité locale et par Gilberte Hue, la directrice de l’établissement qui met en exergue la qualité de la formation proposée, certifiée par la Croix-Rouge mais aussi la dimension «sociale» car, précise-t-elle: «Nous avons des étudiants, en situation précaire, que nous accompagnons». Une visite emplie d’émotion en raison du décès, quelques jours auparavant, d’une étudiante.
«Gardez votre humanité, votre cœur»
Julien Ruas déclare devant les étudiants: «Nous avons connu le traumatisme de la perte d’une étudiante, c’est douloureux et cela nous place du côté, inhabituel pour nous, des victimes, alors que nous sommes du côté des soins, celui de ceux qui, parfois, doivent annoncer des nouvelles douloureuses et, là, peut-être avez vous attendu qu’une main se tende pour vous aider, face à votre douleur, cette main tendue qui est un symbole de la Croix-Rouge». Renaud Muselier ajoutera: «Vous allez faire un métier fantastique qui, très vite, va vous confronter à la frontière entre les blouses blanches et les malades. Or, vous devrez toujours penser que l’Autre est un proche, c’est le message du médecin que je suis, qui a en charge les cassés de la vie. Gardez votre humanité, votre cœur, prenez le temps de vous asseoir sur le lit, de discuter un moment et vous ferez bien votre travail».
Il explique ensuite revenir du CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas. «Des professions vont disparaître, dans peu de temps vont apparaître des voitures qui se conduiront seules, bientôt on n’aura plus de voiture. on téléphonera, un véhicule viendra et nous conduira à destination. Et tous les domaines vont être touchés, notamment la santé. Mais vous ne devez pas avoir peur du progrès car il restera toujours quelque chose de fondamental, d’irremplaçable: l’humain». C’est d’autant plus vrai en matière de santé, note-t-il que la durée de vie ne devrait cesser de s’accroître. «Sans ignorer que, dès à présent, ce secteur de la santé représente 150 000 emplois non délocalisables, soit 8% des actifs de Paca. Et nous trouvons là des taux d’insertion en emploi record, de 90% en moyenne pour les infirmiers, les ambulanciers et les kinésithérapeutes».
«La réponse ne réside pas dans le numerus clausus mais dans la qualité de la formation»
Puis de déplorer le manque de médecins dû au numerus clausus «qui conduit à voir arriver des médecins français formés en Roumanie». Il note à ce propos que le gouvernement vient d’augmenter le nombre de postes de médecins. Georges Leonetti considère pour sa part que «la réponse ne réside pas dans le numerus clausus mais dans la qualité de la formation», d’autant qu’il avoue être chagrin: «Sur Aix-Marseille nous bénéficions certes de l’augmentation du numerus clausus de 478 places, réparties dans 26 universités. Nous aurons 47 places supplémentaires en deuxième année avec 362 places, mais Lyon dispose de 527 places en 2e année…»
Renaud Muselier n’omet bien sûr pas d’évoquer l’engagement de la Région pour les métiers de la santé. Il donne d’abord une série de chiffres: les 93M€ pour les formations sanitaires et sociales en Provence-Alpes-Côte d’Azur dont 67 millions pour financer la formation des futurs professionnels, 26 millions pour financer les études et la formation des boursiers. 15 600 étudiants, dont 7 500 boursiers, tous soutenus par la Région. Il rappelle les 4M€ qui vont à l’Institut de formation de Marseille, ici même, de dotation annuelle auquel s’ajoute 56 000 € mobilisés pour l’acquisition d’équipement de simulation et l’aménagement des salles de TP ainsi que 13 000 € mobilisés pour l’optimisation du système WiFi dans l’établissement. Il ne manque pas de critiquer le gouvernement: «comment une Ministre en fonction depuis 5 ans peut-elle oser dire qu’une épidémie de grippe met les urgences à genoux ? C’est l’aveu d’un immense échec de ces cinq dernières années». Il reprend son propos sur l’aide de la Région:« Nous avons engagé, avec l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, un travail de coopération de grande ampleur pour la mise en sécurité et la ré-organisation complète du SAMU. Nous nous sommes engagés à soutenir le centre de simulation du Professeur Mignon, qui verra le jour à la Faculté de Médecine de Marseille».
Le député européen qu’il est, ne peut que signaler la mobilisation de fonds européens FSE pour la filière: «24 000 euros/an pour la Croix-Rouge pour co-financer un diplôme d’Etat « auxiliaire de vie sociale »; 1,2 million d’euros/an pour la formation des assistants de vie aux familles, auxiliaires de vie sociale, accompagnants des personnes âgées».
Michel CAIRE