Publié le 30 décembre 2021 à 9h31 - Dernière mise à jour le 3 novembre 2022 à 12h35
Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a inauguré ce samedi 18 décembre la Maison Régionale de Santé de Barcelonnette, avant de se rendre au Sauze où il a présenté les résultats de l’étude ClimSnow et le Plan Montagne de la Région 2021-2027, aux côtés de Violaine Demaret, Préfète des Alpes-de-Haute-Provence, Sophie Vaginay Ricourt, maire de Barcelonnette, conseillère régionale, présidente de la Communauté de Communes Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon, Éliane Bareille, présidente du Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence et François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme (CRT). Renaud Muselier a annoncé à cette occasion que 200M€ seront mobilisés entre 2021 et 2027 pour assurer l’avenir des stations des Alpes du Sud
«Les Alpes du Sud, ce sont des caractéristiques exceptionnelles, une identité unique, qui en font un véritable trésor que nous voulons préserver», avance Renaud Muselier qui met en exergue la qualité de l’air «remarquable», un ensoleillement «incomparable avec les autres massifs alpins avec plus de 300 jours de soleil par an. Par exemple, nous avons 180 heures de soleil en février contre moins de 90 heures à Paris»; une diversité d’offre touristique de la station de village aux plus grands domaines internationaux: «de Serre-Chevalier et ses 250 kilomètres de pistes à Saint-Véran, plus haut village d’Europe en passant par Gréolières, seule station de ski d’où l’on peut voir la mer».
«Dès 1935, un télé-luge est ouvert»
Parlant du Sauze il rappelle qu’il s’agit de l’une des premières stations de ski des Alpes. «Dès 1935, un télé-luge est ouvert ici. Dans la vallée, il faudra attendre 1945 pour La Condamine et 1961 pour Pra-Loup. Elle a été classée meilleure station de ski familiale de la Région par « Ski et Montagne », 4e en France et 5e en Europe», rappelle Renaud muselier qui considère que «le monde de la montagne était le grand oublié des mandatures précédentes. A notre arrivée, nous avons rétabli l’équité territoriale en faveur des départements alpins. Nos stations de ski souffraient particulièrement d’un manque d’investissement et décrochaient par rapport aux Alpes du Nord». Et d’avancer que, pour remédier à cet état de fait, 100M€ ont été investis entre 2016 et 2020: 50 millions pour les stations de ski avec les contrats de stations de demain, 50 millions pour les vallées attenantes avec les Espaces valléens.
«La crise Covid : une saison blanche qui s’est transformée en année noire»
Puis d’en venir aux effets de la crise Covid et parle d’«une saison blanche qui s’est transformée en année noire». Il invite à se souvenir: «Il y a 20 mois, à cause de la crise sanitaire, la saison 2019/2020 s’était brusquement arrêtée le 15 mars, faisant perdre près d’un mois d’exploitation. Ensuite, l’hiver dernier, nous étions ballotés de quinzaine en quinzaine, en espérant une ouverture des remontées mécaniques qui n’est jamais venue. Souvenons-nous du sacrifice nécessaire des vacances de Noël pour sauver celles de février. Et bien nous n’avons eu ni les unes, ni les autres». Il insiste à ce propos sur le fait que la Région «a été aux côtés des professionnels de la montagne dans ces moments difficiles, à la fois pour gérer l’urgence et pour préparer l’avenir». Il cite à ce propos le Plan d’urgence régional de 8M€ pour les investissements indispensables dans les remontées mécaniques ou encore des prêts de 15 000 € à 200 000 € pour les professionnels du tourisme avec le Fonds Investour. Il poursuit: «Nous préparons l’avenir avec un plan de promotion touristique des Alpes du Sud inédit en 2021; une étude prospective sur le devenir des stations des Alpes du Sud; une nouvelle politique montagne 2021-2027». C’est le cas, depuis la rentrée 2021, avec un plan de promotion. Des Tours opérateurs du monde entier (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Europe Centrale…) ont été mobilisés ces dernières semaines. La clientèle locale et nationale a aussi été ciblée avec des actions à Nice, Marseille et Montpellier; une campagne de communication grand public est en cours depuis le mois d’octobre avec des passages media, des affichages dans les grandes gares, des partenariats avec des groupes de résidence de tourisme.
Une grande étude sur l’avenir du ski dans les Alpes du Sud
Par ailleurs dès l’été 2020, la Région a lancé une grande étude sur l’avenir du ski dans les Alpes du Sud. Une première partie de l’étude portait sur l’enneigement : la première des conclusions, «elle est très positive», «c’est que nous pourrons continuer à skier au moins jusqu’en 2050». Ensuite, précise Renaud Muselier :«Nous savons maintenant que si l’enneigement naturel va diminuer dans les 30 prochaines années, l’apport de l’enneigement artificiel permettra de rester à un niveau d’enneigement comparable à aujourd’hui. Ainsi, l’enneigement artificiel pourra sécuriser la très grande majorité des domaines skiables jusqu’en 2050». Les plus en difficultés seront les stations du Mont Ventoux et du Sud des Alpes Maritimes, «que nous accompagnerons dans leur diversification».
la santé financière des stations
L’autre partie de l’étude portait sur la santé financière des stations. La première des conclusions est la confirmation du rôle moteur de la pratique du ski pour l’économie de montagne. 1€ de chiffre d’affaires des remontées mécaniques génère 4€ dans l’économie de la station. Par ailleurs, si les années précédentes le Covid avait permis de dégager des marges pour assurer les investissements, la crise a fragilisé le modèle. Pour autant, dans les 10 prochaines années, les stations ont une capacité d’investissement de 300M€. La Région viendra les accompagner avec 100 millions supplémentaires entre 2021 et 2027.
Montagnes 2030 : Nous doublons notre intervention en faveur de la montagne avec 200M€»
Le président Muselier annonce qu’avec «Montagnes 2030»: «Nous doublons notre intervention en faveur de la montagne avec 200M€». La politique montagne passera ainsi de 100M€ à 200M€. 100M€ seront consacrés aux stations et 100M€ aux vallées attenantes. Une politique montagne construite autour de 3 axes : le premier concerne la modernisation des équipements permettant la pratique du ski alpin et nordique. «Nous y ajouterons une logique de performance énergétique pour garder une « COP d’avance ». Très clairement, nous continuerons à soutenir la modernisation des remontées mécaniques et des réseaux de neige de culture avec des exemples très concrets : le remplacement du télésiège du Sauze ; l’optimisation des réseaux de neige de culture de Pra-Loup, Vars ou Valberg ; le renouvellement des dameuses à Réallon, Serre-Chevalier ou Vallouise».
Diversification touristique hivernale et estivale des stations
Deuxième axe avancé concerne la diversification touristique hivernale et estivale des stations. «Nous voulons proposer un tourisme raisonné, mieux réparti sur l’ensemble de l’année. L’été 2020 a été exceptionnel, il faut garder ce cap. Aussi nous soutiendrons le stade de biathlon 4 saisons à Ceillac ; une base nautique à Isola 2000 ; des portes vélos pour la télécabine de la Meije ; des tyroliennes au Sauze, à Orcières, au Grand Puy».
Le troisième axe porte sur l’innovation énergétique et environnementale. «Domaines skiables de France s’est fixé comme objectif la neutralité carbone des domaines skiables en 2037. Nous visons 2030 pour les Alpes du Sud. Nous accompagnerons donc développement de la dameuse à hydrogène, l’achat d’une dameuse à batterie à Serre Chevalier ; la rénovation énergétique de villages de vacances dans le Champsaur ; les « Refuges zéro fumée » avec la transition énergétique des refuges de montagne». De plus, poursuit le président de Région : «L’État a présenté son Plan « Avenirs Montagne » au printemps. Il prévoit 650M€ dont 150M€ apportés par les Régions. Il s’articule autour de trois axes : Favoriser la diversification de l’offre touristique, accélérer la transition écologique et dynamiser l’immobilier de loisirs. Il est complémentaire de notre future politique montagne et nous pourrons ainsi mener des projets en commun pour le développement des Alpes du Sud».
Michel CAIRE
[(Barcelonnette: inauguration de la Maison Régionale de Santé
«Je suis très heureux de vous retrouver ici, à Barcelonnette, au sein de l’une des 87 Maisons Régionales Pluriprofessionnelles de Santé», lance Renaud Muselier qui précise: «Nous menons ensemble la bataille contre la désertification médicale de son territoire.» Évoque un territoire classé en zone d’action complémentaire, «où la densité de généralistes était deux fois inférieure à la moyenne régionale avant la construction de cette maison de santé». «Dès 2013, rappelle-t-il, le projet de cette Maison de Santé a été initié par la Commune et la Région. Nous avons commencé par nous rapprocher des professionnels de santé de la commune pour créer les conditions d’accueil de jeunes médecins. Anticiper le départ à la retraite d’un praticien, préparer l’avenir, construire. C’est ce que nous avons fait ici, avec le Maire, et avec l’Agence Régionale de Santé, qui a validé le projet en 2018. Chacun a engagé une part du budget, 875 000 euros de la Commune, 326 000 € pour la Région, 750 000 euros pour l’État, et voilà le résultat. Deux médecins généralistes dès 2022, trois infirmières, un dentiste, trois kinésithérapeutes, un orthophoniste, une diététicienne, une psychologue, une psycho praticienne, une ostéopathe».
M.C.)]
Signaler un contenu ou un message illicite sur le site