Publié le 18 mai 2023 à 13h03 - Dernière mise à jour le 6 juin 2023 à 12h39
Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, vient d’accueillir à l’Hôtel de Région le concours «Les Étoiles de l’Europe en Région Sud», en présence de Pierre Loac, chef du Bureau de la Représentation de la Commission européenne à Marseille et de Didier Mamis, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de la région.
Les 8 meilleurs projets, soutenus par les fonds européens et engagés dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement viennent d’être récompensés à l’occasion des Étoiles de l’Europe en région Sud. Renaud Muselier devait déclarer: «On ne le répètera jamais assez : l’Europe sert, si l’on sait s’en servir. Certains le savent bien, ce sont nos porteurs de projets reconnus par les « Étoiles de l’Europe ». Entreprises, associations, collectivités ou institutions, elles ont toutes su mettre en œuvre des projets et des partenariats concrets, utiles dans la vraie vie, et reconnus au plus haut niveau européen».
Le président de Région rappelle : «Nous sommes entrés dans le top 10 des régions captatrices de fonds européens, ce puissant levier qui nous permet d’aller plus loin, dans tous les domaines. On peut donc être très fiers des initiatives mises à l’honneur par ces trophées, qui démontrent que l’Europe, la Région Sud et toutes les forces vives de notre territoire se lèvent ensemble pour le climat. Le tout, dans la région-pilote de la planification écologique en France, qui a adopté le premier budget vert d’Europe en 2023…».
Par ce concours la Région souhaite valoriser spécifiquement l’engagement des porteurs dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement, et s’inscrivant dans un ou plusieurs des 4 axes thématiques suivants: recherche et innovation; prévention des risques et adaptation au changement climatique; économie circulaire; biodiversité. Au total, 10 prix ont ainsi été décernés, à savoir : 8 lauréats (deux lauréats pour chacune des quatre catégories); le prix spécial du jury et le grand prix du public soumis, en amont de la cérémonie, au vote du public.
La rédaction
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Prix spécial du jury: Restauration hydromorphologique du Colostre
Le Colostre, cours d’eau affluent du Verdon situé sur le plateau de Valensole, était dégradé : mauvaise qualité des eaux, nombreux désordres écologiques liés aux aménagements passés… Sa restauration a consisté à retrouver un bon fonctionnement global du cours d’eau, tout en répondant aux besoins et usages socioéconomiques : irrigation agricole, usages touristiques, intérêt patrimonial, attentes des riverains et des pêcheurs… Le projet répond à des enjeux environnementaux : préserver la ressource en eau, sa quantité et sa qualité et sauvegarder la biodiversité dépendante des milieux aquatiques. L’opération de restauration de trame bleue a consisté à reprofiler le cours d’eau sur 2 km, effacer les seuils, créer des canaux permettant un fonctionnement équilibré et partagé par les usagers, entraînant une amélioration de la qualité hydro-sédimentaire, piscicole, écologique. Cette restauration offre aussi une nouvelle vision de la rivière aux habitants et une mise en valeur du site.
Grand prix du public: Delivers par Hysilabs
HySiLabs propose une technologie de carburant liquide capable de produire de l’hydrogène sur site et à la demande : c’est le projet DeLIVERS, Dual LIquid Vector for hydrogen Refueling Station). Cette innovation constitue une alternative décarbonée pour faciliter la transition vers une économie de l’hydrogène. Le combustible liquide est stable, non toxique et non explosif, il est donc facile à transporter et à stocker. L’hydrogène est produit par réaction chimique, dans un réacteur appelé unité de génération d’hydrogène, et consommé directement, supprimant ainsi la nécessité de stocker le gaz. La technologie a déjà été mise en œuvre dans plusieurs applications, notamment l’alimentation des tours de télécommunications et des chariots élévateurs pour la manutention. HySiLabs cherche maintenant à étendre la technologie aux stations de ravitaillement en hydrogène pour les véhicules électriques à pile à combustible. La technologie est bien adaptée à l’application de la station de ravitaillement en hydrogène car elle contourne tous les problèmes de sécurité liés au transport et au stockage sur site de produits inflammables à haute pression.
Lauréat catégorie économie circulaire: life ip smart waste.
Le projet participe de la mise en œuvre du Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets. Il comporte 150 opérations concrètes sur sept ans, réparties sur cinq axes : innovation ; infrastructures et équipements ; formation ; prévention et sensibilisation ; partage des bonnes pratiques. Son objectif est l’amélioration du taux de valorisation des déchets sur le territoire régional et le développement d’une dynamique régionale pérenne en matière de prévention et de meilleure gestion des déchets. Il est piloté par la Région Sud, en collaboration avec 30 autres partenaires (EPCI, communes, départements, entreprises et associations).
Lauréat catégorie recherche et innovation: Naïade
L’objectif du projet Naïade (Nourriture et Aliment Innovant pour une Aquaculture Durable et Environnementale) est de développer un nouveau type d’aliment pour les poissons d’aquaculture, respectueux du milieu et de la ressource. Ce nouvel aliment est réalisé avec la mouche soldat, en remplacement des protéines issues de la pêche minotière, ce qui doit permettre de diminuer la pression sur les stocks de poissons sauvages et de les réserver à l’alimentation humaine. Il s’agit donc d’évaluer l’adaptation des poissons à un nouveau bol alimentaire, à la fois sur les plans physiologique et morphologique, et d’analyser leur vitesse de croissance en comparaison avec un aliment classique constitué de farine de poissons. Le projet consiste donc à mettre en place de nouveaux essais ainsi qu’un réseau d’acteurs-producteurs, qui pourront être parties prenantes du projet et de la filière d’économie circulaire qui va se créer. Les retombées pourront concerner tous les aquaculteurs de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, voire au-delà, au niveaux national et international.
Lauréat catégorie biodiversité: Posbemed2
La dégradation des zones littorales s’accélère. La protection de la flore aquatique doit permettre de renforcer les fonds marins, les digues naturelles et, plus généralement, la santé des zones maritimes. Les plantes mortes, dont la posidonie, en s’échouant sur la plage, forment des banquettes qui protègent les côtes de l’érosion provoquée par les vagues et le vent. Ces banquettes étant souvent considérées comme disgracieuses par les touristes, les gouvernements régionaux et locaux à qui incombent la gestion des zones littorales les retirent alors pour les satisfaire. Or, la posidonie est une plante marine précieuse pour les écosystèmes marins méditerranéens qui sert de lieu de vie, d’alimentation mais aussi de ponte pour de nombreux poissons. Le projet Posbemed2 a pour objectif de maintenir à un niveau d’excellence les zones de protection des littoraux, en testant et en mettant en place de nouvelles méthodes de gestion ainsi qu’un échange d’expérience entre onze zones costales vis-à-vis des bancs de posidonie.
Lauréat catégorie prévention des risques et adaptation au changement climatique: prévision des risques hydrométéologiques et alerte aux populations
Le territoire du Smiage (Syndicat Mixte Inondations Aménagement et Gestion de l’Eau maralpin) est en grande partie montagnard, comme en atteste le relief extrêmement accidenté dont les altitudes s’échelonnent, sur moins de 50 km à vol d’oiseau, du niveau de la mer à plus de 3 000 m d’altitude. Il couvre les bassins versants suivants : Riou de l’Argentière, Frayère, Siagne, Brague, Loup, Cagne, Magnan,Var, Bévéra, Roya (dans la partie française). Il s’étend sur une surface de 5 300 km² pour environ 1,1 million d’habitants qu’il convient de protéger des risques d’origine hydrométéorologique.
Lauréat catégorie économie circulaire : approvisionnement de distributeurs automatiques de produits fermiers pour la restauration collective à Avignon
Le projet a consisté à organiser et développer un réseau de « drives » fermiers écoresponsables, géré par les agriculteurs grâce à la mutualisation, proposant aux particuliers et à la restauration hors domicile une large gamme de produits agricoles en circuit court de proximité. L’innovation de ce projet vient du partenariat entre l’association de producteurs, la Chambre d’Agriculture, la communauté d’agglomération du Grand Avignon, la Ville d’Avignon, le réseau de producteurs «Bienvenue à la ferme», le Parc naturel régional du Luberon et le Syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du Mont-Ventoux. La vente en circuit court sur le modèle des distributeurs automatiques et d’une plateforme de regroupement sur Avignon est totalement inédite en France. Le collectif est allé plus loin en étendant ce projet à la restauration collective avec deux types d’actions : Centraliser les apports des agriculteurs pour effectuer une livraison groupée des commandes des restaurations collectives du territoire ; alimenter des distributeurs automatiques de produits fermiers situés à Avignon par les agriculteurs eux-même.
Lauréat catégorie biodiversité: création d’un îlot de sénescence pour le maintien d’espèces et habitats d’intérêt communautaire
Les très vieux arbres et le bois mort sont des signes de bonne santé des forêts. Ils servent de refuge et de nourriture à de nombreuses espèces forestières et représentent un maillon indispensable pour le recyclage de la matière organique, le stockage en eau et le maintien d’un microclimat forestier. C’est pourquoi le Parc national du Mercantour met en place sur l’ensemble de son territoire, en lien avec l’Office national des forêts (ONF), un réseau d’îlots de sénescence : ces portions de forêts sont destinées à ne plus être exploitées et on y laisse vieillir les arbres sans intervention humaine.
Lauréat catégorie prévention des risques et adaptation au changement climatique: smartaltitude
Le projet SmartAltitude vise à accélérer la mise en œuvre des politiques bas carbone dans les stations et territoires de montagne, en levant les obstacles techniques, économiques, financiers, administratifs et politiques aux solutions proposées. Le projet s’adresse donc en premier lieu aux décideurs politiques, aux opérateurs publics ou privés d’infrastructures, aux investisseurs et aux acteurs du tourisme. L’objectif du projet est d’accroître la résilience des stations au changement climatique, avec un double enjeu : la maîtrise de la consommation d’énergie et la maximisation de son potentiel renouvelable ; la réalisation d’investissements bas carbone, dans un contexte de fragilisation économique lié au réchauffement climatique.)]